Nouveau système d'abonnement Fonds l'Eau vive banniere
Close

Vaccin pour le COVID-19 : Deux francophones font partie des recherches à Saskatoon

Alain Fafard

Alain Fafard

Originaire de Sainte-Marthe, Saskatchewan, Alain Fafard est vétérinaire rattaché à la recherche à VIDO-InterVac.
Photo : Courtoisie
SASKATOON - La gestionnaire de projet Élodie Pastural et le vétérinaire Alain Fafard travaillent en équipe à l’institut de recherche VIDO-InterVac (Vaccine and Infectious Disease Organization – International Vaccine Centre).sur le campus de l’Université de la Saskatchewan. Leur objectif : développer le plus rapidement possible un vaccin contre la COVID-19. 

Tous deux, ils rêvent depuis leur enfance de faire œuvre utile et d’être au service de la santé autant humaine qu’animale. Pour Élodie Pastural, la crise actuelle rappelle bien d’autres pandémies de l’histoire. « Les humains ont toujours coexisté avec les bactéries et les virus. Par exemple, la peste avait décimé au Moyen-âge la moitié de la population mondiale. Mais cette menace constante, on l’a un peu oubliée en raison de la disponibilité de vaccins. Mais elle est toujours présente. »

Parmi les facteurs aggravants, l’immunologue et ingénieure de formation cite l’émergence de nouveaux pathogènes tels que le virus Zika ou Ebola, la mobilité accrue des voyageurs, ou encore l’urbanisation croissante favorisant la propagation des maladies. « C’est pourquoi on demande actuellement aux gens d’adopter des mesures de distanciation sociale », insiste la scientifique.

Alain Fafard se dit pour sa part impressionné par la réponse des Canadiens : « Je suis heureux de constater que le grand public prend des mesures préventives pour réduire le taux de transmission et éviter la panique. Afin de mettre les choses en perspective, il est important de se rendre compte que la grippe saisonnière a été aussi responsable de la mort de plusieurs milliers de Canadiens l’an dernier », rappelle-t-il.

Élodie Pastural

Élodie Pastural

Élodie Pastural est gestionnaire de projet et de la propriété intellectuelle à VIDO-InterVac.
Photo : Courtoisie
Motivés ou sous pression ? 

L’urgence sanitaire et le battage médiatique constituent à la fois un moteur et une pression pour les chercheurs : « C’est un moteur, car nous sommes prêts du point de vue des installations à faire ce genre de recherche de pointe. La pression vient du fait qu’on s’attend à ce qu’un vaccin soit disponible dans les jours et les mois qui viennent alors que le développement d’un vaccin est très réglementé et nécessite généralement plusieurs années. Dans le cas d’un vaccin contre la COVID-19, on est déjà en train de le tester sur des animaux [des furets] qui ont les mêmes symptômes que les êtres humains lorsqu’ils sont infectés », explique Élodie Pastural.

Le vétérinaire Alain Fafard précise que le développement d’un vaccin exige de choisir une espèce animale partageant le plus de ressemblance avec l’anatomie humaine. « Lors d’expériences sur le SRAS, il a été établi que les furets étaient un bon modèle, car ils ont un système respiratoire similaire à celui des humains et ils sont sensibles au même virus de la catégorie corona. »

Un effort collaboratif international

Le VIDO-InterVac a récemment reçu un financement de 23,3 millions de dollars de la part du gouvernement fédéral pour développer un vaccin contre la COVID-19. L’institut collabore étroitement avec des laboratoires et instituts aux quatre coins de la planète. « C’est une très bonne motivation d’être à l’avant-plan de la recherche. On reçoit de l’information toutes les heures. Par exemple, on a reçu hier [le 19 mars] une information sur les hamsters dorés qui seraient possiblement de meilleurs modèles que les furets », partage Alain Fafard avec enthousiasme.

Élodie Pastural est du même avis : « C’est vraiment un effort collaboratif international. Nous avons déjà beaucoup de demandes de collaboration en ce sens. Je suis très fière de faire partie de cet effort humanitaire mondial. »

Ingénieure, immunologue et gestionnaire

Élodie Pastural est arrivée au Canada en 2004. Originaire d’Auvergne, en France, elle a suivi une formation d’ingénieure à l’École polytechnique. Elle détient aussi un doctorat en immunologie de l’Université Pierre-et-Marie-Curie à Paris. Après avoir fondé sa famille, elle s’est inscrite au postdoctorat à l’Université Claude Bernard Lyon 1 où elle a travaillé en biochimie sur les mécanismes de développement du cancer.

« Depuis toute petite, je rêvais de sauver le monde ! Je voulais être médecin ou vétérinaire, mais comme j’étais bonne étudiante on m’a plutôt poussée à faire une école d’ingénieur. La recherche biomédicale s’est donc imposée, car elle me permettait d’utiliser mes compétences scientifiques et mon désir de contribuer à la santé humaine », explique-t-elle.

