Close
André Magny (Francopresse)

Écrire en français dans les Amériques : mission impossible ?

Stand des éditeurs de la francophonie canadienne au Salon du livre de l'Outaouais

Stand des éditeurs de la francophonie canadienne au Salon du livre de l'Outaouais

Photo : Centre de la francophonie des Amériques (2017)
Au Canada, en excluant les activités du Québec, il peut s’éditer annuellement jusqu’à 150 livres en français provenant d’une quinzaine d’éditeurs francophones. Derrière ces ouvrages, il y a les auteurs pour qui prendre la plume représente souvent un acte de foi.

Écrire en français en milieu minoritaire sera sûrement toujours un défi, estiment les auteurs Daniel Marchildon de l’Ontario et Karen Olsen de la Colombie-Britannique, que Francopresse a rencontré à l’occasion d’une récente table ronde présentée à la Maison de la littérature de Québec.

Daniel Marchildon ne mâche pas ses mots. Signataire d’une vingtaine de publications dont des romans jeunesse publiés chez Soulières Éditeur au Québec, il confie comment le geste d’écrire renvoie à une double infériorité pour un écrivain de la francophonie canadienne : infériorité par rapport à la France et parfois au Québec, mais aussi face aux anglophones « qui nous rappellent à l’occasion notre infériorité »… Il faut aussi avoir foi dans le fait d’écrire, car dans un milieu anglophone, les auteurs ont parfois droit au « nice hobby » comme le rappelle l’auteure de La bonne de Chagall, Karen Olsen.

Être vu, être lu

Le manque de visibilité ou le manque d’information sur le lectorat revient souvent dans les discussions. Il y a bien des salons du livre, mais ce n’est pas toujours suffisant. Si le ministère de l’Éducation de l’Ontario impose aux élèves franco-ontariens la lecture de deux œuvres franco-ontariennes, la situation est différente ailleurs, comme en Colombie-Britannique.

Heureusement, certaines bibliothèques numériques comme celle du Centre de la francophonie des Amériques permettent une plus large diffusion d’œuvres francophones du continent américain. De son côté, Carolan Morin, porte-parole du Regroupement des éditeurs franco-canadiens (REFC), explique que des foires du livre comme celle de Francfort en Allemagne, où se présente le REFC, permet de vendre des droits pour des traductions comme ce fut le cas pour Estelle Beauchamp, l’écrivaine d’Ottawa qui a vu son roman Un souffle venu de loin être traduit en russe.

Le phare québécois

Pour Olsen et Marchildon, il est clair que plus la francophonie québécoise est forte, plus la francophonie canadienne est forte. Pourtant, l’auteur franco-ontarien de Lafontaine a « peur d’un certain glissement », car « c’est dur d’être toujours en situation de combat ».

« Il importe, selon Karen Olsen, que le Québec maintienne des prix littéraires » ouverts sur la littérature du Canada français pour assurer une certaine visibilité. Il y a bien eu le Prix littéraire Émile-Ollivier créé par le Conseil supérieur de la langue française, qui, pendant dix ans, a récompensé une œuvre francophone hors Québec, mais en 2015, faute de budget, le Prix a cessé ses activités… Depuis 1957, il y a le Prix Champlain, soutenu dorénavant par le RECF, comme le rappelle Carolan Morin. Un prix qui sera remis en janvier prochain avec sa bourse de 3000 $, soulignant la vitalité et l’excellence de la littérature franco-canadienne.

Alors qu’est-ce qui pousse un écrivain à vouloir laisser sa trace en écrivant en français en dépit de nombreux obstacles ? « Parce qu’on n’a pas d’autres choix ! » de lancer le Louisianais Normand Beaupré et « parce qu’on a la tête dure ! » de conclure Daniel Marchildon.

Print
21476

André Magny (Francopresse)Webmestre

Other posts by André Magny (Francopresse)
Contact author

Contact author

x
Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan

Le CCS sur Facebook

Nouvelles du CÉCS

Préparation des demandes de financement

Le samedi 17 mars, le CÉCS présentera un atelier sur la préparation des demandes de financement. Veuillez vous inscrire avec @JeanDeDieu.Ndayahundwa@cecs-sk.ca. L’atelier se passera de 9h à 13h au Carrefour Horizon, 1440 9e Avenue N, Regina.   Venez en grand nombre! L’article Préparation des demandes de financement est apparu en premier sur CÉCS.
Thursday, February 15, 2018/Author: Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan/

Formation « Diversité en milieu de travail »

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) offre une formation qui vise à augmenter les compétences interculturelles chez les employeur.euse.s et les employé.e.s, afin de tirer profit des bienfaits de la diversité en milieu du travail. 7 février 2018 Formation : 13h30 à 16h30 Hôtel Ramada Plaza de Regina (1818 avenue Victoria) Salle Maple Pour confirmer votre présence, svp envoyez un courriel à paul.leost@cecs-sk.ca et...

Muni pour passer au vert / Get Green, Get Empowered

Le forum économique « Muni pour passer au vert / Get Green, Get Empowered » se tiendra le 10 mars prochain, au Duck Lake Interpretive Centre à Duck Lake. Il offrira des présentations et informations pertinentes et pratiques sur l’économie verte. Vous avez jusqu’au 2 mars pour vous inscrire à l’événement! Pour plus de détails, svp cliquez sur le lien suivant pour voir l’annonce officielle. COMMUNIQUÉ DE PRESSE L’article Muni pour passer au...
RSS
First1011121315171819Last

Actualité économique

Un quatrième économusée inauguré en Saskatchewan Un quatrième économusée inauguré en Saskatchewan

Un quatrième économusée inauguré en Saskatchewan

2984

Le 7 juin, l’hydromellerie artisanale Prairie Bee, la première en son genre dans la province, a été désignée économusée.

Le FDÉFP, une bouffée d’air pour la fransaskoisie Le FDÉFP, une bouffée d’air pour la fransaskoisie

Le FDÉFP, une bouffée d’air pour la fransaskoisie

Grâce aux financements du Fonds de développement économique francophone des Prairies (FDÉFP), trois organismes fransaskois peuvent concrétiser...
3964
La Belgique tisse des liens avec la Saskatchewan La Belgique tisse des liens avec la Saskatchewan

La Belgique tisse des liens avec la Saskatchewan

L'ambassadeur de Belgique au Canada, Patrick Van Gheel, a effectué une visite officielle en Saskatchewan du 24 au 27 octobre afin de...
5464
Le CÉCS dresse le portrait des régions Le CÉCS dresse le portrait des régions

Le CÉCS dresse le portrait des régions

Disponibles sur le site du Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) depuis la mi-juin, six rapports statistiques offrent un...
4854
Gaspillage alimentaire : la Saskatchewan veut mieux faire Gaspillage alimentaire : la Saskatchewan veut mieux faire

Gaspillage alimentaire : la Saskatchewan veut mieux faire

Depuis le 3 août, une nouvelle application, Too good to go, permet aux habitants de Regina et de Saskatoon de réduire leur gaspillage alimentaire....
4883
RSS
12345678910Last
Terms Of UsePrivacy StatementCopyright 2014 par L'Eau vive
Back To Top