Et si la solution n’était pas radio-canadienne?
Francothon 2012! Dans l’édifice de Radio-Canada je cherche un endroit où pratiquer avec Gilles Groleau qui doit accompagner, au violon, ma prestation de la chanson Gravelbourg. On m’offre l’accès au studio 1 au sous-sol, celui où règne un piano à queue Bosendorfer Impérial. Une magnifique bête. Ce studio me rappelle de beaux souvenirs pour y avoir enregistré quatre phonogrammes en 1987.
Francothon 2014! Je cherche encore un piano. Le Bosendorfer n’est plus là. Il a été vendu lors du démantèlement du studio, à peu près à l’époque de la vente du studio mobile de la SRC qui avait visité tant de communautés dans la province. Ne reste qu’un vieux piano désaccordé au clavier endommagé dans le fond de la cafétéria. Je n’ai pu m’empêcher de voir dans ce piano fatigué un triste témoin du déclin que subit la SRC depuis quelques années.
Pendant des années la station réginoise de Radio-Canada a été un partenaire culturel de première importance auprès de la communauté fransaskoise. Lorsque les francophones des Prairies ont vendu leurs stations de radio privées à la SRC dans les années 70, ils croyaient qu’une nouvelle ère dynamique s’amorçait en radiodiffusion avec la venue du diffuseur public d’état sur leur territoire. Pendant quelques décennies ils ont eu raison. Radio-Canada avait alors les ressources pour remplir pleinement son mandat auprès des communautés francophones de l’Ouest.
Mais voilà, de joueur actif du développement culturel fransaskois, la SRC-Saskatchewan est en passe de devenir un simple témoin suite à des années de coupures massives. Il y a matière à se demander s’il n’est pas déjà trop tard. Quand on a commencé à démolir, il est difficile de rebâtir.
Florian Sauvageau, le co-président de la commission nationale sur la politique de radiodiffusion dans les années 80, a déclaré récemment « On ne peut pas continuer avec le Radio-Canada qu’on a aujourd’hui... ». En faisant référence aux communautés francophones minoritaires.
Selon monsieur Sauvageau, il faut sérieusement regarder du côté de l’Alliance des radios communautaires pour s’assurer que les francophones aient accès à un média à leur image. Malgré la bonne volonté du personnel des stations régionales de la SRC, la population locale se reconnait de moins en moins dans le montréalocentrisme de la SRC. Les décisions viennent d’ailleurs et les émissions locales tombent comme peau de chagrin.
Si le gouvernement Harper persiste à sabrer dans les budgets de notre diffuseur public, qu’il mette au moins les ressources adéquates à la disposition des radios communautaires afin que celles-ci puissent se développer et offrir aux francophones de l’Ouest une radio qui leur ressemble.
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