Les faiblesses et les erreurs ne sont jamais célébrées, c’est bien normal! Pourtant combien nous retrouvons-nous à les défendre et à les reproduire parfois.
Les erreurs sont bien sûr inévitables. Personne n’y échappe. La science infuse n’existe pas. Il est impossible d’éviter de faire des faux pas ou encore de ne jamais se tromper d’une manière ou d’une autre. Toutefois, si ces erreurs de jugement ou d’action ne sont pas reconnues, elles ne joueront pas leur rôle, soit d’être une source d’apprentissage. Sans défi, il n’y a pas de succès réel; sans erreur, il n’y a pas d’amélioration.
Toutefois, il y a un problème lorsque ces faiblesses ou erreurs sont perçues comme des vulnérabilités. On érige alors un système de défense pour les cacher, les enfouir loin des témoins, les défendre des menaces du monde extérieur, les occulter pour mieux les oublier. Les raisons de cette attitude trop fréquente sont multiples, je n'en citerai que trois : la peur de la défaite, la fierté personnelle et le désir de pouvoir.
Évidemment, toutes ces raisons, souvent inconscientes, sont le fruit de l’orgueil, frère siamois de l’égo qui lui, adore le contrôle et tire sa joie de la puissance, sous toutes ses formes. Il élabore toutes sortes de stratagèmes pour se défendre vigoureusement. C’est alors que les problèmes les plus évidents et les plus grossiers ne seront jamais reconnus et persisteront aussi longtemps que l’égo n'aura pas abdiqué.
Dans les organisations, cette réalité s’applique aussi et a des conséquences beaucoup plus graves parce qu’elle a un impact sur l'ensemble de la communauté ou de la société. L’exemple du crash de 2008 illustre bien cette volonté de pouvoir qui refuse de voir les faiblesses de son stratagème financier au risque de mettre des millions de personnes en faillite.
Encore une fois, l’erreur est humaine. Mais de quoi avons-nous besoin pour voir la poutre dans notre œil et oser la retirer avant de tout perdre? Un regard extérieur qui fixe les projecteurs sur ces lacunes? Mais l’orgueil est puissant et peut survivre à quelques scandales momentanés aux actualités du soir.
Au niveau de l’État, il existe des Commissaires et autres mécanismes de surveillance qui produisent des rapports sur les faiblesses du système. La justice peut aussi agir pour freiner les abus. Mais nombre de ces erreurs ne sont pas d’ordre légal. Alors quoi?
La démocratie permet de changer les dirigeants. Mais entre deux élections que pouvons-nous vraiment faire? Pas grand-chose, à part se mobiliser et se faire entendre! Il faut amener celui ou celle qui porte cette poutre dans son œil à marcher sur son orgueil pour mettre son égo de côté au profit du bien commun et finalement reconnaître l’erreur qu’il protège.
Mais vous savez, certaines erreurs prennent des décennies à être reconnues et d’autres s’avèrent ne pas en être du tout…