PRINCE ALBERT - Le groupe Winston Band a donné un spectacle festif le vendredi 28 février à l’école Valois dans le cadre du carnaval organisé par la Société canadienne-française de Prince Albert. Évènement haut en couleur, le carnaval est un carrefour culturel où les gens se masquent, se costument, mangent et dansent ensemble. L'efficacité rythmique du groupe a honoré la tradition et a transporté le public. Le spectacle a été donné dans le cadre d’une tournée de huit concerts dans la province, coordonnée par le Conseil culturel fransaskois.
Un pied au Québec et l’autre en Louisiane, le Zydeco du Winston Band est une bâtardise étrangement authentique. Créé en 2012, le groupe emprunte aux musiques traditionnelles canadiennes-françaises et d’ailleurs en leur incorporant une solide facture électrique qui offre un son métissé très actuel.
Le groupe valorise avant tout l’efficacité rythmique et la répétition de patterns mélodiques avec un groove pur et dur qui éveille l’assistance et agite ses instincts.
Le Winston Band puise dans cet art longtemps marginalisé qu’est le Zydeco, musique des Créoles francophones de la Louisiane, et le ravive en le mélangeant à d’autres styles. Misant sur la combinaison poignante de l’accordéon à pitons et du frottoir, il carbure avec une énergie rock qui amène la foule à se "lâcher". Enfin, le tout est complété par un soupçon de sonorités caribéennes. Résultat : le Winston Band a trouvé la recette parfaite pour "laisser les bons temps rouler".
Entretien avec le Winston Band
Est-ce que c’est beaucoup de jouer huit dates à la suite ?
« Oui, c’est vrai qu’en ce moment, c’est une période où on est très occupés. Nous étions au Manitoba et on a fait 18 spectacles, nous sommes revenus à Montréal pour un spectacle qu’on a organisé nous-mêmes pour le carnaval et ensuite une tournée en Saskatchewan. Nous sommes habitués à faire beaucoup de spectacles, c’est fascinant les endroits où on n’est jamais allés. La musique nous permet de rencontrer les gens, la communauté francophone. C'est vraiment intéressant qu’on apprenne beaucoup en voyageant ».
Comment s'est construit votre répertoire ?
« C’est une force de notre groupe de pouvoir s’acclimater à notre audience, à qui est notre foule. Donc on s’adapte à chaque public puis on essaie de garder un équilibre entre nos propres chansons et les reprises de chansons. »
Jouez-vous souvent pour les francophones hors Québec ?
« Oui, de plus en plus ! Au Manitoba il y a une dizaine de jours on a fait le Festival du Voyageur, c’était vraiment une belle rencontre. Aussi on a joué dans les Maritimes dans l’est. On commence à jouer vraiment plus dans la francophonie canadienne, mais il nous reste des endroits où on n’est pas encore allés. »
Qu’est-ce qui fait la force du groupe selon vous ?
« Une qualité de notre groupe, c’est qu’on est vraiment proches, on est soudés. Ça fait longtemps qu’on se connaît, on est des amis avant tout. Tous les groupes n’ont pas cette chance. En tout cas, on a appris à se connaître et on a un esprit d’équipe, puis on apprécie d’être unis, ça fait une différence quand tu joues avec les personnes que tu aimes. C’est pour ça qu’on peut faire autant de spectacles. Si on s’entendait pas bien, ça marcherait pas. C’est essentiel de jouer la musique avec des gens qu’on apprécie, ça donne de la meilleure musique. »
La réaction de quelques spectateurs
« J’ai trouvé le spectacle bon. Je n’ai jamais vu ça et le groupe était très enthousiaste. »
Mohammed Hassan
« C’est la toute première fois que je vois un spectacle aussi réjouissant. C'est amusant de voir les gens de tout âge confondu s’éclater et fairr un pas de danse grâce au groupe. »
Esther Kasalwe.
« Le Winston Band nous a mis du chaud dans la communauté francophone de Prince Albert. Le groupe était sympa, leur gamme d'instruments utilisés pendant le spectacle était exceptionnelle »
Fatima Hassan.
« C’était un spectacle très amusant. Mon meilleur moment c’est quand tout le groupe est sorti devant le public pour jouer de la musique avec différents instruments et qu'ils ont contourné la salle de spectacle pour qu'on les suive et qu'on danse. C’était vraiment une ambiance très impressionnante ».
Estelle Mjertaa, avocate à prince Albert
« Cet évènement a lieu dans une période de festival qu’on célèbre avec les parents fransaskois de Prince Albert dans le but de promouvoir la culture francophone. Je suis vraiment très ravie, je pense que la Société canadienne-française va encore s’améliorer parce qu’ils ont de bons spectacles et de bonnes activités, c’est ce que j’apprécie beaucoup ».
Laeticia Mwanguma, qui travaille à l’Association des parents fransaskois.