Extrait du recueil de poésie Voyage du cœur, éditions EdiLigne, 2017
Thuy Nguyen
Je suis venue en Amérique
Au vingt-et-unième siècle
Il y a cinq-cents ans, elle s’appelait le Nouveau Monde
Lors de la découverte de Christophe Colomb.
Habitante de ce continent
Je ne peux ignorer son histoire
Comme beaucoup d’autres immigrants
J’espère trouver le bonheur dans ce vaste territoire.
Je me considère chanceuse
D’avoir hérité de mes aïeux
Mais quand je lis l’histoire du pays
Je me sens triste pour ce qui a été perdu.
On a donné de l’alcool et des fusils
Sans compter des maladies
Jusqu’à l’extermination des tribus
Ceux qui restent sont encore démunis.
Je ne peux être indifférente
Des gens qui souffrent encore aujourd’hui
Progéniture des commerçants de fourrures
Victimes de la perte d’une précieuse culture.
Je ne peux pas m’aliéner le passé
Et m’approprier cette terre comme si rien n’était arrivé
Je veux rendre hommage à ceux qui ont perdu leur vie
D’une manière ou d’une autre
Pour montrer mon empathie.
Même si je ne suis pas née ici
Je considère les habitants du pays mes compatriotes
Je veux contribuer à la société
Et aider certaines personnes à fuir la débauche.
Je veux servir mon peuple
C’est mon devoir le plus noble
L’espérance d’un monde clément
Il suffit d’avoir la confiance.
Lire l’article d’Estelle Bonetto sur Thuy Nguyen
https://leau-vive.ca/Arts-et-Culture/thuy-nguyen-quand-lespoir-fait-ecrire