Parcours d'un Fransaskois d'adoption
Pat Connolley, éducateur et agriculteur à la retraite
Photo: Gracieuseté Pat Connolley
En 1945, à Montréal, une jeune Québécoise a accouché d’un petit garçon. Elle n’était pas mariée. À cette époque, une femme qui se trouvait dans une telle situation n’avait d'autre choix que de laisser l’enfant en adoption. Le bébé a été adopté par un couple qui déménagea à Ottawa, une ville bilingue, avec son nouveau bébé et une petite fille qu’ils avaient adoptée l’année précédente.
Les enfants ont été envoyés dans des écoles françaises. Malheureusement, ils sont bientôt devenus orphelins. Leur mère adoptive est morte après 9 ans et leur père adoptif après 13 ans. Les deux enfants ont été élevés par d’autres membres de la famille adoptive. Le petit garçon a grandi et il a commencé à vivre seul à l’âge de 17 ans.
Âgé d’environ 20 ans, il est allé un après midi à une veillée funèbre pour offrir ses condoléances à un ami dont la grand-mère était morte. Il y a rencontré la tante de son ami qui vivait avec son mari à Kamsak en Saskatchewan. Apprenant les circonstances de vie de notre jeune homme, elle lui a offert d’aller en Saskatchewan pour terminer ses études secondaires. Le jeune homme a accepté l’offre et pris le train pour la Saskatchewan en 1965. Il s’est inscrit au Collège Notre Dame à Wilcox où il a rencontré le directeur du collège, le célèbre Père Murray. Il a fini son secondaire en un an.
Après avoir passé 4 ans à faire quelques boulots différents, il est allé au bureau des admissions au campus de Regina de l’Université de la Saskatchewan. En parlant à un officier de l’université, il a mentionné qu’il voulait devenir enseignant et qu’il pouvait parler français. Même s’il n’avait pas beaucoup d’argent, il s’est inscrit au programme de formation pédagogique. Il a étudié pendant deux ans tout en travaillant à temps partiel. Il a rencontré une jolie jeune fille qui était enseignante et musicienne. Ils se sont mariés en 1971.
Il a commencé sa carrière comme enseignant de français dans une petite école rurale. Au cours des années suivantes il a continué à suivre des cours de français en même temps qu’il enseignait. Il a achevé quelques diplômes universitaires dont un en français. Sa femme et lui ont acheté une ferme en même temps qu’ils enseignaient et que l’homme étudiait.
Après sa carrière dans l’éducation et jusqu’au présent, l’homme continue à participer à des cours de français et à beaucoup d’autres activités en français. Il continue de vivre une vie fortunée rendue possible par la décision de ses parents adoptifs de l'envoyer à une école française et aussi par son choix d’offrir ses condoléances à un ami.
Finalement, il trouve sa vie très enrichie parce qu’il vit dans une province où la communauté francophone est très accueillante. Après plus de 50 ans en Saskatchewan, il peut vraiment se dire Fransaskois d'adoption.
*J.Patrick (Pat) Connolley, éducateur retraité, agriculteur retraité
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