Festival fransaskois 2024
Close
Les urbains de David Baudemont : la beauté qui transcende le malaise de la ville
Sarah Vennes-Ouellet

Les urbains de David Baudemont : la beauté qui transcende le malaise de la ville

Publié en mai aux Éditions de la nouvelle plume (ÉNP), Les urbains de David Baudemont est un recueil d’essais littéraires et d’illustrations. On y retrouve vingt-deux images dessinées à l’encre et au fusain, chacune accompagnée d’un texte, offrant au lecteur une riche réflexion sur l’espace urbain.

Les urbains est né du même processus créatif que Lignes de fuite, paru également aux ÉNP en 2015.

Tandis que Lignes de fuite explorait la plaine, cette identité forte à laquelle s’attache tout habitant des Prairies, le nouveau recueil explore plutôt le malaise et la réconciliation de l’auteur avec l’espace urbain.

Un écrivain marcheur

Tout commence avec l’image. David Baudemont décrit la façon dont le processus d’écriture découle de cette dernière.

« Au départ, il y a une image, dit-il, c’est une énigme, on ne sait pas vraiment ce que ça veut dire. Il y en a certaines qui, d’un seul coup, m’ont envoyé sur un souvenir et la signification de ce souvenir était évidente. »

Parfois, l’énigme est plus difficile à résoudre : « Dans d’autres cas, l’image arrive et je ne sais pas ce qu’elle veut dire. Je sais qu’il y a une histoire derrière. Parfois, un souvenir revient assez rapidement, mais même là, qu’y a-t-il derrière ce souvenir ? »

Image
David Baudemont, auteur fransaskois Crédit: Yvan Lebel

Ce processus mène l’auteur à créer un texte qui emprunte plusieurs détours et qui peut même tourner en rond. « Ce n’est jamais linéaire », observe l’écrivain. Pas de sujet précis, ni déroulement ni conclusion.

La structure des textes qui composent Les urbains rappelle la démarche du flâneur qui se balade en ville. La destination de la pensée n’est pas préétablie, promenant le lecteur d’une réflexion à l’autre sans empressement.

La marche est d’ailleurs une stratégie d’écriture pour l’homme de lettres fransaskois : « Quand j’écris, je marche toujours autour de chez moi. Ce que je vois m’inspire ou me ramène à des souvenirs. Il y a plusieurs écrivains marcheurs tels que Rousseau et Montaigne. Beaucoup ont utilisé la marche comme mise en route des idées. J’en fais partie. »

Un espace équivoque

Malgré tout, les vingt-deux textes sont liés entre eux par l’exploration de l’espace urbain. Pour David Baudemont, cet espace est complexe et la cause de sentiments ambivalents.

« C’est presque indéfinissable tellement l’espace urbain est complexe. J’ai écrit Les Urbains, mais à la fin je ne sais pas vraiment ce que je pense de la ville », reconnaît-il.

Né dans le Haut-Rhin en France, l’auteur a connu une enfance en milieu rural et a dû s’adapter à la ville à l’âge adulte.

« J’ai vécu dans un village au pied des montagnes et je passais plus de temps dans la montagne que dans la petite ville. J’ai aimé certains aspects de cette ville, mais elle m’a oppressé. »

Très jeune, David Baudemont a nourri le désir de partir. « Je suis allé dans de plus grosses villes, comme Strasbourg, Calgary, Saskatoon. Je n’ai pas du tout aimé la ville au départ, puis je m’y suis habitué. J’ai commencé à écrire en me baladant dans les villes. »

Aujourd’hui encore, l’artiste exprime des sentiments qui restent indécis face au milieu urbain : « La ville, c’est à la fois le grand plaisir de découvrir des richesses incroyables, et c’est aussi mes propres barrières intérieures qui se reflètent dans ce que je vois et qui me rappellent des choses qui ne sont pas faciles. »

Et d’ajouter : « Il y a un apprivoisement. Maintenant que je suis plus à l’aise dans la ville, je peux l’aborder de façon plus créative. »

Ce processus de réconciliation avec la ville est toutefois une source d’inspiration pour David Baudemont.

« Souvent, l’écriture chez moi part d’un malaise et d’une adaptation. Entre ce malaise et l’adaptation, il y a une transcendance. Je transforme quelque chose qui m’écrase ou qui m’étouffe en quelque chose d’artistique. Il y a une beauté dans le noir et dans le sombre. J’ai transformé quelque chose de sombre entre la ville et moi en quelque chose de créatif. »

Entre libération et oppression, Les urbains de David Baudemont donne ainsi à voir au lecteur deux facettes de l’espace urbain. Pour le découvrir, rendez-vous sur le site web des Éditions de la nouvelle plume (ÉNP).

Print
3511

Sarah Vennes-OuelletSarah Vennes-Ouellet

Other posts by Sarah Vennes-Ouellet
Contact author

Contact author

x
Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan

Le CCS sur Facebook

Nouvelles du CÉCS

2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche de deux Conseillers/Conseillères en développement économique (CDÉ). Date de clôture : 17 décembre 2021 Plus de détails The post 2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique appeared first on CÉCS.
Monday, November 15, 2021/Author: Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan/

Poste à combler : Conseiller.ère en emploi

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un conseiller(ère) en emploi).  DÉTAILS The post Poste à combler : Conseiller.ère en emploi appeared first on CÉCS.

Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un Coordonnateur/Coordonnatrice du programme Jeunesse Canada au Travail dans les deux langues officielles (JCTDLO). DÉTAILS The post Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail appeared first on CÉCS.
Thursday, September 30, 2021/Author: Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan/
RSS
12345678910Last

Actualité économique

Subway débarque à Gravelbourg Subway débarque à Gravelbourg

Subway débarque à Gravelbourg

28332

GRAVELBOURG - Un restaurant Subway vient d’être inauguré à Gravelbourg. L’arrivée de la chaîne de restauration rapide américaine n’est pas passée inaperçue en ville et pourrait apporter du dynamisme à la localité.

Face à face entre candidats à l’embauche et Maple Leaf Face à face entre candidats à l’embauche et Maple Leaf

Face à face entre candidats à l’embauche et Maple Leaf

Mini-foire de l'emploi du CCS à Saskatoon

25656
SASKATOON - Le Conseil de la Coopération de la Saskatchewan a organisé une mini-foire de l’emploi à Saskatoon, le 24 septembre dernier. En recherche d’employés, l’entreprise Maple Leaf Consumer Foods a rencontré des candidats à l’embauche.
Le CCS enrichit son aide aux chercheurs d’emploi Le CCS enrichit son aide aux chercheurs d’emploi

Le CCS enrichit son aide aux chercheurs d’emploi

Outre les foires, le Conseil de la Coopération de la Saskatchewan (CCS) a lancé des ateliers pour mieux appréhender le...
23551
Le CCS attend plus de justice avec les anglophones Le CCS attend plus de justice avec les anglophones

Le CCS attend plus de justice avec les anglophones

REGINA - Le Conseil de la Coopération de la Saskatchewan espère que le pouvoir issu des prochaines élections, épaulera...
24515
Le français, un atout de taille en affaires Le français, un atout de taille en affaires

Le français, un atout de taille en affaires

Le Réseau de développement économique et d’employabilité (RDÉE) Canada a profité de la tenue de...
18397
RSS
First7891012141516Last
Terms Of UsePrivacy StatementCopyright 2014 par L'Eau vive
Back To Top