Exposition : une ode à la vie à la ferme
La série d’œuvres intitulée Farm Life, conçue par le Fransaskois Byrun Boutin-Maloney, était à l’honneur à Estevan, au sud de la province, tout au long du mois de septembre. C’est le Conseil des arts d’Estevan qui a mis en vedette l’artiste pluridisciplinaire, également connu pour sa musique. Entretien.
Le Conseil des arts d’Estevan a choisi d’exposer votre série de tableaux titrée Farm Life. De quoi s’agit-il ?
Avec Farm Life, je voulais vraiment viser le public rural d’Estevan. Les images parlent de la Saskatchewan, de la prairie et de l'intégration de la technologie qui se mélange avec le monde naturel.
Je voulais inclure un élément d’équilibre, de la façon dont on peut vivre en harmonie avec la nature au lieu de seulement en tirer profit.
On retrouve dans vos tableaux tous les éléments de l’agriculture.
Oui, on voit une moissonneuse-batteuse, un élévateur pour le grain, un vieux tracteur, un vieux camion…
Moi, j'ai grandi sur une ferme, alors ce sujet est proche de mon cœur. Une des œuvres, c'est le souper avec la famille, une partie de la communauté qu'on a là.
Quel médium avez-vous utilisé pour concevoir cette collection ?
Les deux dernières années, j’ai vraiment trouvé mon médium : les pastels à l’huile. Les couleurs sont très riches et vives, et se mélangent bien. Mais l’huile ne sèche jamais, alors il faut mettre une couche pour que ça ne s'enlève pas.
Je n’ai jamais vraiment trop aimé utiliser un pinceau parce que c’est comme un outil qui s’interpose entre moi et l'œuvre.
Quand j'ai essayé les pastels à l'huile, c'était comme tenir la peinture dans la main. Il y a aussi moins de nettoyage, et on n’a pas besoin de nettoyer les pinceaux.
Qu’est-ce qui inspire votre art ?
Byrun Boutin-Maloney
PHOTOS Crédits : Courtoisie de Byrun Boutin-Maloney
J'ai l’habitude de dire qu'on ne choisit pas nos influences mais que ce sont elles qui nous choisissent.
Des artistes qui me viennent en tête sont Vincent Van Gogh et Kandinsky avec leurs couleurs. J’aime que l’art soit plutôt non objectif, comme la couleur peut être le thème de l’art, ou même les textures.
Il y a aussi le poète anglais William Wordsworth. Avant, la poésie était très highbrow [intellectuelle], très exotique ou très fancy. Mais lui, sa poésie, c'était vraiment la vie ordinaire. Il a mis les affaires de la vie sous une nouvelle lumière et les a élevées à quelque chose de sacré.
Vous faites aussi de la musique. En tant qu’artiste multidisciplinaire, comment conciliez-vous les différentes formes d’art ?
J’essaie de ne pas aller jusqu’au burnout, alors j’essaie d'avoir de l’équilibre. Il faut prendre des pauses pour que l'énergie revienne, qu’il y ait des idées. C’est un peu comme les champs : il faut faire la semaille, on attend, puis on fait la moisson.
Après avoir été très productif, j’arrête et je fais juste de l’apprentissage. Par exemple, j’ai un abonnement pour suivre des classes de maître en ligne.
Aussi, je prends le temps de simplement vivre la vie. Il faut se remplir le cœur, le cerveau, puis l'esprit avec de nouvelles choses. Je prends des pauses pour le self care dans tout ce processus, surtout parce que je peux devenir obsessif.
Y a-t-il une chanson qui représenterait bien votre nouvelle exposition ?
Je mettrais peut-être Harvest de Neil Young, peut-être du Joni Mitchell et du Bob Dylan. Ou juste une vieille chanson de country ? [rires]
Quels sont vos projets à venir ?
En ce moment, je me force à ne rien faire, alors je me dédie à apprendre de nouvelles choses, puis à juste vivre la vie. Mais je travaille sur de la musique avec le groupe Indigo Joseph, on a quelques shows qui s'en viennent.
Y a-t-il d’autres formes d’art que vous aimeriez explorer ?
J’ai toujours voulu écrire, comme un livre ou quelque chose. J'ai commencé mais c'est plus difficile.
Une peinture ou une chanson, je peux la finir en quelques jours, mais un livre, c'est plus de dévouement. Tu ne peux pas sprint through, c'est plus comme un marathon. C'est nouveau pour moi, mais j'aime le défi.
Pour retrouver les œuvres de la série Farm Life, rendez-vous sur le profil Facebook de Byrun Boutin-Maloney.
2018