Une fois installée à Saskatoon, elle a étudié à l’Université de la Saskatchewan la leucémie myéloïde chronique, « un cancer qui prend naissance dans les cellules souches du sang », précise-t-elle. Après du travail de laboratoire jusqu’en 2011, elle a entrepris une carrière en gestion de projet, notamment pour une entreprise de vaccin pancanadienne. « J’ai participé à développer les premières phases de deux nouveaux vaccins dont un contre le streptocoque et l’autre étant un adjuvant généraliste pour stimuler une réponse immunitaire pour diverses infections dont la grippe saisonnière. »

VIDO-InterVac

VIDO-InterVac

Créé en 1975 à Saskatoon, le Veterinary Infectious Disease Organization est passé d’un petit organisme de recherche axé sur l’agriculture à un institut de recherche de classe mondiale dédié au développement de vaccins pour la protection des humains et la santé animale. Il a été renommé Vaccine and Infectious Disease Organization en 2003.
Médecin des animaux

Le vétérinaire Alain Fafard s’est joint à l’équipe de VIDO-InterVac en 2019 à titre de vétérinaire rattaché à la recherche. Pour lui, le bien-être des espèces animales et humaines est indissociable, un état d’esprit qui remonte à son enfance. « J’ai grandi dans le petit hameau de Sainte-Marthe, dans le sud-est de la Saskatchewan, juste à côté de chez mon oncle, le sculpteur Joe Fafard. Comme j’ai grandi sur une ferme, je suis toujours fasciné par les animaux et leurs comportements. La saison du vêlage m’était particulièrement fascinante et j’aimais intervenir comme je le pouvais. Les veaux, c’était une nouvelle vie, donc de participer et aider à la naissance d’un être nouveau m’attirait beaucoup », se rappelle-t-il.

Alain Fafard a suivi des études à l’école vétérinaire de l’Université de la Saskatchewan et a terminé sa formation en 2005. Il a travaillé comme vétérinaire dans différentes cliniques privées pendant 14 ans et a aussi fondé sa propre clinique ambulatoire traitant à la fois des grands animaux et des animaux domestiques pendant plus de 8 ans.

« Je ne travaille plus seul. Je fais maintenant partie d’une équipe chargée des tests sur les animaux, c’est très hands-on et on travaille avec plusieurs espèces, comme les vaches, chevaux, alpagas, moutons, bisons, wapitis, chevreuils, porcs et poulets, et des animaux de laboratoire comme les rats, souris, furets et hamsters dorés. »

Ensemble, et au sein d’une équipe de chercheurs dévoués, Élodie Pastural et Alain Fafard s’animent ainsi à sauver le monde, test après test.

Print
28283

Jean-Philippe Deneault — Initiative de journalisme local – APF Jean-Philippe Deneault

Other posts by Jean-Philippe Deneault — Initiative de journalisme local – APF
Contact author

Contact author

x
Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan

Le CCS sur Facebook

Nouvelles du CÉCS

2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche de deux Conseillers/Conseillères en développement économique (CDÉ). Date de clôture : 17 décembre 2021 Plus de détails The post 2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique appeared first on CÉCS.
Monday, November 15, 2021/Author: Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan/

Poste à combler : Conseiller.ère en emploi

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un conseiller(ère) en emploi).  DÉTAILS The post Poste à combler : Conseiller.ère en emploi appeared first on CÉCS.

Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un Coordonnateur/Coordonnatrice du programme Jeunesse Canada au Travail dans les deux langues officielles (JCTDLO). DÉTAILS The post Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail appeared first on CÉCS.
Thursday, September 30, 2021/Author: Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan/
RSS
12345678910Last

Actualité économique

Le CCS repense son identité et devient le CÉCS Le CCS repense son identité et devient le CÉCS

Le CCS repense son identité et devient le CÉCS

30794

Depuis le samedi 17 octobre 2015, le Conseil de la Coopération de la Saskatchewan est officiellement devenu Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CECS). Un changement destiné à spécifier le rôle et la mission du l’organisme au sein de la communauté.

 

7Shifts lauréate du prix BRAVO entreprises 2015 7Shifts lauréate du prix BRAVO entreprises 2015

7Shifts lauréate du prix BRAVO entreprises 2015

L’innovation francophone 2.0 récompensée par le CÉCS

31828
REGINA - Journée faste, le samedi 17 octobre 2015, pour le Conseil de la Coopération de la Saskatchewan. Le CCS est officiellement devenu le CECS, le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan. La journée s’est terminée par le banquet du Prix BRAVO entreprises qui a été remis à l'entreprise...
Subway débarque à Gravelbourg Subway débarque à Gravelbourg

Subway débarque à Gravelbourg

GRAVELBOURG - Un restaurant Subway vient d’être inauguré à Gravelbourg. L’arrivée de la chaîne de...
30642
Le CCS enrichit son aide aux chercheurs d’emploi Le CCS enrichit son aide aux chercheurs d’emploi

Le CCS enrichit son aide aux chercheurs d’emploi

Outre les foires, le Conseil de la Coopération de la Saskatchewan (CCS) a lancé des ateliers pour mieux appréhender le...
25986
Le CCS attend plus de justice avec les anglophones Le CCS attend plus de justice avec les anglophones

Le CCS attend plus de justice avec les anglophones

REGINA - Le Conseil de la Coopération de la Saskatchewan espère que le pouvoir issu des prochaines élections, épaulera...
26919
Le français, un atout de taille en affaires Le français, un atout de taille en affaires

Le français, un atout de taille en affaires

Le Réseau de développement économique et d’employabilité (RDÉE) Canada a profité de la tenue de...
20769
RSS
First7891012141516Last
Terms Of UsePrivacy Statement© Copyright 2024 Journal L'Eau Vive. Tous les droits sont réservés.
Back To Top