AGA 2024 de la CPF
Close
Dominique Liboiron

J’ai vécu dans une tente pendant 6 mois

Vivre dans une tente

Vivre dans une tente

Mon chez-moi pendant six mois. Après avoir perdu ma maison à la suite à une inondation, j’ai vécu dans cette tente du mois de juin jusqu’au mois de décembre 2010.

Photo : Dominique Liboiron

J’adore le camping. À vrai dire, j’aime tellement ça que j’ai vécu dans une tente pendant six mois. Avant de vous décrire cette expérience, laissez-moi vous dire pourquoi j’ai eu la chance de passer une demi-année dans ma tente en canevas.

J’ai vécu dans une tente parce que j’ai perdu ma maison. Elle a été envahie d’eau et d’égouts lors d’une inondation qui a frappé la Saskatchewan et l’Alberta à la mi-juin, en 2010. Quand on perd sa maison, les gens nous demandent toujours la même question, « Qu’est-ce que tu as perdu ? » Honnêtement, je peux vous dire que j’ai profité de la perte de ma maison. Permettez-moi de m’expliquer.

D’abord, je pense que c’est tout à fait normal qu’on me demande si mes possessions ont été détruites. Nos possessions nous sont chères et dans notre culture nous accordons beaucoup d’importance à nos biens matériels. Mais en les perdant, nous nous rendons compte du peu de valeur qu’ils avaient. Je crois que j’ai profité de l’inondation non seulement parce que je me suis rendu compte que la majorité des biens matériels sont superflus, mais aussi parce que j’ai maintenant une très bonne idée sur qui je peux compter pendant un moment de crise. J’ai gagné une toute nouvelle appréciation pour les amis qui se sont pointés chez moi au moment où j’ai eu besoin d’eux le plus. J’étais témoin de charité, de sacrifice, d’entraide et de partage. Mes amis et moi avons partagé une expérience qui nous a rapprochés. De plus, en très peu de temps, je me suis fait beaucoup de nouveaux amis parmi les autres sinistrés. Les catastrophes tissent rapidement de liens serrés.

À Maple Creek, plus de 300 maisons ont subi des dommages lors de l’inondation. La demande d’hébergement est donc soudainement montée en flèche. Des maisons à louer et même des chambres d’hôtel sont devenues choses rares. De mon point de vue, le manque d’hébergement était en réalité un atout. Je n’avais plus de chez-moi alors j’étais libre de vivre dans ma tente en canevas et de vraiment prendre mon camping au sérieux. J’ai donc installé ma tente dans un coin tranquille des collines de Cyprès, cette véritable oasis d’arbres et de buttes entourée de plaines desséchées. J’y ai vécu six mois, du mois de juin au mois de décembre 2010, dans une tente qui mesure 10 pieds par 15 pieds, c’est-à-dire 3 mètres par 4,5 mètres.

L’expérience de vivre dans une tente a été presqu’entièrement positive. Le seul véritable inconvénient était le froid le matin à la fin d’automne et au début de l’hiver. Au cours de la nuit, le feu s’éteignait. Quand il faisait -15 ou -20 o C, je n’avais pas toujours le goût de sortir de mon lit chaud le matin pour allumer le poêle à bois. Lorsque je me concentrais sur les étapes à suivre pour faire un feu, je ressentais moins le froid. Un bon feu réchauffe rapidement une tente en canevas. J’avais juste à attendre 10 minutes.

Autrement, je ne garde que de bons souvenirs de cette période de temps passée sous ma tente en canevas. Surtout, je me souviens de mes « voisins », pour ainsi dire. En d’autres mots, je voyais souvent des animaux, gros et moins gros, et le contact avec la faune a toujours été pour moi une source de joie. Je me souviens d’un original qui a trébuché sur une des cordes de la tente, ce qui a fait secouer toute la tente, sans toutefois rien casser. Une autre fois, un vison est entré alors que je dormais. Je me suis réveillé avec le sentiment que quelqu’un me regardait. J’ai été très surpris d’ouvrir mes yeux et de voir un vison si près. Voulant faire peur au vison pour qu’il parte, j’ai crié. Le vison est parti, mais je suis convaincu qu’il m’a jeté un mauvais regard pour me dire qu’il s’est senti offusqué que je lui demande de quitter. Toutes ces petites interactions avec des animaux représentent beaucoup pour moi.

