Skip Navigation
Fonds l'Eau vive banniere
Simon Delattre (Acadie Nouvelle)
/ Categories: 2015, Éducation, Francophonie

Bilinguisme: les francophones et les anglophones invités à mieux se connaître

Une belle initiative du club Rotary de Moncton

Échange public sur le bilinguisme à Moncton

Échange public sur le bilinguisme à Moncton

Le sociologue Mathieu Wade (à gauche) et le politicien Dominic Cardy ont participé à un échange sur le bilinguisme animé par l’ancienne vice-première ministre Aldéa Landry, la semaine dernière.
(Photo Acadie Nouvelle, Simon Delattre)
MONCTON - Le chef du NPD du Nouveau-Brunswick, Dominic Cardy, estime que le manque de compréhension mutuelle et de communication entre anglophones et francophones est la cause principale des tensions actuelles. 

Dominic Cardy et Mathieu Wade, sociologue de l’Université de Moncton, ont partagé leurs points de vue sur la question sensible du bilinguisme lors d’un dialogue public au début du mois de mai au Collège Oulton de Moncton.

L’événement a été organisé par le club Rotary de Moncton, qui souhaitait permettre une discussion constructive, apaisée et respectueuse. En effet, la manifestation anti-bilinguisme à Fredericton la semaine précédente a quelque peu échauffé les esprits.

Aldéa Landry, ancienne vice-première ministre, a animé les échanges avec le public, lesquels se sont tenus tantôt en français tantôt en anglais. Les deux invités et l’assistance ont pu réfléchir au défi de cohabiter dans une province bilingue et aux moyens d’améliorer la situation. 

«N’importe quelle discussion qui concerne l’identité touche le monde parce que c’est ce qu’on veut conserver, ce qui nous est propre», estime Mathieu Wade.

«Il faut être honnête: une partie des anglophones et certains francophones nourrissent une haine réciproque, affirme M. Cardy. Mais au milieu, l’immense majorité veut faire bouger la province.»

Le leader néo-démocrate insiste sur le rôle de l’éducation.

«Il faut plus de conversation entre les deux communautés, il y a un vrai manque de compréhension. À l’école, les anglophones n’ont pas assez de détails sur l’histoire acadienne et inversement.»

Il regrette également la difficulté des hommes politiques à débattre publiquement de dualité ou de droits linguistiques.  «Ils n’osent pas en parler, la discussion ne se fait que derrière des portes closes. Le sujet est jugé trop explosif. On a tendance à mettre les problèmes sous le tapis.»

«Arrêtons de blâmer le gouvernement qui ne bougera jamais, propose Carl Richard, étudiant. Créons un mouvement populaire pour unir les communautés.»

Paulette Thériault, conseillère municipale, le rejoint. «Ce sont des événements comme ce soir qui peuvent nous aider à nous rapprocher.»

Jennel Bourgeois, membre du club Rotary, suggère quant à elle de multiplier ce type de rencontre, entre jeunes francophones et anglophones.

Mathieu Wade ajoute que le dialogue est entravé par l’absence de médias communs.

«Il n’y a pas de plateforme pour représenter les francophones et leurs enjeux auprès des anglophones. Les débats se font dans deux mondes différents et séparés. On n’a pas les outils pour communiquer dans un même espace», a-t-il souligné.

Certains membres du public se sont levés pour rappeler les avantages du bilinguisme. Selon Aldéa Landry, l’existence de deux langues ouvre des possibilités dans le monde des affaires et attire certaines entreprises.

Taha Maarous, originaire du Maroc, raconte que le bilinguisme était l’élément essentiel quand il a choisi de venir au Nouveau-Brunswick. «Travaillons ensemble pour une communauté unie et un meilleur futur», lance-t-il.

L’idée de la généralisation de l’affichage bilingue a également été soulevée.

Les deux invités ont analysé le débat animé sur les autobus scolaires bilingues.

«Si j’étais à la place du ministre, je mettrais les enseignants avant les autobus, explique Dominic Cardy. On ne peut pas vouloir protéger la langue et supprimer des postes en éducation.»

Pour le sociologue, les francophones ont des compromis à faire sur ce terrain-là.

«Ce n’est pas le rôle de l’autobus de nous permettre de vivre ensemble.»

Jennyfer Kay, une participante, juge que le système éducatif anglophone ne permet pas d’apprendre correctement le français et ferme l’accès aux postes bilingues.

«Pourquoi ne pas ouvrir les portes des écoles françaises aux anglophones?»

Mathieu Wade répond qu’un système universel menacerait la viabilité du français.

«La dualité crée des espaces de vie où le français est la langue unique et qui permettent à la communauté de s’épanouir. Plutôt que de vouloir supprimer des droits, il faudrait se concentrer sur l’éducation.»
Previous Article Foire régionale du Patrimoine à Regina
Next Article Transport scolaire et élèves francophones
Print
28031

Simon Delattre (Acadie Nouvelle)Francopresse

Other posts by Simon Delattre (Acadie Nouvelle)
Contact author

Contact author

x
Jocelyne Vogt, une instagrameuse métisse qui outille

Jocelyne Vogt, une instagrameuse métisse qui outille

Par manque de ressources en français, surtout pour parler des sujets autochtones, une enseignante décide d’outiller elle-même les autres via son compte Instagram frenchiemetisteaches.

