En quelques mots La culture et la guerre On ne voit pas nécessairement le lien qui existe entre la guerre et la culture, et pourtant il existe bel et bien. Read more
Les cimetières : lieux de randonnée cette Halloween? Date de l'événement [EasyDNNnews:IfExists:EventAllDay] - toute la journée [EasyDNNnews:EndIf:EventAllDay] [EasyDNNnews:IfNotExists:EventAllDay] @ [EasyDNNnews:EndIf:EventAllDay] Dominique Liboiron 26440 of views Cimetière de Maple Creek Les cimetières de la Saskatchewan offrent beaucoup d’information historique. Fondé en 1883, le cimetière de Maple Creek remonte au début du peuplement agricole de l’Ouest et laisse savoir d’où sont venus les pionniers, quelles langues ils parlaient et quelles religions ils pratiquaient. Nous y trouvons également des fosses de Métis francophones qui ont connu l’époque de la traite des fourrures et de la chasse aux bisons. Photo : Dominique Liboiron L’Halloween approche et cet évènement pourrait inspirer votre prochaine excursion de plein air. Le cimetière, comme la sorcière ou la maison hantée, est également un symbole du 31 octobre. Cet Halloween, oseriez-vous explorer un cimetière ? J’aime me promener dans les cimetières. Je ne suis pas le seul. Beaucoup de gens s’arrêtent pour lire les pierres tombales et pour se promener dans ces lieux sereins entourés d’arbres et de fleurs. La Saskatchewan est parsemée de cimetières pittoresques, mais j’avoue que j’explore moins ces cimetières-là. Compte tenu de mon intérêt pour l’histoire du peuplement de l’Ouest, je préfère explorer les cimetières de campagne, surtout ceux qui sont abandonnés. Souvent, les pierres tombales dans ces cimetières-là donnent beaucoup d’information au sujet des gens qui y sont enterrés. Je peux me forger une idée d’où ils sont venus, quel était leur patrimoine et quelles conditions politiques dans leur pays natal auraient pu les encourager à venir dans l’Ouest. Je m’intéresse aussi aux symboles qui représentent les défunts. Vous avez sûrement remarqué que les pierres tombales portent souvent des décorations de plantes, d’animaux et d’icônes qui ont tous une valeur symbolique. Voici comment en interpréter quelques uns des plus populaires. Un agneau : Symbole de l’innocence et de l’agneau de Dieu, la brebis est un motif qui indique la mort d’un enfant. Du blé : Dans l’Ouest, le blé représente souvent le métier du défunt, mais la plante signifie aussi une vie longue et productive, c’est-à-dire une vie mûre. Il s’agit aussi du corps du Christ. Une colonne romaine cassée : Une vie courte, souvent d’un homme entre 16 et 40 ans. Un compas et un équerre : Le défunt était Franc-maçon. Ce sont les outils pour construire le temple de l’humanité. Une pomme de pin : L’immortalité. Des portes ou des rideaux : La transition vers l’au-delà. Des raisins : Le sang du Christ. Quand les raisins sont accompagnés de blé, les deux évoquent l’eucharistie. Certains symboles étaient plus populaires auparavant. Nous voyons moins de tombes ornées avec un agneau et cela s’explique par le déclin de la religion, mais aussi par le fait que moins d’enfants meurent grâce au progrès de la médecine. L’agriculture joue encore un rôle important chez bon nombre de Fransaskois, mais les francophones de la Saskatchewan s’urbanisent de plus en plus. Par conséquent, moins de Fransaskois travaillent dans le domaine de l’agriculture et j’anticipe que les symboles agricoles comme le blé, un cheval ou du bétail figureront moins sur nos pierres tombales dans les années à venir. L’assimilation est un phénomène qui exerce une influence considérable en Saskatchewan. Le français meurt. Malgré le bilinguisme officiel et les écoles d’immersion, le français s’emploie de moins en moins en tant que langue maternelle et langue quotidienne. Ce changement linguistique se voit déjà dans les cimetières de la province. Les pierres tombales sont de plus en plus en anglais, même chez les Fransaskois, mais ces derniers ne sont pas les seuls. Les communautés allemandes, ukrainiennes, métisses, russes et autochtones, voire toutes les cultures de la province, s’assimilent vers l’anglais. Les cimetières ne servent pas juste de lieux de repos pour nos amis et les membres de notre famille. Nous y trouvons des indices qui dévoilent les courants linguistiques, culturels, économiques, religieux et médicaux. De plus, les cimetières sont souvent bien aménagés et se prêtent bien à des excursions en plein air. Si vous désirez lire davantage à ce sujet, le livre de Nancy Miller intitulé « Remember Me as You Pass By: Stories From Prairie Graveyards » pourrait vous intéresser. Dans son livre, Nancy Miller partage des histoires engageantes de gens enterrés dans l’Ouest canadien et indique où trouver leur fosse. Le recueil se transporte facilement et peut servir de guide lors de vos excursions. Imprimer Galerie de photos Cimetière de Maple Creek Les cimetières de la Saskatchewan offrent beaucoup d’information historique. Fondé en 1883, le cimetière de Maple Creek remonte au début du peuplement agricole de l’Ouest et laisse savoir d’où sont venus les pionniers, quelles langues ils parlaient et quelles religions ils pratiquaient. Nous y trouvons également des fosses de Métis francophones qui ont connu l’époque de la traite des fourrures et de la chasse aux bisons. Photo : Dominique Liboiron Cimetière de Fish Creek Les pierres tombales portent souvent des symboles. Ici, nous voyons le IC et XC, monogramme du mot Jésus en grec, accompagné d’une tête de mort. Au centre, les raisins et le blé représentent le sang et le corps du Christ. Cette pierre se trouve dans le cimetière de l’église de Fish Creek où les gens qui y reposent étaient d’origine métisse, polonaise ou ukrainienne. L’église est située à 10 minutes au sud de Batoche. Photo: Dominique Liboiron Une longue vie Quand je visite des cimetières, j’essaye de trouver la personne née il y a le plus longtemps. Ici, la pierre tombale de John LaFramboise indique qu’il est né en 1842. Au cours de sa longue vie, il aurait vu de ses propres yeux toute une gamme de changements politiques, économiques et culturels. Photo : Dominique Liboiron Présence francophone dans un cimetière du Missouri Les cimetières révèlent l’histoire d’une communauté. Croyez le ou pas, mais cette fosse ne se trouve pas au Canada ni en France. Elle est située aux Etats-Unis, mais pas en Louisiane. Bien des Canadiens-Français sont déménagés au Missouri au cours des années 1700. Attirés par l’agriculture et les mines de plomb, ils y ont fondé des villages. Un d’entre eux, Ste-Geneviève, a été fondé en 1735 et nous y trouvons cette fosse parmi beaucoup d’autres où les inscriptions des pierres tombales sont en français. Photo : Dominique Liboiron Cimetière en Louisiane En Louisiane, les Cajuns ne peuvent pas creuser des fosses parce que le sol est saturé d’eau et les cercueils remontent à la surface. Par conséquence, les morts sont « enterrés » dans des sépultures et des chapelles, comme nous voyons ici dans cette photo du cimetière St-Louis. Situé à la Nouvelle-Orléans, le cimetière date de 1789. Marie Laveau, la prêtresse vaudou, compte parmi les défunts qui y sont ensevelis. Photo : Dominique Liboiron Comments are only visible to subscribers.