C’est en France qu’est née la disposition du 1% pour l’art public. Cette mesure, adoptée en 1961 par le gouvernement du Québec, prévoit l’allocation de 1% du budget de construction d’un édifice à l’achat d’œuvres d’art pour l’embellir. Avec le temps c’est devenu une pratique courante.
L’automne dernier, la communauté fransaskoise s’est mobilisée pour empêcher son journal communautaire de faire naufrage. Cet élan de solidarité remarquable a permis de ramasser 48 000$. Si on tient compte de la population francophone en Saskatchewan, l’équivalent d’une telle levée de fonds en Ontario aurait généré près de 2 millions $.
Le message des membres de la communauté était clair : nous tenons à l’Eau vive. Mais pour être honnête, la Coopérative des publications fransaskoises aimerait bien mieux vendre ses services qu’aller demander de l’aide.
Il y a des associations qui utilisent régulièrement nos pages et notre site Web pour faire connaître leurs activités et services et nous apprécions cette confiance. Par contre, d’autres organismes se font assez discrets quand vient le temps de publiciser leurs activités, préférant le vase clos de leur liste de courriels ou leur page Facebook. Certains nous disent qu'ayant contribué à la campagne de financement de l'Eau vive, ils n'ont plus les moyens d'acheter de l'espace publicitaire.
Pour assurer la vitalité de notre presse communautaire, ne pourrait-on pas adopter une politique semblable à celle mise en place pour stimuler le secteur artistique? Si les associations consacraient un petit 1% de leur budget à la promotion de leurs activités dans nos pages et sur notre site, la presse fransaskoise serait en bien meilleure santé.
Si on additionne les budgets totaux des organismes du réseau communautaire on se retrouve avec une enveloppe totale d’environ 10 millions $. 1% de 10 millions ça fait 100 000 $. Avec 100 000 $, l'Eau vive aurait les moyens de ses ambitions. Avec 100 000 $, la CPF pourrait consacrer ses énergies à autre chose qu'à l'équilibre budgétaire et aux économies de bout de chandelle (tout le reste ayant été coupé).
Si on inclut les budgets de Radio-Canada, la Cité universitaire, la Direction des affaires francophones et le Conseil des écoles fransaskoises, on rajoute facilement un autre 40 millions pour un total de 50 millions$. Avec 1% de cette somme il y a de quoi appuyer non seulement l'Eau vive et le Portail fransaskois, mais aussi la radio communautaire et fransaksois.info
Il faut reconnaître que de nombreux organismes éprouvent des difficultés à boucler leurs budgets avec des subventions qui n’ont pas suivi le cours de l’inflation depuis plusieurs années. Mais plusieurs spécialistes en communication confirmeront que ça rapporte d’investir dans de la visibilité. L’Eau vive et notre site Web dépassent les frontières de la communauté. Nous avons reçu de nombreux messages qui confirment que nous sommes lus par des organismes d’un peu partout au pays et des bailleurs de fonds qui veulent prendre le pouls de la communauté.
Nous sommes très reconnaissant au soutien démontré par la communauté lors de la campagne de levée de fonds. Mais nous aimerions ne pas avoir à répéter l’expérience.