Desnis Desgagnés, président-directeur général du CFA, entouré des participants au forum des jeunes
Photo : Julien Saguez
Un discours d’ouverture est prononcé par M. Serge Bouchard, anthropologue Québécois, conférencier et animateur de longue date à la radio de Radio-Canada. Monsieur Bouchard nous raconte des fragments de l’histoire de la Francophonie des Amériques comme personne d’autre. « On ne sait pas raconter l’histoire de la Francophonie », nous dit-il avec un air de frustration. « Ce que je vous raconte, personne ne m’a raconté ». Ce qu’il a réussi à apprendre résulte d’une vie dévouée au défrichage de bouts d’histoires qu’on a essayé d’amoindrir, d’enterrer ou de nous faire oublier. Par son récit, M. Bouchard nous fait découvrir les contributions des Canadiens-français au développement de villes comme Saint-Louis et Chicago aux États-Unis par exemple. « Ce n’est pas une petite histoire », nous dit-il, presqu’à bout de souffle. Monsieur Bouchard a tellement à nous raconter. Les jeunes sont choqués d’avoir été privés de cette mémoire du francophone curieux, aventureux et fondateur. Contée différemment, l’histoire des Amériques se révèle imbibée de récits d’aventures racontés en français.
Monsieur Grégoire Chabot fait partie d’un panel sur l’engagement. Il est fondateur d’une compagnie de théâtre francophone aux États-Unis. Assis sur le bord de sa chaise, il semble attendre avec anticipation le début de la discussion. Faire redécouvrir l’accent franco-américain aux Franco-américains par l’entremise du théâtre, c’était au début juste une idée, nous fait-il entendre. Il fait appel au leadership des jeunes assis devant lui. « Si vous avez des idées, attendez pas! Foncez! ». On parle ensuite de l’importance de la création et de l’expression de soi. Il souligne l’importance de ne pas se laisser limiter par notre instinct d’auto-préservation. « Vous savez, on préserve le passé... mais il faut passer de la conservation à la création ». C’est avec un brin d’humour qu’il poursuit sa pensée : « Quand on regarde à la définition du mot préservation, on finit par arriver au mot ‘embaumer’. Au fait, la meilleure manière de préserver quelque chose, c’est de la tuer, puis de l’embaumer. » Mon ami Jean-Philippe Deneault me rappelle le cas de l’Acadie qui a plus ou moins embaumé sa Sagouine pour laisser déchaîner sur l’estrade les gars de Radio Radio. « C’était une des meilleures choses qui aient eu lieu en Acadie depuis longtemps », affirme-t-il. Je suis complètement d’accord. Le cas de l’Acadie est impressionnant et inspirant pour tous les autres peuples francophones hors-Québec.
La diplomatie a été un des derniers sujets abordés pendant la conférence du Forum. M. Filipe Savadogo est observateur permanent de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) auprès des Nations unies, nous venant de loin pour nous parler de l’OIF et de ses projets. Le message qu’il a voulu nous livrer, par contre, était bien simple. « Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ». Ses propos sur les contributions des pays francophones des Nations unies nous révèlent que le dialogue et la diplomatie sont des outils que peut s’approprier, que s’approprie déjà, la Francophonie pour défendre des valeurs universelles. On nous invite à défendre non seulement le français, mais aussi toutes sortes de causes qui nous tiennent à cœur afin que la Francophonie soit un agent de développement, de soutien et d’innovation dans le monde.