Santé Pénurie de médecins francophones : un mal incurable? D’un bout à l’autre du pays, les communautés francophones en situation minoritaire souffrent d’un manque criant de médecins de famille. Read more
Autochtones / Métis «Décoloniser» le système scolaire francophone : un travail de longue haleine Read more
Autochtones / Métis Entre Métis et Canadiens français, des relations ambivalentes depuis deux siècles Read more
Selfie : Regard de Joe Fafard sur l'artiste Date de l'événement [EasyDNNnews:IfExists:EventAllDay] - toute la journée [EasyDNNnews:EndIf:EventAllDay] [EasyDNNnews:IfNotExists:EventAllDay] @ [EasyDNNnews:EndIf:EventAllDay] Estelle Bonetto 47982 of views Tags Joe FafardSelfie Statuette de Joe Fafard à la Slate Gallery Photo : Estelle Bonetto REGINA - Les productions Rivard présentaient le 9 mai dernier en avant-première à La Cité de l’Université de Regina, Selfie, un documentaire autobiographique touchant et intime sur la vie de Joe Fafard, où l’on y découvre l’homme, l’artiste et son art. Tout commence par une observation, un certain regard sur le monde, une étincelle, un talent, comme une foi artistique déjà présente dans les plus tendres années du jeune Joe. On est à Sainte-Marthe, petite bourgade de la Saskatchewan, baignée par les rythmes de la campagne agricole, bariolée de l’immensité colorée des champs qui galopent à perte de vue vers l’horizon. Il y a là une beauté qui saurait inspirer tout artiste en herbe. Qui aurait pu prédire que l’art se fonderait ainsi à la vie agricole pour lui donner une telle noblesse à travers le regard de Joe Fafard ? Ses parents avaient senti germer les facilités de Joe pour le dessin, sa sensibilité, surtout pour les animaux, et l’ont encouragé dans cette voie, de laquelle il n’est jamais revenu. « Mes parents m’ont toujours soutenu dans mes choix, j’étais l’artiste de la famille, et ils en étaient fiers », a-t-il dit. Pudeur et grandeur Le documentaire est à l’image du personnage. Joe Fafard s’y expose, comme ses œuvres, en toute pudeur, tout en montrant la grandeur de son art. Il se confie à la caméra avec courage et conviction, celle qu’il ne lui reste plus beaucoup de temps pour finir son travail, pour « mettre ses choses en ordre ». Son discernement face à sa disparition imminente est digne d’un grand sage qui ne craint pas la mort autant que la peur de ne pas terminer ce qu’il avait débuté il y a plus d’un demi-siècle. Il fallait bien un jour sortir de l’œuf et se lancer dans le vaste monde qui fut d’abord l’Université du Manitoba, à Winnipeg. Nous sommes dans les années 1960. Une brèche immense vient de s’ouvrir pour le jeune campagnard qui se lance, corps et âme, dans l’ardeur artistique. Plus tard, Joe se rendra en Pennsylvanie pour poursuivre ses études en art. Déjà original, il n’est pas non plus sans essuyer des revers, notamment certains de ses professeurs qui trouvent ses sculptures trop « sentimentales ». Cette confrontation idéologique et artistique aura pour effet de renforcer ses convictions et d’ancrer davantage ce qui allait devenir sa signature, son moi réel. Car c’est avant tout l’authenticité et le profond attachement à ses racines rurales qui font de Joe l’artiste attachant et accessible qu’il est devenu et qu’il restera. L’artiste des vaches, l’artiste du peuple Ainsi, dans les années 1970, on connaît le sculpteur saskatchewanais pour ses représentations bucoliques et satiriques des vaches. Il dépeint alors une réalité commune qu’il partage avec une population canadienne encore très rurale. Les gens se reconnaissent dans son œuvre et ce qui deviendra aussi sa devise : « Une œuvre n’est pas complète tant qu’elle n’a pas suscité de réaction. » Les réactions fusent d’ailleurs et Joe ne saurait laisser personne