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Le Yamayaki, un festival de feu

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Photo : Dominique Liboiron

Connaissez-vous le Yamayaki ? Laissez-moi vous emmener au Japon pour découvrir ce feu de prairie annuel qui attire des touristes du monde entier. 

Le Yamayaki est une tradition qui a lieu à de multiples endroits au Japon aux mois de janvier et février. Le mot « yamayaki » se traduit par « brûlage de montagne », une fidèle description de l’événement qui consiste à mettre le feu à l’herbe morte dans les montagnes. Le feu permet à de la nouvelle herbe de pousser plus vigoureusement. 

J’enseignais autrefois au Japon et quand j’ai vu pour la première fois une photo d’un Yamayaki, avec ses flammes intenses qui montaient au ciel, j’étais à la fois étonné et content de savoir que le public pouvait y assister. 

Étonné en raison de ma culture. Beaucoup de Fransaskois ont un lien avec une ferme et savent qu’un feu dans un champ ou dans la prairie peut s’avérer très dangereux. En Saskatchewan, un feu est toujours une catastrophe. Je ne comprenais donc pas comment un feu pouvait faire l’objet d’un attrait touristique. Heureusement, les voyages nous ouvrent l’esprit.

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Akiyoshidai est un plateau rocailleux. À la suite du feu annuel, le plateau reste noir environ trois semaines avant de reverdir.
Photo : Dominique Liboiron

Je me suis dirigé une heure et demie à l’ouest d’Hiroshima, vers Akiyoshidai, un plateau situé dans un parc national où les collines sont recouvertes d’herbes sauvages et de grandes roches. Au centre d’accueil du parc, j’ai été surpris de voir des autobus bourrés de touristes japonais. Il y avait même des visiteurs venus d’Écosse et de New York. Les spectateurs semblaient n’avoir aucune peur, alors qu’on allait mettre le feu à un plateau gros comme la ville de Swift Current. 

Vers dix heures, des flammes sont apparues sur une colline au loin. Elles s’approchaient de nous tout en dévorant l’herbe sèche et haute. J’étais curieux de comprendre la façon dont les Japonais géraient le feu afin d’assurer la sécurité des spectateurs. 

D’abord, j’ai remarqué qu’il y avait des barrières en corde afin de nous éloigner du feu. De plus, l’herbe autour du centre d’accueil était tellement piétinée qu’elle était pratiquement trop courte pour brûler. Nous y étions saufs. 

Surtout, il y avait des pompiers partout et ils brûlaient le plateau une section à la fois afin de ne pas être confrontés à un grand feu hors de contrôle. Malgré ces précautions, deux ou trois ans auparavant, un pompier était mort lorsque les flammes l’ont piégé dans une vallée. 

Après six heures, le plateau était complètement calciné. J’ai ainsi appris quelque chose que je n’aurais pas pu découvrir en Saskatchewan, compte tenu de notre crainte du feu. Avec les moyens de sécurité adéquats et la bonne préparation, un feu de prairie peut être un événement touristique.