Trois conférenciers pour lancer le Mois de l'histoire des Noirs
Une collaboration de la CAFS et de La Cité universitaire francophone
REGINA - Une trentaine de francophones se sont réunis le samedi 10 février 2018 à La Cité universitaire pour marquer le début du Mois de l’histoire des Noirs.
Trois conférenciers étaient à l’honneur
Carol Lafayette Boyd, du Saskatchewan African Canadian Heritage Museum
Photo: Michael Poplyansky (2018)
Carol Lafayette Boyd, du Saskatchewan African Canadian Heritage Museum, a évoqué l’histoire de sa famille, ainsi que celle d’autres pionniers de la communauté noire dans la province, arrivés au début du vingtième siècle. Une ancienne infirmière et travailleuse sociale, Lafayette- Boyd a aussi parlé de ses relations avec « ses patients » qui n’étaient pas toujours des plus faciles. « Never take anything personally » est le mot d’ordre avec lequel elle a laissé son public. Une femme dynamique qui ne fait pas ses 75 ans, Lafayette-Boyd est aussi une championne en athlétisme.
Fait cocasse : en dépit de son nom francophone, apparemment hérité d’un ancêtre ayant servi dans l’armée révolutionnaire américaine, Lafayette-Boyd ne s’exprime pas en français. Les discours d’ouverture des représentants la Communauté des Africains francophones de la Saskatchewan (CAFS), de l’Assemblée communautaire fransaskoise, de La Cité universitaire francophone, et du Conseil des écoles fransaskoises, devaient donc être livrés « en bilingue ».
Mamadou Bah, docteur en sociologie
Photo: Michael Poplyansky (2018)
Mamadou Bah, un Ph. D. en sociologie et actuellement moniteur de langues, a par la suite parlé de la problématique de l’esclavage dans le monde contemporain. Les migrants qui se retrouvent entre les griffes des esclavagistes sont souvent des individus issus des «classes moyennes » africaines, qui ne peuvent réaliser leurs aspirations dans leurs pays d’origine. Pour enrayer le problème, Bah a appelé à une mobilisation de la société civile, qui pousserait les gouvernements à prendre davantage en compte le développement socioéconomique africain. Il a profité de l’occasion pour lancer un appel à la mobilisation le 17 février à 13h, devant l’Hôtel de ville de Regina.
Michael Akinpelu, professeur à La Cité universitaire francophone
Photo: Michael Poplyansky (2018)
Enfin, Michael Akinpelu, professeur à La Cité universitaire francophone a livré un vibrant plaidoyer pour l’enseignement des langues autochtones en Afrique. Selon le linguiste, l’Afrique est le seul continent où les jeunes sont forcés de faire une très grande partie de leurs études dans des langues étrangères. Cela a pour effet de compliquer la réussite scolaire pour de nombreux Africains. Par ailleurs, les politiciens se protégeraient de la sanction populaire en s’assurant que la vie politique du pays se déroule dans des langues coloniales, incomprises par d’importants segments de la population. La conférence d’Akinpelu a suscité une discussion spontanée avec l’auditoire au sujet du potentiel de démocratisation au sein du continent africain.
25184