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Un Festival Cinergie sur petit écran

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Pour sa 15e édition, le Festival international du film francophone Cinergie a dû s’adapter à la situation exceptionnelle de la pandémie. Outre une dizaine de projections au Roxy Theatre de Saskatoon entre le 23 et le 26 octobre, le festival a surtout offert une programmation en ligne en collaboration avec Unis TV entre le 19 et le 22 octobre, ainsi qu’un programme scolaire virtuel.

C’était une grande première pour le Festival Cinergie qui s’est déroulé en majeure partie en ligne cette année. Même si la dimension virtuelle a été motivée par la crise de la COVID-19, cette nouveauté a des avantages qui dépassent la réalité de la pandémie pour Myriam Perrault, monitrice de langue à l’École Notre-Dame-des-Vertus : « Maintenant que je vis à Zenon Park et non plus à Saskatoon, je peux plus facilement participer en ligne. »

Le festival donne « accès à des documentaires et films auxquels nous n’avons pas accès autrement », poursuit Myriam Perrault. « J’espère qu’ils vont le faire en ligne encore. Ce ne sont pas tous les francophones qui peuvent se déplacer à Saskatoon et c’est notre seul festival de films francophones en Saskatchewan. Même sans la pandémie, c’est positif d’avoir un accès en ligne. »

Le coup de cœur de la monitrice de langue va cette année à Nin E Tepuian – Mon Cri (2019), un documentaire qui suit le parcours de la poète, comédienne et militante innue Natasha Kanapé Fontaine. « En tant que linguiste, je trouve ça beau de voir réclamer des langues qui ont presque disparu. En réclamant sa langue, elle construit son identité. »

Une nouvelle formule

Margo LeBlanc, directrice du Festival Cinergie, indique toutefois que trouver des distributeurs prêts à diffuser leurs films en ligne est difficile. « Généralement, les distributeurs préfèrent que les gens payent pour l’accès au film », précise-t-elle.

De plus, il était impossible pour le festival de bloquer géographiquement l’accès à la seule Saskatchewan. Le pays tout entier pouvait ainsi accéder au contenu sur Unis TV, gratuitement, du 19 au 22 octobre. De quoi faire rejaillir l’inquiétude du piratage chez les distributeurs, « même si ça devient de plus en plus difficile de pirater le contenu mis en ligne », note Margo LeBlanc.

Au lieu des sorties scolaires habituelles, c’est le festival lui-même qui s’est rendu jusque dans les salles de classe. La programmation scolaire se composait d’un accès aux films en ligne de 24 heures, d’un cahier pédagogique pour le film choisi et d’un accès au festival pour chaque élève de la classe participante. Les deux titres offerts étaient Astérix – Le Secret de la potion magique (2019) et Mia et le lion blanc (2019).

Avec ses élèves, Myriam Perrault a tiré profit du Festival Cinergie dans le cadre de son travail de monitrice de langue, mais elle a utilisé la programmation sur Unis TV plutôt que le programme scolaire, l’accès de 24 heures s’étant révélé trop contraignant.

« J’ai présenté l’épisode sur la Saskatchewan de la série Jeune et Franco parce qu’un ancien élève de l’école en fait partie. L’épisode porte sur l’identité fransaskoise chez nos jeunes. Les élèves ont eu la chance de voir des jeunes de leur âge qui s’identifient comme francophones », détaille l’instructrice.

Les cinéphiles délaissent les salles

Dix films ont tout de même été présentés en personne, au Roxy Theatre, entre le 23 et le 26 octobre. Pour ces projections en salle, plusieurs mesures étaient en place pour assurer la sécurité des spectateurs : tous les employés portaient des masques, du désinfectant était disponible à plusieurs stations et la salle était nettoyée régulièrement.

En plus de ces mesures sanitaires, le théâtre de Saskatoon a opéré à 30 % de sa capacité maximale. Ainsi, cette année, seuls 137 sièges étaient disponibles sur les 450 places habituelles. Malgré tous ces efforts, la foule n’est pas venue en nombre : au 24 octobre en fin d’après-midi, le festival avait vendu moins d'une centaine de billets.

Si la participation en salle a indubitablement souffert de la pandémie, de nouvelles portes se sont ouvertes avec l’offre virtuelle. Un contenu dont Myriam Perrault et plusieurs autres à travers la province, et le pays, ont pleinement profité.