indifférent, comme ces anecdotes relatées par l’artiste sur quelques-unes de ses œuvres les plus célèbres, dont cette sculpture de la reine d’Angleterre, à cheval entre la prise de position et un certain regard porté sur la monarchie et ses excès exorbitants. La menue carrure de l’artiste dissimulait bien son avide curiosité pour la nouveauté. Si le sculpteur a su toucher son public au fil du temps, c’est bien son constant désir d’apprendre et de prendre des risques qui a nourri ses ambitions. Que ce soit avec la matière, la technique, la représentation et l’interprétation, Joe jouait sur la surprise et la satire dans une constante recherche du renouvellement. Le témoignage du temps Si le documentaire fait une large place à la rétrospection, chronologique et artistique, il est aussi une forme de témoignage ultime de l’artiste envers son travail, ce qui en fait sans doute l’attrait principal. Et si la pièce maîtresse de la prolifique carrière du sculpteur ne tenait, en fait, qu’à ce Selfie, cet égoportrait, cette plongée au cœur de l’identité. Qui suis-je ? Le maître observateur posant un dernier regard sur son sujet le plus difficile : lui-même. Joe Fafard a été un homme qui a défié son temps, qui passera sans doute l’épreuve du temps, tant son œuvre est ancrée dans le présent et se projette dans un futur dont nous faisons tous un peu partie. Selfie est une illustration intime et intimiste d’un artiste plus grand que les natures et les personnages qu’il a su si bien capturer. Selfie, 52 minutes, des productions Rivard, à voir sur tou.tv Imprimer Galerie de photos Conversation avec Joe Fafard Conversation enregistrée par l'artiste Heather Cline dans le studio de Joe Fafard en Juillet 2016 dans le cadre d'un projet de CARFAC Saskatchewan. Joe Fafard présente ses amis réels et imaginaires à Regina Le 26 mars, environ 200 personnes ont assisté au vernissage de la plus récente exposition de l’artiste fransaskois Joe Fafard à la Slate Fine Art Gallery de Regina. Intitulée Mes amis, cette exposition présente une collection de sculptures et de dessins rendant hommage aux personnes qui ont eu une influence sur la vie de l’artiste. Ci-dessus on peut voir l’artiste Tlinglit/Tahltan Dempsey Bob (à gauche) et Joe Fafard avec, sur le mur, la sculpture de Dempsey, Beaver House, et la sculpture de Joe représentant Dempsey. PHOTO: Gracieuseté Slate Fine Art Gallery Exposition de Joe Fafard "Til the cows come Home" à la Slate Fine Art Gallery 1er septembre au 14 octobre Joe Fafard Joe Fafard avec son Van Gogh à l’extérieur de la galerie Mayberry Fine Art, rue Dundas Ouest en face de l’AGO Photo: Martine Rheault Joe Fafard avec son Van Gogh à l’extérieur de la galerie Mayberry Fine Art, rue Dundas Ouest en face de l’AGO Photo: Martine Rheault Joe Fafard devant le Café Van Gogh à Gatineau en 1990 Photo : Jean-Pierre Picard (1990) Joe Fafard Photo : Courtoisie (2019) Joe Fafard Le sculpteur fransaskois de réputation internationale est décédé le 16 mars 2019. Photo : Courtoisie (2019) Joël Fafard et son père Joe Fafard Photo : Diacre Bayishime (2013) Joe Fafard Photo : Diacre Bayishime (2013) Joe Fafard, en compagnie de sa soeur, Colombe Fafard Chartier, vers 2008 Photo : Gracieuseté Colombe Fafard Chartier. Load last 5 media item(s)Loading... Related articles Un fibrant hommage à Joe Fafard Les jeunes invités à entrer dans l’Atelier de Joe Fafard Quand Joe inspire Zoé Un dernier au revoir à Joe Fafard Décès de Joe Fafard : Témoignages de la communauté artistique Au revoir Monsieur le sculpteur ! Décès de Joe Fafard Joe Fafard revisite Van Gogh à Toronto Joe Fafard présente ses amis réels et imaginaires à Regina La Caravane des Amériques rencontre Joe Fafard Comments are only visible to subscribers.