Monsieur Harper, ne démantelez pas notre diffuseur d’état!
Le 3 mars 2015
Monsieur le Premier ministre du Canada,
Vous êtes un si fier Canadien, monsieur Harper, et parfois vous êtes même un pas si mal Premier ministre. C’est donc pourquoi j’ai tant de difficulté à comprendre votre animosité envers la Société Radio-Canada.
Les compressions considérables, les coupures massives qu’elle subit et le manque de respect et de loyauté que vous démontrez vis-à-vis cette grande institution canadienne risquent de faire disparaître nos postes français à l’extérieur du Québec. Ces postes de radio, monsieur Harper, sont une valeur ajoutée et une force rassembleuse dans ce pays qui est, par bonheur, officiellement bilingue.
Les membres du personnel de ces postes régionaux sont d’un dévouement imbattable. Ces hommes et ces femmes travaillent et contribuent concrètement au développement de nos communautés francophones:
1) en étant en très étroite communication avec nos communautés,
2) en favorisant et s’intéressant au développement et à la promotion de nos artistes francophones hors Québec,
3) en s’impliquant dans nos projets de prélèvement de fonds via les téléthons et les radiothons et
4) en diffusant les nouvelles qui nous touchent et qui nous intéressent. Et plus encore…
En plus, la SRC nous offre toute une panoplie d’émissions de très haute qualité, que ce soit le Téléjournal, des documentaires fort intéressants et éducatifs, une grande variété d’artistes de haut calibre, des films, des séries et des téléromans qui nous ressemblent.
Vous voulez un pays bilingue et uni, monsieur Harper? Alors, je vous en prie, ne démantelez pas notre diffuseur d’état. Le cas échéant, je crains de penser l’impensable, d’entrevoir la réalité que notre pays aura à envisager.
J’ai eu le plaisir de travailler, de concert avec des centaines d’autres bénévoles au cours de nombreuses années, pour défendre et promouvoir le fait français en Saskatchewan. La disparition de la SRC risque de mettre fin à tout le travail accompli et d'éclipser la francophonie, non seulement dans l’Ouest canadien, mais également dans les territoires et les provinces maritimes. Le français doit demeurer pancanadien si l’on veut conserver notre caractère exceptionnel de pays bilingue dont nous sommes tous si fiers et tout ce qui en découle.
À vous le défi, monsieur le premier ministre.
Respectueusement,
Lorraine Archambault
Ancienne présidente de l’Association culturelle franco-canadienne (l’ACFC) de la Saskatchewan maintenant appelée l’Assemblée communautaire fransaskoise (l’ACF)
28015