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Émilie Dessureault-Paquette (EV)

Une visite à Over the Hill Orchards

Over the Hill Orchard

Over the Hill Orchard

Sylvia Kreutzer cuisine 100 tartes par jour, seule ou avec son assistant, pour fournir 220 points de vente du Manitoba à la Colombie-Britannique.
Photo: Émilie Dessureault-Paquette (2015)
LUMSDEN - Je suis arrivée à Over the Hill Orchards vers la fin de l’après-midi. Évidemment, c’est l’hiver, mais rien ne semble pourtant mort dans les vergers, on peut facilement imaginer les arbres en fleurs au printemps. Le lieu est paisible, nous voilà loin dans la prairie, dans un endroit privilégié. Nous sommes « au-dessus de la colline », avec une vue sur le méandre d’une vallée, comme une version petite et personnelle de la vallée Qu’appelle qui n’est pas bien loin.

Sylvia Kreutzer est en train de préparer quelques-unes des 100 tartes qu’elle cuisine chaque jour, seule ou avec son assistant, pour fournir les 220 magasins de l’Ouest canadien (de la Colombie-Britannique au Manitoba)  dans lesquels les produits de Over the Hill Orchards sont distribués. Elle m’accueille avec un grand sourire et commence elle-même la conversation en français.

Un climat propice à la culture bio

L’aventure a commencé il y a quinze ans, et il est assez extraordinaire de constater d’entrée de jeu la diversité des fruits qui poussent aux vergers. On y trouve des pommes, des raisins, des pêches, des cerises, des baies de Saskatoon, et j’en passe! Les vergers ont leur certification biologique depuis 3 ans. Pour Sylvia, faire de l’agriculture biologique n’est pas ce qu’il y a de plus difficile en Saskatchewan. Après tout, le climat sec n’apporte pas le lot de maladies et de moisissures que l’on peut retrouver ailleurs et dans cette optique, on utilise relativement peu de pesticides dans les fermes traditionnelles des alentours. Pour ce qui est des insectes, et bien on use de stratégie. Par exemple, on détourne l’appétit des sauterelles en leur offrant à manger leurs herbes préférées et elles se tiennent loin des fruits.

Dean Kreutzer insiste sur le fait qu’il existe des variétés adaptées au climat et à l’environnement de la Saskatchewan, en citant au passage les travaux de différents chercheurs. Mais la culture de ces fruits reste originale  dans la région où l’on se trouve.

La vraie difficulté, qui nous ramène aux planchers des vaches, c’est d’avoir du financement des banques, qui continuent plutôt à financer l’agriculture traditionnelle. Pour des raisons monétaires, il n’y a donc que 3 autres employés durant l’été. Sylvia et Dean semblent tout faire eux-mêmes, de la production à la distribution. Ils ont tout appris. Avant, Sylvia était agente de voyages et son mari travaillait dans l’informatique. Ils se sont formés sur le tas, avec des informations glanées sur des initiatives semblables aux États-Unis et en Colombie-Britannique.

J’étais venue ici pour parler du défi que représente la culture des arbres fruitiers en Saskatchewan, dans un environnement et un climat que l’on peut facilement qualifier d’extrême au cœur de l’hiver. Et pourtant, quand Dean, le mari de Sylvia est entré dans la boutique pour me vendre une bouteille de vin fait avec les fruits des vergers (sachez que Over the Hill Orchards produit du vin depuis maintenant 6 mois), c’est d’éducation que nous avons le plus parlé.

Écoresponsabilité et éducation

Dean et Sylvia confirment que le bilinguisme de Sylvia est un atout de taille, pour le tourisme en été et pour les relations publiques, par exemple. C’est important de parler en français aux enfants francophones qui viennent visiter les vergers. Sylvia est fière de me dire que tous leurs produits sont étiquetés dans les deux langues.

En novembre dernier ils ont remporté le prix Entreprise de transformation lors des Lauriers de la PME organisé par RDÉE Canada  (Réseau national de développement économique francophone).  Ils considèrent ce prix gratifiant certes, mais la vraie récompense, selon eux, c’est l’éducation qu’ils peuvent donner, au public mais surtout à leurs enfants. Ceux-ci sont d’ailleurs déjà de petits stagiaires qui apprennent à gérer une entreprise écoresponsable en participant à tout ce qui touche au fonctionnement des vergers, de l’entretien des variétés d’arbustes et d’arbres fruitiers à la distribution des produits transformés. L’éducation semble au cœur des préoccupations de Dean et Sylvia.

L’entreprise semble avoir du succès mais ce n’est pas suffisant, selon Dean et Sylvia. Énormément de gens ignorent encore l’existence  de ces vergers, se désole Dean, comme à Regina par exemple, qui n’est pourtant qu’à une vingtaine de minutes en voiture. Ils sont contents lorsque les gens achètent leurs produits, c’est bien évident, mais ils voudraient que les gens se déplacent et viennent à leur rencontre afin qu’ils puissent leur expliquer toute la philosophie de Over the Hill Orchards.

Ils veulent expliquer leur démarche au public et c’est pourquoi ils misent beaucoup sur l’agrotourisme. Dean veut absolument que les gens viennent dès que les vergers ouvrent en mai, jusqu’en octobre, et qu’ils profitent de l’endroit en sirotant un café et en mangeant un morceau de Prairie Cherry pie (qui est à tomber par terre, soi-dit en passant, sans gluten, et avec un taux de sucre très bas!) Il veut pouvoir démontrer au public que leur démarche est possible.

Lorsque Dean et Sylvia partagent avec nous leur passion et leurs  intérêts, on est rapidement sous le charme et on constate que le changement et l’éducation ont pris d’assaut la colline au-dessus de la vallée. 

Over the Hill Orchards

• Lumsden (SK) 306-530-9133, Overthehillorchards.ca

• Ouvert de la fête des mères jusqu’à l’Action de grâce

Visite à 13 h tous les samedis et dimanches en saison ou sur rendez-vous 

(1)    Voir Lauriers de la PME : L’entreprise saskatchewannaise Over the Hill Orchards reçoit le prix « entreprise de transformation » (Eau vive, 20 novembre 2014)

 

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