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Aventure et plein air

Un cri d’alarme dans les garderies de l’Ouest

Comité des langues officielles en tournée

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Le centre éducatif Trésors du Monde de Prince Albert

Le centre éducatif Trésors du Monde de Prince Albert

Photo : Sandra Hassan-Farah (2016)
Alors que Patrimoine canadien annonçait dans son Plan d’action 2018-2023 un appui à la petite enfance et aux services de garde, le Comité permanent des langues officielles menait une tournée pour s’informer de l’accès à ces programmes en français dans l’Ouest canadien. Sept députés ont participé à ce voyage de cinq jours se terminant le 2 mars. Ils ont rencontré des enseignants, des éducatrices et des familles dans les villes de Whitehorse, Vancouver, Edmonton et Winnipeg. Aucun arrêt n’étant prévu en Saskatchewan, des représentants du Conseil scolaire fransaskois (CSF) et de l’Association des parents fransaskois (APF) ont dû se rendre à Winnipeg.

C’est la première fois que le Comité se penche sur cette question sous la présidence de Denis Paradis. « La petite enfance, c’est la façon de garder nos communautés vivantes, estime le député de Brome-Missisquoi (Québec). C’est très important de savoir ce qui se passe au pays aujourd’hui. »

Les députés libéraux, conservateurs et néo-démocrates ont rencontré une douzaine de groupes et d’intervenants dans chacune des villes. Ils ont également visité des services de garde, souligne le président.

L’APF et le CSF ont exprimé les revendications des partenaires du Réseau d’appui et de développement à la petite enfance. En Saskatchewan, il existe un écart entre l’offre de programmes de la petite enfance pour la majorité et pour la minorité, ce qui contribue à l’assimilation dans la province. Selon le président du CSF, Alpha Barry, « il est tout à fait crucial que les fonds fédéraux destinés à la communauté fransaskoise soient utilisés d’une manière efficace pour combler les écarts créés par la structure législative adoptée par la province de la Saskatchewan. »

« Ça n’a pas d’allure ce qui se passe »

Le Comité entend déposer son rapport avant l’ajournement de juin aux Communes. « Ça n’a pas d’allure ce qui se passe, signale Denis Paradis. À un moment donné, est-ce qu’on peut attirer l’attention du Parlement? J’ai l’idée qu’on cogne très fort sur la table.  C’est un cri d’alarme dans les garderies. Les gens disent qu’ils manquent de places, qu’il y a des listes d’attente, que les parents se tannent et inscrivent leurs enfants dans des services anglophones. Il y a aussi des problèmes de locaux et de transport : comme on l’a dit à Winnipeg, il faut parfois conduire jusqu’à l’autre bout de la ville. »

Selon lui, le nouveau Plan d’action pour les langues officielles constitue déjà une réponse puisqu’il comprend une aide au secteur préscolaire. Cet appui sera détaillé par le ministère du Patrimoine au cours des prochaines semaines.

Porteuse nationale du dossier de la petite enfance, la Commission nationale des parents francophones s’est montrée encouragée par l’engagement fédéral à financer la création de 40 000 nouvelles places en garderie à l’échelle nationale.

Dans un communiqué du 28 février, la Commission cite le budget fédéral qui prévoit « 100 millions pour l’innovation en matière d’éducation préscolaire et de garde des jeunes enfants suivie de 95 millions pour combler les lacunes afin de mieux comprendre ce à quoi ressemble la garde des jeunes enfants au Canada ». 

Une visite en Saskatchewan ?

Le directeur de l’APF, Carol-Guillaume Gagné, a déploré qu’à la rencontre de Winnipeg, la période de questions ait été presque exclusivement consacrée à la réalité manitobaine. « Le temps accordé aux réponses ne permettait pas d’exposer la réalité fransaskoise, au point où il m’a semblé important d’interpeller les membres du Comité à cet effet. Je leur ai donc proposé de venir en Saskatchewan et ils ont semblé ouvert à cette invitation. Une invitation officielle sera prochainement envoyée au Comité permanent des langues officielles afin que les membres de la communauté fransaskoise puissent s’exprimer d’avantage. »

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