Chroniques Entre Métis et Canadiens français, des relations ambivalentes depuis deux siècles Les Canadiens français, qu’ils soient au Québec, au Manitoba ou dans les Territoires du Nord-Ouest, se sont longtemps perçus comme amis et alliés des... Read more
Les têtes de flèche : témoins d’un passé plus ancien que l’on croyait Date de l'événement [EasyDNNnews:IfExists:EventAllDay] - toute la journée [EasyDNNnews:EndIf:EventAllDay] [EasyDNNnews:IfNotExists:EventAllDay] @ [EasyDNNnews:EndIf:EventAllDay] Dominique Liboiron 21532 of views Autrefois, un passe-temps bien aimé des Fransaskois était de chercher des têtes de flèche. Supposément, les plus vieux outils en pierre datent de 13 000 ans, soit autour de l’arrivée des premiers humains. Mais la science démontre aujourd’hui que l’Amérique avait déjà été peuplée au moins une dizaine de milliers d’années plus tôt. Peut-être même 130 000 ans auparavant. Si vous avez un certain âge et que vous avez été élevé en Saskatchewan, vous avez probablement trouvé des têtes de flèche ou vous connaissez des gens qui en ont trouvé. Ce passe-temps suscitait un intérêt pour l’histoire, mais aussi un respect des Premières Nations et de leur capacité de survie. Beaucoup de familles fransaskoises ont accumulé des collections d’artéfacts en pierre : des têtes de flèche, mais aussi des marteaux et même de la bijouterie. L’item le plus recherché et valorisé était une tête de lance Clovis. Ces têtes de lance remontent à 13 000 ans. Aucun outil en Amérique, assurent les archéologues depuis plus de 50 ans, n’est plus vieux qu’une pointe Clovis. Ils soutiennent également l’idée que les humains qui formaient la culture Clovis étaient les premiers arrivés et donc les ancêtres de presque tous les Autochtones des Amériques. Selon cette théorie, les premiers hommes seraient venus d’Asie en passant par le détroit de Béring. De nos jours, ce détroit est une étendue d’eau qui sépare la Russie et l’Alaska, mais à l’époque le niveau de la mer plus bas aurait permis aux gens de traverser à pied et de peupler les Amériques. En 1977, des recherches dans le sol au Yukon mènent à la découverte d’un os de cheval âgé de 24 000 ans portant des marques de boucherie par des humains. Malgré tout, la communauté archéologique de l’époque, ancrée dans leur idée, refuse de remettre en question la théorie Clovis. À la place, ils décident de ridiculiser la découverte et d’imposer un silence. Pourtant, les données ne cessent de s’accumuler depuis 1977. De multiples découvertes en Amérique du Nord et en Amérique du Sud indiquent que la présence humaine remonte avant l’ère des pointes Clovis, certainement jusqu’à 24 000 ans et possiblement autour de 50 à 60 000 ans dans le cas du site Pedra Furada au Brésil. La découverte en Californie d’os de mastodontes pourrait repousser la date du peuplement encore plus loin. Le site Cerutti près de San Diego a été découvert au cours de la construction d’une autoroute. Des os cassés et cinq pierres rondes ont été trouvés ensemble lors de fouilles en 1992. Les pierres n’ont pas été taillées, mais elles portent des marques de coups durs qui laissent croire que quelqu’un s’en serait servi comme outil afin d’extraire la moelle. En 2017, les chercheurs ont annoncé que les os dataient d’environ 130 700 ans. Ils croient que des humains les ont cassés, mais leur hypothèse est loin d’être reconnue par toute la communauté archéologique. Peut-être qu’un jour d’autres fouilles pourront mieux expliquer quand et comment les Amériques ont été réellement peuplées. En attendant, la prochaine fois que vous tenez une tête de flèche entre vos mains, sachez qu’elle fait partie d’une histoire plus vieille que vous ne le pensez ! Imprimer Comments are only visible to subscribers.