Combien cela serait plus simple, pour les dirigeants de ce monde, de n’avoir aucune forme de questionnements, de critiques ou de résistance de qui que ce soit. Certains en rêvent, j’en suis sûr! Seule la réalité pourrait peut-être les contredire et encore, ils pourraient bien trouver un argument pour la réfuter. C’est ce que l’on entend d’ailleurs vis-à-vis de la crise environnementale qui nous assaille. Les preuves sont là, les effets sont déjà vécus, néanmoins plusieurs optent pour le déni, la réfutation ou encore la douce apathie en espérant que le problème disparaisse de lui même...au risque de tout perdre. Quand l’apathie va, tout va!
Le désengagement citoyen n’est pas un phénomène nouveau. Il se fonde soit sur la peur de la répression ou plus simplement par un manque sincère d’intérêt pour des enjeux plus grands que les intérêts personnels. Certes, ça prend du courage pour sortir du silence et oser prendre une plume, son clavier, un micro ou encore la parole. Cet acte citoyen est un geste qui mérite reconnaissance et pourtant il attire inévitablement les foudres de certains, les dépositaires d’autorité ou du pouvoir.
Nous avons espoir que ces paroles sauront soulever l’approbation et la reconnaissance de la majorité silencieuse. Et qui sait, elles peuvent inspirer et favoriser l’action collective. Ce droit de parole, cette liberté d'expression, élément fondamental de la démocratie, est toujours sous attaque, les messagers sont pourchassés et dénigrés, mais bien rarement valorisés.
Pour les dirigeants et leaders, les notions d’engagement civique, de participation citoyenne et de démocratie participative demeurent source d’inquiétude et sont parfois synonymes de perte de pouvoir. Pourtant, bien des preuves existent pour démontrer que la gouvernance participative, l'engagement public dans la cité, ne met pas en péril les responsables et dirigeants, mais peut renforcer la légitimité et l'efficacité des structures de gouvernance. D'ailleurs, l'engagement public est devenu à la mode au niveau municipal et apporte des résultats tangibles.
La grandeur est à celui ou celle qui est assez lucide, humble et sincère pour reconnaître son imperfection, écouter les critiques, les arguments et engager un dialogue constructif dans le but de se perfectionner. Cette qualité demeure assez difficile à maîtriser, le naturel favorise plutôt une attitude défensive, même agressive, afin d’intimider le messager et mieux ignorer l’argumentaire.
Je suis toujours étonné de voir combien d’entre nous préférons laisser faire, tourner le dos, pour éviter de s’engager et d'être reconnus sous l’œil de l’ «autorité» par crainte d’en subir les foudres. Mais ce qui est encore plus grave, ce sont ceux et celles qui détiennent cette autorité et qui vont l’utiliser pour museler, étouffer et dénigrer.
Ma première chronique se veut un appel à l’engagement civique et à la prise de parole, mais aussi un rappel du rôle clé que les chefs de file peuvent jouer pour valoriser et même favoriser des espaces où les individus, employés, collègues et partenaires peuvent se sentir libres de questionner et d'exposer leur argumentaire! Sans quoi la liberté n’est qu’un symbole et l’apathie un ami du pouvoir !