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Dominique Liboiron

La chasse : un sport à repenser

Voici une chronique au sujet de la chasse destinée aux non-chasseurs. Je m’adresse aux gens qui s’opposent à la chasse dans le but d’expliquer les bienfaits d’un sport souvent mal compris. Je pense qu’il vous serait possible d’apprécier la chasse si vous la considériez d’un nouveau point de vue.

Autrefois, je lisais beaucoup de revues de chasse. Souvent, elles contenaient des articles qui justifiaient ce sport tout en expliquant son importance. Toutefois, les articles étaient destinés aux gens qui chassaient déjà, et les arguments donnés en faveur de la chasse n’auraient pas pu convaincre un lecteur qui n’avait jamais chassé ni encore moins un lecteur pour qui la chasse est répugnante. Je vais donc essayer ici d’éclairer la chasse.

Commençons d’abord par les raisons que l’on cite le plus souvent. Ils sont nombreux, mais en général les gens chassent afin de passer du temps en nature, afin d’obtenir soit de la viande ou des trophées, pour passer du temps en famille, pour le défi, et parce que la chasse fait partie de l’héritage de leur famille.

Ceux qui s’opposent à la chasse, selon mon expérience, n’ont jamais chassé et ils se disent contre la cruauté. Ils ne trouvent aucune explication parmi les raisons que je viens de donner qui pourrait justifier la mort subite d’un animal.

Si je me mets à la place de quelqu’un qui ne connaît la chasse que par l’entremise des médias ou de photos sur l’Internet, ce sport me semblerait cruel. Depuis quelques années, nous voyons sur les réseaux sociaux des photos d’animaux morts, souvent d’espèces charismatiques telles que le lion ou la girafe. Comment justifier la chasse de ces animaux ou des espèces que l’on poursuit au Canada ?

Selon moi, la mort d’un animal individuel aide l’ensemble de l’espèce. Je m’explique. Les chasseurs veulent que leur sport persiste. Il leur faut donc du gibier et de l’habitat. Chaque année, des organismes de chasseurs récoltent de l’argent afin d’acheter du terrain où le gibier peut croître. La flore et la faune y reçoivent de la protection parce que le terrain ne serait pas destiné à l’agriculture, la foresterie ou l’industrie pétrolière, puisque ces exploitations détruisent l’habitat et les animaux qui y vivent.

Étant donné que les chasseurs veulent poursuivre leur sport année après année et qu’ils investissent des sommes d’argent considérables, ils s’assurent de ne jamais trop dépeupler le gibier ni de détruire l’habitat. En retour, les chasseurs sacrifient durant la saison de chasse un pourcentage des individus de la population de gibier, mais l’ensemble de l’espèce en tire avantage parce que leurs nombres et leur demeure sont entretenus.   

Puisque la chasse comprend un élément de sacrifice, je ne pense pas que l’on puisse chasser sans en tirer une meilleure compréhension de la culture autochtone, surtout au niveau de la révérence et de l’appréciation de la nature. La culture des Premières Nations rend hommage aux animaux et nous comprenons mieux pourquoi quand ces derniers nous nourrissent.

Le contact avec la faune nous démontre que les animaux sont intelligents et qu’ils possèdent des sens beaucoup plus raffinés que les nôtres, surtout au niveau de la vue, de l’odorat et de l’ouïe. En dépit des armes modernes, ce n’est pas facile de chasser. Le plus souvent, notre proie nous échappe. Le fait que les autochtones pouvaient gagner leur vie de la chasse avec d’anciennes armes telles que la lance ou l’arc démontre leur prouesse et suscite beaucoup de respect de la part des chasseurs actuels.

En somme, je vous invite à repenser votre position à l’égard de la chasse. Les chasseurs protègent les espèces de gibier ainsi que l’habitat dont ils dépendent. De plus, la chasse nous rapproche de la culture autochtone. Vue d’un autre œil, la chasse peut sembler plus attrayante.

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