Tuesday, November 19, 2024/Author: Leanne Tremblay – IJL-Réseau.Presse/Number of views (867)/Comments (0)/
«Décoloniser» le système scolaire francophone : un travail de longue haleine

«Décoloniser» le système scolaire francophone : un travail de longue haleine

Quand les conseils scolaires et les établissements postsecondaires francophones s’engagent sur le chemin de la réconciliation avec les peuples autochtones…

Tuesday, November 12, 2024/Author: Marine Ernoult – Francopresse/Number of views (1691)/Comments (0)/
Le commissaire aux langues officielles cible l’éducation et l’immigration

Le commissaire aux langues officielles cible l’éducation et l’immigration

Dans un rapport rendu le 9 octobre, le commissaire aux langues officielles souligne les défis dans les domaines de l’éducation et de l’immigration francophone.

Wednesday, October 16, 2024/Author: Inès Lombardo – Francopresse /Number of views (2726)/Comments (0)/
Nouvelles écoles de Prince Albert et Saskatoon : les emplacements enfin choisis

Nouvelles écoles de Prince Albert et Saskatoon : les emplacements enfin choisis

Le gouvernement de la Saskatchewan a dévoilé le 25 septembre les sites qui accueilleront les deux nouvelles écoles francophones de Saskatoon et Prince Albert.

Wednesday, October 9, 2024/Author: Hélène Lequitte – IJL-Réseau.Presse/Number of views (2926)/Comments (0)/
Les Centres éducatifs finalement exemptés de loyers

Les Centres éducatifs finalement exemptés de loyers

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a finalement décidé d’annuler l’imposition d’un loyer mensuel aux Centres éducatifs de la petite enfance (CÉPE).

Thursday, October 3, 2024/Author: Hélène Lequitte – IJL-Réseau.Presse/Number of views (2721)/Comments (0)/
CÉF et CÉPE : des consultations en cours

CÉF et CÉPE : des consultations en cours

Nouvelles charges financières… Les Centres éducatifs de la petite enfance (CÉPE) en pleine consultation avec le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) !

Sunday, September 22, 2024/Author: Hélène Lequitte – IJL-Réseau.Presse/Number of views (3826)/Comments (0)/
Vivre l’art dans la salle de classe

Vivre l’art dans la salle de classe

En cette rentrée scolaire, les enseignants des écoles fransaskoises et d’immersion peuvent se réjouir d’apprendre que le programme LIVE Arts est de retour.

Thursday, September 19, 2024/Author: Leanne Tremblay – IJL-Réseau.Presse/Number of views (2844)/Comments (0)/
Le dossier de l’éducation toujours dans l’actualité

Le dossier de l’éducation toujours dans l’actualité

Un article publié dans l’Eau vive en 1983 nous rappelle que la lutte pour l’éducation francophone reste un dossier prioritaire pour les Fransaskois.

Wednesday, September 18, 2024/Author: Alyssa Parker /Number of views (2911)/Comments (0)/
Rentrée 2024 : les enseignants francophones manquent à l’appel

Rentrée 2024 : les enseignants francophones manquent à l’appel

En cette rentrée 2024, les enseignants francophones se font de plus en plus rares et la pénurie touche désormais les villes.

Tuesday, September 17, 2024/Author: Marine Ernoult – Francopresse/Number of views (3144)/Comments (0)/
L’infrastructure de collèges et universités francophones en «rattrapage»

L’infrastructure de collèges et universités francophones en «rattrapage»

En milieu francophone, certains établissements postsecondaires peinent à trouver les fonds pour financer l’entretien de leurs installations et de leurs équipements.

Monday, September 16, 2024/Author: Marianne Dépelteau – Francopresse/Number of views (3848)/Comments (0)/
Lutter contre la violence et le harcèlement à l’école

Lutter contre la violence et le harcèlement à l’école

Le retour en classe n’est pas bien vécu par tous les jeunes, victimes de violence et harcèlement dans les cours d’école et sur les réseaux sociaux. Quelles solutions ?

Tuesday, September 10, 2024/Author: Eya Ben Nejm – Francopresse/Number of views (2966)/Comments (0)/
L’Université de Regina fête son 50e anniversaire

L’Université de Regina fête son 50e anniversaire

Le 1er juillet 2024 est la date officielle du 50e anniversaire de l’Université de Regina et marque le commencement d’une année remplie d’événements spéciaux.

Sunday, September 8, 2024/Author: Leanne Tremblay – IJL-Réseau.Presse/Number of views (3579)/Comments (0)/
Maternelle et prématernelle : la hausse des frais agite parents et centres éducatifs

Maternelle et prématernelle : la hausse des frais agite parents et centres éducatifs

Les nouvelles charges financières annoncées par le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) pour la petite enfance créent polémique au sein de la communauté fransaskoise.

Thursday, September 5, 2024/Author: Hélène Lequitte – IJL-Réseau.Presse/Number of views (4029)/Comments (0)/
La nouvelle école de Regina ouvrira en janvier

La nouvelle école de Regina ouvrira en janvier

La construction de la nouvelle école élémentaire francophone de Regina avance à grands pas. Les travaux ont commencé en juin 2023 mais l’établissement n’ouvrira ses portes qu’en janvier 2025.

Wednesday, August 28, 2024/Author: Hélène Lequitte – IJL-Réseau.Presse/Number of views (3762)/Comments (0)/
Le Collège Mathieu abaisse ses frais de scolarité pour les élèves internationaux

Le Collège Mathieu abaisse ses frais de scolarité pour les élèves internationaux

Le 27 mai, le Collège Mathieu de Gravelbourg a annoncé une forte baisse des frais de scolarité à l’intention des étudiants internationaux.

Saturday, June 29, 2024/Author: Hélène Lequitte – IJL-Réseau.Presse/Number of views (4247)/Comments (0)/
RSS
1345678910Last

 - Friday 22 November 2024