PONTEIX sur la scène de la Casa Del Popolo à Montréal le 19 novembre 2016
De gauche à droite Adam Logan - guitare et synthétiseur, Kyle Grimsrud-Manz – batterie, Mario Lepage, Enver Hampton-basse
Photo: Jean-Philippe Sansfaçons
MONTRÉAL - Samedi le 19 novembre dernier, dans le cadre du festival M pour Montréal, s'est produit le groupe saskatchewannais PONTEIX fondé en 2015 par le Fransaskois Mario Lepage, son principal auteur-compositeur.
C'est au bistro Casa Del Popolo, rue St-Laurent à Montréal, que la formation indie rock à vocation francophone a présenté les quatre chansons de J'orage, son premier EP, devant la centaine de spectateurs qui bondaient la petite salle.
Malgré l'acoustique qui rendait difficile l'audition des textes, la représentation était réussie et a été appréciée du public. Le groupe a une belle présence de scène et Mario est visiblement très à l'aise dans son élément, s'adressant familièrement aux spectateurs entre chaque pièce. Le rythme complexe et entraînant des thèmes musicaux de PONTEIX, dominés par la guitare, s'entrecoupent d'apartés amples à la sonorité spatiale menés par la voix et le synthétiseur, où le temps semble ralentir un peu, avant de brillamment retomber dans la trame principale. La démarche évoque vaguement celle du groupe britannique Radiohead, sans pour autant perdre de son authenticité. Le son est recherché et talentueusement harmonisé.
Bien que son groupe soit baptisé d'après un petit village fransaskois de 500 âmes qui incarne la résistance à l'assimilation et que Mario ait choisi d'exercer son art principalement en français, il ne s'y cantonne toutefois pas exclusivement (l'une des quatre chansons de l'EP, Chasing the sun, est écrite en anglais) et ne se voit pas comme un ambassadeur de la fransaskoisie. Il tient simplement à rester fidèle à ce qu'il est. « C'est important d'être fier de ses racines. Ça ne me donnerait rien de faire quelque chose qui n'est pas moi ». Ainsi, il est tout naturel d'intégrer l'anglais à son œuvre puisque cette langue fait aussi partie de sa réalité. Après tout, les autres membres du groupe sont anglophones.
Mario Lepage en entrevue après la performance de PONTEIX au festival M pour Montréal
Photo: Juliane Abs (2016)
Suite à la dernière édition des Francouvertes en mars dernier où il s'est rendu en demi-finale, PONTEIX a entamé une tournée canadienne qui lui a donné beaucoup de visibilité. Il a fait halte cinq fois dans la métropole québécoise depuis le mois de mai. « La scène culturelle montréalaise est incontournable pour les artistes francophones au Canada. Elle est branchée et très ouverte sur le monde. » S'attirant des auditoires des deux langues à peu près partout où il passe, c'est néanmoins au Québec, sans surprise, que la formation rejoint le plus de francophones.
« J'aimerais pouvoir rejoindre des gens de partout. » Mario a des ambitions internationales. Il évoque brièvement les projets qu'il a pour la France mais ne semble pas vouloir brûler les étapes. Il reste humble devant son succès et se présente sans fards ni complexes. Le souci d'authenticité qui l'anime se traduit aussi bien dans sa personnalité que dans sa démarche artistique.