Close

Actualité économique

Développement économique : le CCS invite les communautés à s’auto-évaluer Développement économique : le CCS invite les communautés à s’auto-évaluer

Développement économique : le CCS invite les communautés à s’auto-évaluer

26000

Le Conseil de la Coopération de la Saskatchewan (CCS) effectue depuis l’année dernière une tournée de consultations afin d’avoir le point de vue des communautés sur leur propre capacité de développement économique. Mais qu’est-ce que ça veut dire au juste?

Pour les francophones comme pour les anglophones: À la conquête de... Pour les francophones comme pour les anglophones: À la conquête de...

Pour les francophones comme pour les anglophones: À la conquête de...

23684
Grâce à des investissements considérables du secteur privé au sein de l’économie, ses salaires élevés et son taux de chômage largement inférieur à la moyenne nationale, l’Ouest canadien offre des perspectives de carrières intéressantes. 
Bouquinerie Gravel : Sur la route depuis plus de 20 ans Bouquinerie Gravel : Sur la route depuis plus de 20 ans

Bouquinerie Gravel : Sur la route depuis plus de 20 ans

Quand s’en vient le temps des fêtes, on cherche des cadeaux originaux. A l’heure des tablettes, des jeux vidéos, des DVD...
29917
Thomas Chevalier : Jeune entrepreneur fransaskois Thomas Chevalier : Jeune entrepreneur fransaskois

Thomas Chevalier : Jeune entrepreneur fransaskois

Employé de la société d’État Financement agricole Canada (FAC), Thomas Chevalier poursuit conjointement le...
26645
Un forum économique tourné « VERT » l’avenir Un forum économique tourné « VERT » l’avenir

Un forum économique tourné « VERT » l’avenir

Le Conseil de la coopération de la Saskatchewan (CCS) a tenu un forum économique à l’hôtel Ramada de Regina les...
25540
RSS
First1112131416181920
Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan

Le CÉCS sur Facebook

Nouvelles du CÉCS

La lune ne disait rien (extrait)

La lune ne disait rien (extrait)

Author: Hélène Daross Ouedraogo/Saturday, May 13, 2023/Categories: Chroniques, Horizons - Chronique littéraire

 

(Extrait du recueil de nouvelles La trilogie de l’Enrhumée enturbannée de Hélène Daross Ouedraogo)

 

À Monsieur le Président du Tribunal de Grande Instance Borguego - Burkina Faso

Monsieur le Président,

                Je viens, par la présente, porter plainte contre Bila François, résidant à Goudri.

                En effet, tout a commencé ou, devrais-je dire, tout s’est terminé le 3 février de l’année 198…, quand François est venu me retirer ma fille unique Touksida.

                Le temps s’était rafraîchi, les derniers rayons de soleil avaient fini de disparaître derrière la colline du chef. On l’appelait ainsi parce que, vue de loin, elle ressemblait à un trône. Les feuilles des arbres susurraient sous l’effet du vent.

                Toutes les femmes qui avaient été chercher du bois étaient revenues plus tôt que de coutume. Le soleil avait dardé ses rayons comme si c’étaient les derniers qu’ils dispensaient à la terre.

                Le bois n’avait jamais été aussi sec. J’en avais chargé un bon fagot que je comptais revendre afin de procurer à ma fille Touksida les sandales dont elle avait besoin. J’ai porté ce fardeau avec amour. Lorsque je l’ai déchargé, le torticolis avait déjà fait ses effets. Mon cou était raide. Ce qui m’intriguait, c’était le caméléon que j’avais vu à deux reprises.

                Et puis, en une journée, j’ai entendu le miaulement d’un chat, le hululement de la chouette et l’aboiement d’un chien. Je me suis refusée à cette superstition. Pourtant, elle a eu raison de moi. L’inquiétude m’avait envahie. Je pressentais que d’une douleur je serais atteinte, mais que faire ? Laquelle des douleurs ? Je ne le savais !

Image
Hélène Daross Ouedraogo Crédit: Courtoisie

                A peine revenue de ma fatigue, j’entendis un bonsoir sonore. Mon cœur fit un bond. Ma respiration s’arrêta puis reprit, saccadée. Je compris alors ce qu’avait voulu dire l’infirmier, lorsque, ayant examiné le corps inerte de Ladji Noufou, il avait révélé qu’il était mort d’excès de joie, à cause de la venue de sa quatrième épouse. Il avait ensuite ajouté que le cœur pouvait aussi lâcher à cause d’une peur subite ou d’une inquiétude profonde.

                Je reconnus cette voix ; elle s’était alourdie mais je la reconnaissais. C’était celle de François.  Je me rappelai mon intuition. Le sort était scellé. La sueur perla sur mon front. François se tenait là avec deux autres hommes : ses frères que je connaissais. Ma mère était sortie. J’étais seule dans la concession avec ma fille.

« Suelgo Poko » dit-il « tu as quelque chose qui m’appartient ».

« Es-tu sûr ? »

« Absolument… aurais-tu perdu ta mémoire d’éléphant ? »

                Il était là, visage et poings crispés. Un peu vieilli, mais toujours aussi trapu, aussi ringard. Sa veste m’aurait fait rire en d’autres circonstances. Elle ressemblait à celle que portait « Capitaine Tinga », l’unique ancien combattant du village.  Il les appelait zazou, on ne savait trop pourquoi. Le vent, de temps en temps, soulevait la zazou que portait François. D’ailleurs, il avait une allure de « vieux nègre et de médaille ». Je me demandais ce que j’avais bien pu lui trouver. Ses dents semblaient trotter dans sa bouche. Le cola qu’il mâchait lui donnait un air rancunier.

                La lune était notre témoin. Elle avait déjà entamé sa course dans le firmament noir. Elle ne disait rien.

                Lorsque je compris le sens des paroles de François, je ne pus étouffer un cri de détresse, celui de la lionne blessée. Touksida sortit. Tout se passa rapidement. Je courus vers ma fille. Le père me devança. Je m’affalai au sol. L’instant d’après, j’avais dans mes bras ma petite fille qui criait.

                « Lâche-la, Suelgo. Un enfant appartient d’abord à son père. Tu le sais ». (...)

 

Print

Number of views (4043)/Comments ()

Marie-Lou Bernatchez

Hélène Daross Ouedraogo

Contact author
Comments are only visible to subscribers.

Contact author

x
Terms Of UsePrivacy StatementCopyright 2014 par L'Eau vive
Back To Top