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La Cité universitaire francophone

Prix de l’alimentation pour 2019 : la viande n’est plus à la mode

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Sylvain Charlebois

Sylvain Charlebois

Le chef d’équipe du Rapport canadien sur les prix alimentaires à la consommation (2018), Sylvain Charlebois, professeur à l’Université Dalhousie.
Photo : Dalhousie University
Il semble que les Canadiens devront payer encore plus cher pour se nourrir l’an prochain. Le dernier Rapport canadien sur les prix alimentaires à la consommation nous annonce une hausse, entre 1,5 % et 3,5 %, du prix du panier d’épicerie. Mais, une baisse du prix de la viande, et plus particulièrement pour le bœuf, pourrait devenir une tendance.

Les consommateurs délaissent progressivement la consommation des viandes pour se tourner vers un régime végétarien ou du moins, comportant moins de protéine animale. Ceci n’est pas une bonne nouvelle à long terme pour les producteurs de bœufs de l’Ouest canadien. C’est la première année que l’équipe de recherche anticipe une baisse dans deux catégories de produits, soient les viandes ainsi que les poissons et fruits de mer. « Des inventaires plus élevés ainsi qu’une demande chancelante pourraient être à l’origine d’une baisse de prix dans ces deux catégories. » souligne le rapport.

Manger moins de viande : un choix économique et éthique

En discutant avec le chef d’équipe de ce rapport, Sylvain Charlebois, professeur à l’Université Dalhousie, il mentionne qu’une tendance sociale à moins manger de viande semble s’imposer dans la population. « Depuis 2014, les prix du bœuf ont tellement augmenté, de 25 % en six mois, que cela a fait peur aux consommateurs et ils ont délaissé le bœuf carrément », affirme monsieur Charlebois. Les producteurs de l’Ouest ne se sentent pas encore menacés par ce changement d’habitude, mais une tendance populaire s’installe progressivement chez les consommateurs qui pourraient à plus long terme avoir des impacts financiers pour les producteurs. « Le mouvement “flexitarien”, des gens qui choisissent de moins manger de viande, ça affecte l’Occident entier pas juste au Canada (…) Que ce soit pour l’environnement, le bien-être animal ou pour la santé, les consommateurs délaissent progressivement la viande et le bœuf en particulier », ajoute-t-il.

Les ventes de viande au pays sont nettement en baisse. Le rapport précise qu’en 2018, plusieurs boucheries ont fermé leurs portes et cette tendance risque de continuer en 2019. La tendance de consommer des produits à base de protéines végétales se poursuit. D’ailleurs, les produits de l’entreprise américaine Beyond Meat sont maintenant offerts dans 25 000 restaurants à travers le monde.

Chaque année, l’inflation du prix de l’alimentation se poursuit. Se nourrir coûte de plus en plus cher au Canada comme ailleurs dans le monde. Pour une famille moyenne canadienne, la hausse envisagée en 2018 égalait à 348 $. En 2019, la facture sera d’environ 411 $. Ainsi, une famille dépensera en moyenne environ 12 157 $ en alimentation dans l’année à venir.

La hausse anticipée du prix des légumes sera l’un des facteurs les plus importants en 2019. La demande est en croissance et les coûts de production aussi.

2019 : l’arrivée du cannabis comestible dans les épiceries

L’année 2019 marquera aussi l’arrivée de produits comestibles au cannabis. « Au cours des derniers mois, des entreprises comme Molson-Coors et Constellation Brands ont déjà investi dans le domaine du cannabis et anticipent la commercialisation de certains produits aussitôt que possible. Même Coca-Cola, le maître de la boisson gazeuse a emboité le pas de l’industrie brassicole » indique le rapport. Ces entreprises attendent avec impatience la législation et la réglementation de ces produits. Ces entreprises commercialiseront des produits comestibles. Il s’agit donc d’un marché considérable qui aura des effets économiques importants pour les épiciers et les autres distributeurs.

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