Gabriel et Évangéline vécurent heureux... au Madawaska!
Des jeunes d’Edmundston ont fait leur propre adaptation «madawaskayenne» de la comédie musicale Évangéline et Gabriel
Une séquence de la scène de la Déportation durant laquelle Gabriel et Évangéline seront séparés.
Photo: Gilles Duval/Acadie Nouvelle
Peu de gens le savent, mais les légendaires Gabriel et Évangéline ont vécu heureux jusqu’à la fin de leurs jours au Madawaska...
C’est là l’hypothèse des élèves de la Cité des Jeunes d’Edmundston qui ont fait leur propre adaptation «madawaskayenne» de la comédie musicale Évangéline et Gabriel. Elle a été présentée à deux reprises, lundi, en marge du CMA.
Comme le veut la légende, Évangéline (Cyr) et Gabriel (Thériault) ont été séparés lors de la Déportation des Acadiens. Dans cette version madawaskayenne, la belle retrouvera son homme plus tard en Louisiane. Ils sont personnifiés par Isabelle Pelletier et Jonathan Voisine.
Puis, comme bien d’autres l’ont fait à partir de 1783, le couple reviendra s’établir au Madawaska, une terre de paix où y vivent notamment les Autochtones et les Canadiens français. Ils s’y amèneront sur recommandation de leurs amis, Félicité et Louis Blanchard, qui ont eux-mêmes été chassés de Sainte-Anne-des-Pays-Bas (Fredericton) par les loyalistes.
La comédie musicale comprend plusieurs chansons connues du répertoire francophone et acadien, dont Réveille, de Zachary Richard, lors de la tragique scène de la Déportation. Dans la pièce, cela se produit au moment même du mariage d’Évangéline et Gabriel.
«J’ai adoré. On a enfin appris leurs noms de famille! Je suis autant de descendance anglophone que francophone. J’ai encore de la misère à croire qu’on ait réservé un tel traitement aux Acadiens», a mentionné Ann McGaghey, de la région de Campbellton. «Les chants sont carrément venus me chercher», a dit Jeanne Poirier Doiron qui l’accompagnait. «Les émotions sont venues me chercher quand on a entonné la chanson Réveille qui marquait la Déportation», a pour sa part indiqué Omer Poirier du même groupe.
«Je qualifierais l’équipe de semi-professionnelle, c’est très bien fait. J’ai bien aimé qu’on traite de la deuxième déportation, soit celle de Sainte-Anne-des-Pays-Bas vers le Madawaska. C’est quelque chose qu’on tend à oublier. La finale de la comédie musicale nous laisse sur une note d’espoir», a commenté Jacques Ouellette, un visiteur de Bathurst.
«J’ai aimé la manière dont l’aspect comédie est joué et monté par les jeunes. Ça nous amène à nous demander ce qu’on ferait aujourd’hui si ça nous arrivait», a pour sa part commenté sa conjointe, Anne Ouellette.
«C’est une belle adaptation. J’ai pleuré. La scène où les soldats arrivent m’a réellement touchée. Ça nous rappelle ce que ces gens-là ont vécu», a dit Solange Bois, une dame originaire d’Edmundston qui habite Saint-Nicolas en banlieue de Québec.
«C’est certain que l’arrivée des soldats et une scène marquante. Mais dans l’ensemble, les dialogues et les situations de toutes les scènes captent notre attention», a signalé Renaud Bard, d’Edmundston.
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