Les membres du bureau de direction de la Fédération des francophones de Saskatoon
De g. à d. : Pierre Hardouin, trésorier, Gabrielle Lepage-Lavoie, présidente, Monique Ramage, conseillère, Scott Bell, vice-président sortant, et Suzanne Demczuk, conseillère.
Photo : Martin Kakra-Kouame
SASKATOON - Les jeunes francophones n’étaient pas venus en grand nombre. Pourtant, c’est à eux que l’Assemblée générale annuelle (AGA) de la Fédération des francophones de Saskatoon (FFS) a consacré une bonne partie de ses réflexions, le 18 septembre dernier au « Rendez-vous francophone », le siège de l’organisme.
La soixantaine de participants à l’AGA se sont séparés, peu avant minuit, avec trois recommandations emblématiques, adoptées à l’écrasante majorité des membres. Ces points soulignent la ferveur entretenue par la Fédération pour assurer la visibilité des francophones de Saskatoon, objectif qui figure au premier rang de ses préoccupations.
La FFS promet d’abord d’appuyer les parents francophones dans leurs discussions avec le Conseil scolaire fransaskois (CSF) en vue d’obtenir un espace scolaire supplémentaire et notamment un 3e pavillon élémentaire. Deuxièmement : créer, en collaboration avec les autres organismes, des outils d’incitation tels que des bourses ou des prix, pour mobiliser les jeunes francophones et les amener à s’impliquer davantage dans le rayonnement de l’identité francophone. Enfin la Fédération souhaite planifier l’édification, à Saskatoon, d’un Centre francophone qui servirait de structure d’accueil des services de la francophonie et de logements pour des étudiants, personnes âgées et nouveaux arrivants.
Pour David Baudemont, écrivain et ardent défenseur de la francophonie de la Saskatchewan, « ces recommandations de la Fédération ont une finalité commune : briser la fragmentation des générations, mettre un terme au manque de ciment et de vision qui sont la cause du peu de renouvellement dans l’engouement pour la préservation de l’identité francophone dans la province ».
D’autres intervenants, parmi lesquels, Raoul Granger, président de La Troupe du Jour, Anne Leis, de l’Association des parents de l’École canadienne française (APÉCF) et Laurette Lefol, du Comité de collecte de fonds, ont également souligné la pertinence de ces recommandations, en mettant en avant « la nécessité pour la FFS d’avoir une perspective à long terme. Elle doit s’appuyer sur la diversité et le rassemblement des communautés, sur la créativité et la richesse des cultures pour planifier ses activités ».
Autant de défis pour l’organisation. Dans son rapport d’activités, la présidente de la Fédération, Gabrielle Lepage-Lavoie, avait auparavant abordé plusieurs de ces défis en notant avec optimisme que « la communauté avait beaucoup à offrir, mais que nous devons trouver des façons pour augmenter la visibilité et de nos activités et de nos organismes ».
Défis pour les francophones : le Village urbain francophone et les finances
La Présidente de la Fédération, Gabrielle Lepage-Lavoie, a remis au cœur des préoccupations le concept du Village urbain francophone (VUF) qui remonte à 2012, année de son lancement. Trois années plus tard, des résultats tangibles ne sont pas encore au rendez-vous.
Le VUF vise à assurer la viabilité, la vitalité et l’épanouissement de la communauté francophone à Saskatoon. Il représente un réseau d’organismes et d’infrastructures francophones avec pour but de créer un espace de vie, de collaboration et de concertation. Pour Gabrielle Lepage-Lavoie, « il constitue un moyen efficace pour rejoindre une nouvelle clientèle : les nouveaux arrivants, les familles des écoles, les jeunes des écoles d’immersion et les francophiles». En juin dernier, la présidente de la FFS avait engagé une campagne de réflexion sur les moyens de revivifier le VUF.
L’autre défi de l’organisation reste de renflouer ses finances pour mieux assurer ses projets. La subvention annuelle du gouvernement fédéral (environ 117 000 dollars) n’a pas varié depuis plus de 15 ans, amoindrissant du coup son assise financière au regard de l’inflation et de l’augmentation du nombre de francophones. Toutefois, à terme, une légère bouffée d’air pourrait provenir de son bâtiment, Le Rendez-vous francophone. En effet, pour la première fois cette année, les lourdes charges financières, hypothèques comprises, ont été totalement couvertes par les revenus locatifs.