Emploi et immigration : Échange de dossiers entre l’ACF et le CÉCS
Depuis le début du mois d’avril, les services d’emplois sont désormais assurés par le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS). L’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), qui était responsable du dossier depuis 1999, se recentre ainsi sur sa mission première de représentation politique.
« On voulait s’éloigner des services directs aux clients. On est plus un organisme qui revendique des politiques qui favorisent le bilinguisme et la dualité linguistique. On voulait se recentrer sur ce terrain », explique Marc Masson, analyste politique à l’ACF.
Ces services en employabilité, financés à hauteur de 225 000 dollars par le ministère provincial de l’Économie, visent à faciliter l’entrée des chercheurs d’emploi francophones sur le marché du travail et fournissent un appui au recrutement aux employeurs. Ils prennent la forme d’ateliers, d’accompagnement, de réseautage ou bien de programmes spéciaux.
Kouamé N’Goandi, directeur général du Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan
Photo : courtoisie
Des mandats mieux respectés
Ce transfert de dossier permet selon Kouamé N’Goandi, directeur général du CÉCS, d’éliminer une certaine confusion. « Il y avait deux services à un moment donné dans la communauté, ça mêlait les gens », observe-t-il.
Les discussions entre l’ACF et le CÉCS avaient commencé au début de l’année 2019. « L’année passée, on est tombés d’accord pour que l’ACF arrête de donner les services directs. En retour, on leur transfère le Réseau d’immigration francophone. C’est un échange qui respecte le mandat de chaque organisme », estime Kouamé N’Goandi.
Le Réseau en immigration francophone (RIF-SK), dont le CÉCS est l’organisme fiduciaire depuis 2017, change donc aussi de mains. L’entente avait été signée lors du Rendez-vous fransaskois en novembre 2019. À cette occasion, le Service d’accueil et d’inclusion francophone de la Saskatchewan (SAIF-SK) avait été créé, avec pour mandat d’accompagner les nouveaux arrivants en matière d’accueil et d’établissement. La première rencontre du conseil d’administration a par ailleurs eu lieu le 2 avril.
« Un changement purement administratif »
Marie Galophe
Directrice du Réseau en immigration francophone de la Saskatchewan
Concrètement, cet échange de dossiers ne change rien pour les clients. « C’est un changement purement administratif », précise Marie Galophe, directrice du RIF-SK.
Si les clients ne remarqueront pas de différences, « la confusion était davantage du côté des joueurs du secteur qui avaient du mal à comprendre qui faisait quoi ». Ce changement lui semble ainsi plus cohérent avec les mandats de chacun des deux organismes. « C’est une bonne chose selon moi, ça clarifie le mandat et la clientèle cible de chacun des organismes », estime Marie Galophe.
Si, pour certains, le dossier du RIF-SK avait fait l’objet d’un bras de fer entre l’ACF et le CÉCS, Marie Galophe voit plutôt une question de compétences : « On se pose toujours la question de qui est le meilleur joueur pour gérer un dossier. Historiquement, l’ACF a joué un rôle de leadership politique en proposant au fédéral ce modèle de réseau », rappelle-t-elle.
L’heure semble désormais à la concorde entre les deux organismes. « C’est une bonne collaboration avec l’ACF, présente le directeur du CÉCS Kouamé N’Goandi. Ils ont géré ça pendant longtemps. Ils sont prêts à nous aider pour mener ce projet à bien. La collaboration continue en ce sens. » Le président de l’ACF Denis Simard affiche lui aussi un certain optimisme : « Nous sommes confiants que le CÉCS saura assurer cette continuité », indique-t-il dans un communiqué datant du 1er avril.
Pour gérer ces nouveaux services, le CÉCS prévoit l’embauche d’une personne à Regina et d’une autre à Saskatoon d’ici la fin du mois d’avril. Les offres d’emploi ainsi que les postes actuels continueront à être gérés par l’ACF jusqu’au 4 mai 2020.
35931
More links
-
Initiative de journalisme local (APF)L'Association de la presse francophone (APF) fait partie des sept organisations mandatées par le Gouvernement du Canada pour mettre sur pied l'IJL. Ce projet a pour but d'offrir de la couverture journalistique dans les régions mal desservies du pays ou à propos des enjeux locaux qui ne sont pas couverts par les médias.