J’avais assez d’espace dans ma tente pour une table, des chaises, une armoire et un futon. Même l’été, les nuits sont fraiches dans les collines de Cyprès, alors je m’abriais avec une couverture de la baie d’Hudson. Quand l’automne s’est installé, j’ai posé une peau de bison sur mon futon et je n’ai jamais eu froid, même l’hiver.

Pour cuisiner, je me servais de mon poêle à bois ou d’un poêle au butane. J’avais installé ma tente pas trop loin d’où je travaillais à l’époque. Je prenais ma douche au travail en plus d’y laver mon linge. J’avais l’intention de passer l’hiver sous la toile, mais la grande quantité de neige qui est tombée au mois de novembre cette année-là a rendu difficile mon accès à ma tente. Je suis donc déménagé en ville, ce qui mit fin à mon excursion de camping.

Print
30417

Dominique LiboironDominique Liboiron

Other posts by Dominique Liboiron
Contact author

Contact author

x
Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan

Le CCS sur Facebook

Nouvelles du CÉCS

2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche de deux Conseillers/Conseillères en développement économique (CDÉ). Date de clôture : 17 décembre 2021 Plus de détails The post 2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique appeared first on CÉCS.
Monday, November 15, 2021/Author: Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan/

Poste à combler : Conseiller.ère en emploi

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un conseiller(ère) en emploi).  DÉTAILS The post Poste à combler : Conseiller.ère en emploi appeared first on CÉCS.

Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un Coordonnateur/Coordonnatrice du programme Jeunesse Canada au Travail dans les deux langues officielles (JCTDLO). DÉTAILS The post Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail appeared first on CÉCS.
Thursday, September 30, 2021/Author: Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan/
RSS
12345678910Last

Actualité économique

7Shifts lauréate du prix BRAVO entreprises 2015 7Shifts lauréate du prix BRAVO entreprises 2015

7Shifts lauréate du prix BRAVO entreprises 2015

L’innovation francophone 2.0 récompensée par le CÉCS

30035

REGINA - Journée faste, le samedi 17 octobre 2015, pour le Conseil de la Coopération de la Saskatchewan. Le CCS est officiellement devenu le CECS, le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan. La journée s’est terminée par le banquet du Prix BRAVO entreprises qui a été remis à l'entreprise 7shifts.

 

 

 

Subway débarque à Gravelbourg Subway débarque à Gravelbourg

Subway débarque à Gravelbourg

28759

GRAVELBOURG - Un restaurant Subway vient d’être inauguré à Gravelbourg. L’arrivée de la chaîne de restauration rapide américaine n’est pas passée inaperçue en ville et pourrait apporter du dynamisme à la localité.

Le CCS enrichit son aide aux chercheurs d’emploi Le CCS enrichit son aide aux chercheurs d’emploi

Le CCS enrichit son aide aux chercheurs d’emploi

Outre les foires, le Conseil de la Coopération de la Saskatchewan (CCS) a lancé des ateliers pour mieux appréhender le...
24137
Le CCS attend plus de justice avec les anglophones Le CCS attend plus de justice avec les anglophones

Le CCS attend plus de justice avec les anglophones

REGINA - Le Conseil de la Coopération de la Saskatchewan espère que le pouvoir issu des prochaines élections, épaulera...
25144
Le français, un atout de taille en affaires Le français, un atout de taille en affaires

Le français, un atout de taille en affaires

Le Réseau de développement économique et d’employabilité (RDÉE) Canada a profité de la tenue de...
18895
RSS
First7891012141516Last
Terms Of UsePrivacy StatementCopyright 2014 par L'Eau vive
Back To Top