Le directeur général Alain Dupuis, la vice-présidente Audrey Labrie et le président Jean Johnson devant le Forum des leaders, le 24 novembre dernier.
Photo : FCFA Plan d’action pour les langues officielles
Dans un ultime élan pour influencer le cabinet Trudeau et au moment où une décision sur le financement du prochain Plan d’action est imminente, la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA) publie ses attentes minimales. En plus de la continuité du 1,1 milliard du plan quinquennal actuel, l’organisme réclame 115 millions par année pour combler les besoins criants du milieu associatif et la complétude institutionnelle en éducation.
Le plan se terminant fin mars contribue 57 millions par année au développement communautaire en milieu minoritaire. Mais selon l’organisme porte-parole, environ 60 % des fonds de l’initiative en place depuis 2003 sont des transferts aux provinces et territoires distribués dans le cadre d’ententes à long terme.
« Ces fonds ne se transforment pas en investissements dans les communautés, signale le président Jean Johnson. Il n’y a rien qu’on peut faire avec ces transferts, il y a zéro reddition de comptes des gouvernements par rapport à leur utilisation. Alors que nous, on doit justifier nos subventions de façon très détaillée. »
Le porte-parole se fait catégorique : « On est prêt à continuer, mais il y a un rattrapage à faire. Dans les conversations qu’on a eues avec les élus sur la Colline parlementaire, pas une personne n’a réagi négativement au montant de 575 millions. Tout le monde est d’accord. »
Selon Jean Johnson, la ministre du Patrimoine canadien s’est montrée solidaire avec la FCFA et ses membres. « On a besoin d’aider madame Joly à vendre le plan comme nous on le souhaite. Personne ne peut le faire mieux que les communautés. »
La FCFA a choisi de s’affirmer maintenant parce que le discours sur le Plan d’action qui dure depuis le début de l’automne doit aboutir. « Quand est-ce qu'on va l’annoncer : avant les Fêtes ou en janvier ? Il est minuit moins cinq. Il faut que le budget soit adopté avant la fin mars. »
La présidente de l’Assemblée communautaire fransaskoise, Françoise Sigur-Cloutier, abonde dans le même sens à ce qui a trait à l’urgence d’agir : « l’ACF demande de façon urgente un plan complet et cohérent qui tienne en compte la réalité financière d’aujourd’hui pour le développement de nos communautés, » a-t-elle déclaré par voie de communiqué.
L’organisme met de l’avant les priorités suivantes : d’abord les opérations du secteur communautaire pour appuyer les centaines de groupes qui animent les francophonies nationales et provinciales. « On veut du rattrapage pour que les organismes puissent respirer. »
Puis on met l’accent sur l’éducation, selon le président : la petite enfance et l’attraction des familles vers les garderies ; le recrutement des ayants droit ; la capacité de faire le lien entre l’école et la communauté ; et le postsecondaire.
« La vision de la dualité linguistique du Canada n’arrive pas toute seule, résume Jean Johnson, il faut la planifier. Je compte sur Justin Trudeau pour s’assurer que ça arrive. »