LUMSDEN - Le 17 septembre, le premier économusée de la province a ouvert ses portes à Lumsden. L’Économusée du liquoriste, situé sur le site enchanteur des vergers Over the Hill Orchards and Winery, inaugure ainsi une formule qui pourrait faire des petits.
La Société du réseau Économusée, originaire du Québec, a approché l’entreprise de Sylvia Kreutzer il y a trois ans. Originaire de Leoville, au nord de Prince Albert, l’entrepreneuse francophone cultive depuis vingt ans une terre tout près de Lumsden avec son mari, se spécialisant dans la cerise Carmine Jewel.
Son exploitation a été sélectionnée pour la qualité de sa production ainsi que son authenticité. Pour obtenir le label, l’entreprise s’est engagée à faire découvrir la culture locale et à contribuer à la préservation du patrimoine culturel immatériel. Enfin, son service doit être bilingue.
« C’est bien pour les francophones qui veulent visiter la Saskatchewan, se réjouit la copropriétaire. Cet été, nous avons eu la visite d’un groupe d’une vingtaine de francophones qui traversaient le Canada avec leurs motorisés, nous avons fait la visite du verger en français, c’était super intéressant pour eux. »
Une cerise royale
Les visiteurs du tout premier économusée de la Saskatchewan ont le loisir de choisir entre trois différents tours guidés. Ils peuvent ainsi s’adonner à la dégustation de vin, goûter les tartes et les confitures de baies de Saskatoon et profiter d’une belle variété avec une quarantaine de produits transformés sur place.
Sylvia et Dean Kreutzer peuvent se vanter d’être les premiers producteurs de la cerise Carmine Jewel en Saskatchewan. « Il y a plusieurs années, nous étions allés à un évènement à Saskatoon qui présentait les nouvelles variétés de fruits en Saskatchewan. Cette cerise était toute nouvelle et avait été développée par l’Université de Saskatoon. Nous en avons planté 3 000 arbres au début », raconte-t-elle.
Pour l’anecdote, lors des 100 ans de la province en 2005, la communauté de Lumsden a accueilli lareine Elisabeth II et le prince Philip. Au menu du dîner, la reine a fait la dégustation de l’une de ces cerises enrobées de chocolat, faisant du fruit une véritable gourmandise royale.
Le CÉCS au cœur du projet
Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est un fier appuyeur de ce projet d’économusée. Stéphane Rémillard, conseiller en développement économique, explique le processus : « C’était un long cheminement, il n’y avait pas de financement alloué au départ donc il y a eu un gros travail de recherche de financement. Il n’y a aucun fonds publics dans ce projet, c’est l’argent du CÉCS et du Secrétariat aux affaires internationales canadiennes (SAIC, basée au Québec). Tourisme Saskatchewan nous appuiera plus tard au niveau du marketing et des promotions. »
Le CÉCS détient une entente spécifique avec la Société du réseau Économusée, en expansion dans l’Ouest canadien. La Colombie-Britannique a, elle, pris une longueur d’avance avec déjà 5 économusées opérationnels. La Saskatchewan vient donc combler son retard avec cette première ouverture.
Stéphane Rémillard est très enthousiaste vis-à-vis du projet : « On est très fiers du résultat qui est l’aboutissement de beaucoup de travail avec peu de ressources. Bien qu’il soit encore difficile d’évaluer les retombées économiques car le projet est trop jeune, on estime qu’elles seront très bonnes pour la province. »
Une autre composante du projet verra le jour au printemps prochain. Le responsable explique qu’un artiste local sera invité à créer une œuvre à l’entrée de l’économusée. « Au début, c’est l’artiste Joe Fafard qui avait été retenu, mais après son décès un autre artiste dont le nom n’a pas encore été dévoilé aura l’honneur de faire une sculpture sur place. Le public sera invité à assister à sa création directement sur le verger. Il s’agira d’une œuvre de 10 pieds de hauteur. »
Une nouvelle tendance
Le CÉCS ne compte pas s’arrêter là. Plusieurs autres projets d’économusées sont présentement en cours en Saskatchewan. « Nous avons déjà trois entreprises qui ont fait l’étude de faisabilité et deux qui ont réussi. Nous voulons essayer de faire du développement par région pour ne pas qu’il y ait trop d’économusées dans le même secteur », rapporte le conseiller.
En plus de l’économusée, les produits des vergers Over the Hill Orchards and Winery peuvent être trouvés au marché fermier de Régina et dans diverses boutiques biologiques spécialisées au travers de la ville.