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S'exprimer autrement
Cette chronique, en collaboration avec La Cité universitaire francophone,  offre des textes dont les auteurs ont en commun d’avoir choisi le français comme langue seconde.

Un retour à la normale pas si évident

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Les masques ne sont plus obligatoires depuis le 28 février. Crédit : Pam Menegakis / Unsplash

Avec la levée précoce des restrictions sanitaires en Saskatchewan, les organismes francophones doivent s’adapter à une nouvelle donne pour organiser au mieux leurs événements. Entre prudence et optimisme, ces derniers doivent désormais fixer leurs propres protocoles.

« Ce relâchement des conditions sanitaires arrive un peu vite par rapport aux autres provinces », lâche d’emblée Éric Lefol, directeur général de Vitalité 55+ Saskatchewan. 

« D’un autre côté, c’est vrai qu’on a besoin de pouvoir refaire des activités, de redonner confiance aux gens, d’essayer de faire en sorte que les gens se rencontrent à nouveau », tempère-t-il de suite.

Grâce à ce relâchement, le responsable peut espérer un Mois de la francophonie plus serein, placé sous le signe des retrouvailles. « Nous organisons en mars quatre concerts dans la province et, volontairement, nous ne les diffusons pas sur des plateformes web, car on essaye d’encourager notre public à sortir de chez lui », indique Éric Lefol.

Beaucoup de membres de la communauté s’en réjouiront, mais d’autres resteront frileux. « Après deux ans d’isolement social, on voit que les gens ont perdu l’habitude de se rencontrer », souligne le directeur de Vitalité 55+, dont l’organisme vise les Fransaskois de 55 ans et plus.

Une nouvelle donne

Depuis le 14 février, l’exigence du passeport sanitaire dans les lieux comme les restaurants, les bars et autres commerces a été levée. En outre, l’obligation du port du masque a disparu à la fin du mois de février, faisant de la province une pionnière en la matière au Canada.

« La décision de la province de précipiter la levée des mesures sanitaires nous plonge dans une situation complexe et très ingrate », réagit pour sa part Anne Brochu Lambert, présidente du Conseil culturel fransaskois (CCF).

La décision de la province nous plonge dans une situation complexe et très ingrate.

Avec l’abandon des mesures provinciales, la responsabilité sanitaire retombe sur les épaules des organisateurs d’événements, ajoutant à leur fardeau : « Qu'un organisme à but non lucratif et ses élus bénévoles se retrouvent désormais à trancher des questions de santé publique est surréel », partage la porte-parole du CCF.

Cette dernière se veut toutefois rassurante : « Nous allons travailler de façon responsable. Nous cherchons à imaginer une transition vers la normalité pour notre programmation et diffusion d'événements », dit-elle.

Pour ce faire, l’organisme peut compter sur « un avis juridique, des données sur les souhaits des diffuseurs, de l'auditoire, et aussi des échos d'artistes et du personnel », note Anne Brochu Lambert. 

Du côté de Vitalité 55+, le port du masque sera encore recommandé aux participants aux différents événements. « Rien ne sera demandé aux visiteurs, mais ils seront encouragés à porter le masque », résume Éric Lefol.

En définitive, si une sortie de pandémie est envisageable, la prudence reste de mise pour le secteur événementiel fransaskois. « Enthousiasme est certainement un mot étrange dans les circonstances, étant donné que les artistes sont conscients du fait que l'auditoire est divisé face aux mesures », ponctue Anne Brochu Lambert.

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