René Cormier, directeur artistique de Zones Théâtrales
Photo : Amina Hufane (Francopresse)
OTTAWA - L’édition 2015 du festival biennal Zones Théâtrales, produit par le Centre national des arts, s’est achevée samedi 19 septembre à Ottawa. L’occasion pour l’art en milieu minoritaire de se faire valoir sous toutes ses formes.
« Une occasion formidable de faire connaître les artistes de théâtre qui oeuvrent au sein de différentes compagnies dans les communautés francophones en situation minoritaire. » Pour René Cormier, le directeur artistique de Zones théâtrales, l’événement constitue une vitrine, une carte de visite à saisir pour l’art minoritaire à travers le pays.
La 6e édition qui vient de s’achever a d’ailleurs montré l’étendue du talent des artistes francophones. Les organisateurs s’étaient en effet donné comme but d’emmener leur public dans un road trip multidisciplinaire où le théâtre, la marionnette, la danse et le cirque (nouveauté de cette année), se rencontraient. « C’est un voyage qu’on voulait faire faire aux spectateurs et spectatrices», affirme René Cormier.
À l’affiche : neuf spectacles dont six nouvelles créations, cinq lectures et chantiers et une destination cirque. En plus de cela, le programme comptait des conférences, des tables rondes, des expositions, des animations, des rencontres professionnelles, mais également une rencontre avec le public de la région. « Souvent, il y a la perception que notre rendez-vous est une activité spécialisée pour le milieu théâtral francophone. Or le but c’est aussi une activité que le public découve les créations des artistes », précise René Cormier.
Zones théâtrales constitue aussi une occasion de saluer les meilleures œuvres et travaux. Ainsi lors de la cérémonie des Prix d’excellence de la Fondation pour l’avancement du théâtre francophone au Canada, dix récompenses ont été décernées et 70 000 dollars distribués en tout aux lauréats (voir encadré).
J’ai un rêve
Selon René Cormier, d’origine acadienne, « le mandat de Zones Théâtrales 2015 est d’offrir aux artistes des régions francophones et acadienne du Canada et des régions du Québec un espace au centre du pays. Cet espace est à la fois pour faire valoir et faire connaître leur travail. C’est aussi pour que les diffuseurs qui sont les programmateurs partout à travers le pays et ailleurs, puissent découvrir les créations les plus récentes de ces artistes ».
Pour cette 6e biennale, les organisateurs se sont inspirés de l’Amérique des années soixante, du rêve de Martin Luther King : I have a dream. « En parcourant les communautés francophones et acadiennes, en discutant avec les artistes, en voyant leurs créations, je me suis rendu compte que certains artistes étaient habités par les années soixante, période importante pour eux. Ils s’y réfèrent, ils se questionnent et essaient de voir et de comprendre où est-ce qu’on est aujourd’hui par rapport à ce rêve américain», explique René Cormier. Et ce questionnement est bien démontré dans le spectacle d’ouverture Americandream.ca de Claude Guilmain, une création du théâtre la Tangente de Toronto.
Zones Théâtrales 2015 a également touché à des thématiques telles que la famille, l’exil, le drame individuel, les conflits familiaux, la quête de liberté et d’identité, etc.
Zones Théâtrales existe depuis 2005, grâce à une entente entre le Centre national des Arts, le ministère de Patrimoine canadien et le Conseil des arts du Canada. Cette entente a été renouvelée jusqu’en 2019.
70 000 $ en prix
Pas moins de 70 000 dollars ont été distribués aux lauréats francophones. Des prix destinés à faire reconnaître le travail des artistes évoluant dans un milieu linguistique minoritaire. Un moyen également de les encourager à poursuivre leur formation ou création.
Au plan national, le prestigieux Prix Marcus-Banque National (15 000 $) a été remis à Guy Mignault, directeur artistique du Théâtre français de Toronto, le Prix national d’excellence RBC (8000 $) à Marie-Pierre Proulx d’Ottawa et le Prix du Centre des écritures dramatiques Wallonie-Bruxelles (12 000 $) à Matthieu Girard de Caraquet, au Nouveau-Brunswick.
En Acadie, le Prix Banque Nationale (5000 $) a été décerné à Marie-Êve Amélie Cormier de Moncton, le Prix Viola-Léger (5000 $) à Mathieu Chouinard de Moncton et le Prix spécial Suzanne-Cyr (5000 $) à Joannie Thomas de Shippagan.
En Ontario, le Prix Création du ministère de la Culture de l’Ontario (5000 $) a été remis à Éric Perron et Mishka Lavigne d’Ottawa et le Prix Formation du ministère (5000 $) au collectif d’auteurs Les Poids Plumes d’Ottawa.
Dans l’Ouest, le Prix Power Corporation du Canada (5000 $) a été décerné à Marie Farsi de Vancouver et le Prix Roland Mahé-Banque Nationale (5000 $) à Esther Duquette de Vancouver.