Les invasions barbares
Un film de Denys Arcand (2003)
Les invasions barbares (2003)
Rémy Girard et Dorothée Berryman dans le film de Denys Arcand
Le film Les Invasions barbares de Denys Arcand est une belle illustration, certes un peu amplifiée, de la réalité des premiers baby-boomers (la génération lyrique) (1) au Québec. Lorsqu’un professeur d’histoire, Rémy, se meurt d’un cancer, son fils fait tout pour lui rappeler le bon temps passé avec ses amis « d’autrefois ». Ensemble, ils commémorent les bons moments qu’ils ont vécus sans regrets.
L’utilisation des drogues, douces comme dures, est présente dans le long métrage. De plus, ils discutent de leurs exploits sexuels passés et présents sans même se préoccuper qu’ils aient échangé les partenaires entre eux. Par exemple, la femme de Rémy est présente pendant que ses anciennes maîtresses relatent des faits qui se sont passés jadis. Le film illustre aussi les problèmes que Rémy éprouve avec son unique fils. Malgré le fait que ce dernier soit très rancunier face aux déboires de son paternel, il dépense des sommes faramineuses afin de le satisfaire et lui offrir quelques bons moments. Il va même jusqu’à lui procurer de l’héroïne pour calmer sa douleur. Cette drogue permettra à Rémy, entouré de ceux qu’il aime et de ceux qui l’aiment, de choisir l’euthanasie pour mettre fin à ses jours.
Il y a plusieurs éléments qui reflètent le mode de vie des gens de la génération lyrique . Les personnages sont très souvent montrés en train de prendre un verre d’alcool, voire même de la drogue. Ils aiment le plaisir de la vie. Sans oublier les commentaires à connotation sexuelle. Un autre sujet abordé qui est encore pertinent dans l’actualité, est l’euthanasie. Les gens de cette génération démontrent aujourd’hui qu’ils veulent pouvoir choisir leur moment de trépasser. Plusieurs juges de la Cour suprême du Canada qui ont tranché sur la question, font également partie de cette génération de joie et de beauté. De plus, il y a une panoplie d’autres thèmes abordés dans le film, comme toutes les idéologies auxquelles les baby-boomers ont « adhéré », ainsi que leur hostilité face à la religion.
La production de ce film a été faite au Québec. Il n’y a pas de trame sonore qui est très spécifique au contexte exposé dans le long métrage. Par contre, la chanson qui clôt le film, « L’amitié » de Françoise Hardy, est relativement pertinente étant donné la forte amitié entre les personnages.
J’ai été relativement étonnée de la qualité de l’image de la production. Le film a paru en 2003, mais j’avais l’impression que le film avait été tourné dans les années 1990, car les images n’étaient pas toujours claires. De plus, je ne sais pas si l’on essayait de nous faire vivre l’environnement sonore où l’action se passait, mais je trouvais qu’il y avait beaucoup trop de sons externes à l’action. Je ne trouvais pas cela toujours agréable.
En terminant, je pense que Les Invasions barbares de Denys Arcand fait un bon retour sur la vie de la génération lyrique au Québec.
4/5
(1) François Ricard, La génération lyrique, Montréal, Boréal, 1992.
Isabelle Grégoire est étudiante du cours FRN 440-Les sixties en français
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