Projet d'implantation d'ÉCONOMUSÉES en Saskatchewan
ÉCONOMUSÉE de la fromagerie du Pied-de-vent aux Îles-de-la-Madeleine au Québec.
Photo : Martin Fiset, Société du réseau ÉCONOMUSÉE®
Deux conseillers en développement économique du Conseil de la coopération de la Saskatchewan (CCS) se sont rendus au Québec, entre les 1er et 7 février dernier, pour rencontrer des acteurs du réseau des ÉCONOMUSÉES. L’Eau vive a rencontré un de ces conseillers, M. Jean de Dieu Ndayahundwa, qui mène les opérations du projet d’implantation.
Qu'est-ce qu'un ÉCONOMUSÉE?
Un ÉCONOMUSÉE, c'est une entreprise œuvrant dans le secteur des métiers d'art ou de l'agroalimentaire et qui utilise un savoir-faire unique dans la fabrication de ses produits. La Société du réseau Économusée (SRÉ) est implantée au Québec depuis 1992 et est maintenant bien établie à l’échelle internationale.
Un ÉCONOMUSÉE met en valeur des artisans et leur métier et rend possible la rencontre du public et des artisans. Pour devenir un ÉCONOMUSÉE, une entreprise doit déjà produire quelque chose, selon une méthode traditionnelle ou non, mais qui nécessite un certain savoir-faire, et mettre de l'avant une production locale. Elle doit aussi disposer d'une aire de réception pour l'accueil des visiteurs, d'un atelier où les visiteurs puissent voir les artisans au travail, d'un espace d'interprétation du savoir-faire traditionnel ou contemporain, d'un centre de documentation et d'une boutique.
Environ 60% des ÉCONOMUSÉES sont dans le secteur de l’agroalimentaire. Sur le plan touristique, ils sont novateurs car ils permettent à une entreprise privée de faire connaître la culture locale et de contribuer à la préservation du « patrimoine culturel immatériel ». Le projet de musée s’invite donc dans l’entreprise comme gardien du savoir de celle-ci, dans un souci de mémoire et de continuité.
Le rôle du CCS
Le CCS a signé en décembre dernier un accord avec la SRÉ pour pouvoir en utiliser l'appellation et développer ce même modèle en Saskatchewan. Une première étude avait été faite à l’été 2013 pour voir si des projets d’ÉCONOMUSÉE fonctionneraient ici et c’est ainsi qu’a démarré l’aventure. Sur la base de cette étude, un travail de sensibilisation a déjà commencé à se faire auprès de la communauté francophone ainsi qu’auprès d’entreprises qui pourraient se transformer en ÉCONOMUSÉE. La semaine dernière, des intervenants des quatre bureaux du CCS de la province (Ponteix, Prince Albert, Regina et Saskatoon) se sont réunis pour discuter de la prochaine étape qui est celle du recrutement.
Le voyage au Québec aura d’ailleurs été formateur, non seulement pour bien cerner l’expertise du réseau et des ÉCONOMUSÉES visités, mais aussi pour apprendre comment bien approcher les entreprises et comment les accompagner éventuellement dans leur transformation en ÉCONOMUSÉE.
Mais on est loin de vouloir bousculer les choses au CCS. On prend le temps de bien connaître les défis que représente le développement de tels projets en situation minoritaire. La Saskatchewan pourra s’inspirer de la Colombie-Britannique qui a déjà amorcé des transformations d’entreprises en ÉCONOMUSÉES, qui sont actuellement au nombre de 7. Le CCS cible d’abord les entreprises du milieu fransaskois mais reste ouvert aux entreprises anglophones. Il ne faut pas oublier que les ÉCONOMUSÉES ont aussi une orientation bilingue.
Selon M. Ndayahundwa, cela prend environ 2 ans pour convertir une entreprise en ÉCONOMUSÉE. Mais il souligne que cela peut varier, que la transformation se fait réellement au rythme de l’entreprise et que certaines entreprises ont déjà tout ce qu’il faut ou presque pour être converties. Il ajoute que c’est une belle occasion pour les petites entreprises qui voudraient y participer de se faire connaître.
Pour de plus amples renseignements sur la Société du réseau Économusée :
www.economusees.com
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