Soeur Re Anne Letourneau
Photo : Luc Bengono
Tout commence en 2009. L’archidiocèse de Regina, par l’entremise de son évêque, Mgr Daniel Bohan, exprime le besoin de « tendre la main » aux frères et sœurs autochtones de la ville reine. Pour répondre à cet appel, une équipe se met en place.
À sa tête, sœur Re Anne Letourneau, épaulée par les abbés Gary Kuntz et Tonny Dizy, ainsi que des sœurs Cora Sanchez et Ofelia Luia. Très vite, ils fédèrent autour d’eux quelques laïcs, dont Alain Couture, Sharon Pulvemacher et d’autres.
Sœur Re Anne Letourneau, qui œuvre depuis plusieurs années auprès des Premières nations, était l’invitée des conférences organisées à intervalles réguliers par l’ordre des Chevaliers de Colomb, à la paroisse francophone de Regina. « Je suis l’animatrice du Ministère pour les relations entre les Autochtones en milieu urbain et les non-Autochtones ».
« Notre mission est d’aider à faciliter de bonnes relations entre les peuples autochtones et non-autochtones pour arriver à être et à agir ensemble de façon interculturelle, explique sœur Re Anne. Nous sommes appelés à être des bâtisseurs de ponts en mettant beaucoup d’accent sur la guérison et la réconciliation. »
La jeune religieuse de la congrégation des sœurs de La Présentation saisit l’opportunité pour inviter le public à participer à leurs activités, notamment au souper à la fortune du pot, qui a lieu tous les deux mois. Il est suivi d’une soirée de chants et de musique. « Venez découvrir, a-t-elle conclu. Il y a de fortes chances que verrez différemment certains aspects de votre vie et de votre foi. »
Au cours de cette conférence, trois membres de l’équipe de sœur Re Anne ont partagé leurs expériences auprès des Autochtones. Voici leur témoignage :
L’abbé Gary Kuntz
Photo : Luc Bengono
L’abbé Gary Kuntz : « Les Autochtones n’ont pas besoin de notre argent »
« Il y a 15 ans, j’ai rencontré un aîné autochtone. Je lui ai dit : je veux vous aider. Il m’a répondu, si tu veux nous aider, tu dois apprendre à nous connaître... N’importe quel non-Autochtone qui veut nous rejoindre, tout ce qui vous est demandé, c’est votre présence. Les Autochtones n’ont pas besoin de notre argent, mais de notre présence. »
Alan Couture
Photo : Luc Bengono
Alain Couture : « Ma vie n’a plus jamais été la même »
« Depuis que, grâce à l’abbé Gary, j’ai rencontré un Autochtone du nom de Campbell, ma vie n’a plus jamais été la même. J’avais déjà des amis autochtones, mais je ne m’étais jamais intéressé à leur histoire. La chose qui m’a le plus impressionné dans la communauté autochtone, c’est qu’on fait tout ensemble. Tout est fait pour qu’on travaille ensemble, même les conflits sont mis au service du vivre et du travailler ensemble... Avec eux, il y a toujours quelque chose à apprendre. »
Sharon Pulvermacher
Photo : Luc Bengono
Sharon Pulvemacher : « Être présent et être soi-même »
« Je suis née ici en Saskatchewan. Cela fait 61 ans que je vis sur cette terre, mais c’est seulement les cinq dernières années que je me suis rapprochée des Autochtones. J’ai honte de tout cela... L’importance de la révérence pour la terre, c’est une des choses qui m’a le plus frappée... Je vous invite juste à être présent et à être soi-même ».