Dans ma dernière chronique, je vous avais suggéré le roman Dans le muskeg à lire pendant vos vacances d’été. Je poursuis et conclus avec une deuxième suggestion : le journal de voyage de Monseigneur Ovide Charlebois, intitulé Débuts d’un évêque missionnaire.
Monseigneur Charlebois est né près de Montréal le 17 février 1862. Il devient un oblat en 1883 et est ordonné prêtre à Ottawa au mois de juillet 1887. En septembre, il arrive à Cumberland House en Saskatchewan pour entreprendre sa vocation de missionnaire.
L’oblat a 48 ans lorsqu’il est ordonné évêque en 1910. Il devient responsable du vicariat apostolique du Keewatin, un territoire géant qui recouvre tout le nord de la Saskatchewan et du Manitoba et qui s’étend même jusqu’au pôle Nord.
Du 21 mai au 1er octobre 1911, Mgr Charlebois se lance dans une visite pastorale durant laquelle il rencontre quelques pionniers canadiens-français, mais son vicariat est surtout peuplé de Métis, de Cris et de Dénés. Son journal de voyage portera finalement le titre de Débuts d’un évêque missionnaire.
Monseigneur Ovide Charlebois (1862-1933)
Photo : Libre de droits
Mgr Charlebois part de Delmas, en Saskatchewan, et passe par Île-à-la-Crosse, La Ronge et le lac Winnipeg avant de terminer son voyage à Le Pas, au Manitoba. Il se déplace en canot, mange du canard, chasse l’orignal et assiste à des « fusillades », c’est-à-dire que les gens lui souhaitent la bienvenue en tirant en l’air avec leurs fusils. Connu sous le nom de « l'évêque errant », Mgr Charlebois est décédé à l’âge de 71 ans le 20 novembre 1933 à Le Pas.
Fait intéressant à noter, Mgr Charlebois joue un rôle important dans la création en 1910 du Patriote de l’Ouest, l’hebdomadaire qui dessert les Fransaskois avant la création de l’Eau vive en 1971.
Comme Mgr Charlebois incarne de façon héroïque les valeurs chrétiennes de foi, d’espérance et de charité, le pape François lui confère en 2019 le titre de « vénérable », ce qui avance les démarches vers la sainteté.
Une lecture captivante
Dans son récit, nous trouvons un français clair et un sens de l’humour qui invite le lecteur à lire davantage, surtout au début du texte. Du point de vue historique, nous découvrons la Saskatchewan d’antan et nous y voyons l’importance du français parmi les Métis et en tant que langue spirituelle.
D’un autre côté, le récit commence lentement en raison de nombreuses dédicaces, mais le lecteur pourra les sauter. L’auteur décrit souvent de manière répétitive son arrivée au sein des communautés. En revanche, il décrit trop peu la plupart des gens dans l’histoire. Nous les connaissons de nom, mais nous n’arrivons pas à les connaître beaucoup.
Malgré tout, le livre ne compte qu’une centaine des pages, se lit bien et sera intéressant pour les lecteurs qui aiment le voyage, la foi, l’histoire ou le plein air. Je tiens à remercier Paul Lemire qui m’a suggéré cette lecture.
Débuts d’un évêque missionnaire est disponible en ligne chez Amazon.