Café le Réseau : les élèves aux manettes derrière le comptoir
Depuis le 8 juin, le Café le Réseau a ouvert ses portes au sein même de l’école Monseigneur de Laval. Se voulant un lieu de rencontre, l’établissement est une initiative 100 % étudiante qui fait la fierté des jeunes et de leurs enseignants, et le bonheur des clients.
C’est désormais avec des embruns de café torréfié et de pâtisseries chaudes que les visiteurs au Pavillon Secondaire des Quatre-Vents (PSQV) de l’école Monseigneur de Laval sont accueillis. « Tout le monde attendait avec impatience l'ouverture du café, rapporte Eve Ouellet, élève en 10e année. Ça donne une valeur ajoutée au PSQV. »
« Quand tu rentres dans le bâtiment, tu sens vraiment la senteur du café et des pâtisseries avec des gens qui t’accueillent. Ça crée une toute nouvelle ambiance ! », s’enthousiasme Marc Drolet, enseignant alimentation et cuisine commerciale au PSQV, mentor du projet.
Les élèves aux commandes
L’idée aura germé pendant deux ans avant de se concrétiser dans le cadre d’un partenariat entre l’école, le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), et l’Association canadienne-française de Regina (ACFR).
C’est à travers le cours de M. Drolet que les élèves ont développé le projet. Étude du plan d’affaires, recherche et expérimentation des recettes, calcul des coûts, fixation des prix sont quelques-uns des éléments que les jeunes ont eu à étudier.
« L’expérience du projet du café ajoute à mon éducation un aspect de compétences de vie qui me manquait auparavant », témoigne Kira Dureault, élève en 10e année, impliquée dans la décoration du café et la conception du menu des boissons.
« Le plus important était de placer les élèves au cœur du projet et de faire en sorte que ce soit eux qui prennent le plus les décisions », insiste Marc Drolet. Ce sont donc eux qui ont décidé de la décoration du café, de son logo, de son nom ou encore de son menu. « On voulait que le café soit à l’image des élèves », ponctue l’enseignant.
Une demi-douzaine d’élèves sont très impliqués dans le projet, devenus de véritables gestionnaires. « Ils font vraiment l’apprentissage entrepreneurial », observe l’encadrant. Ces derniers doivent jongler avec leurs horaires de classe pour le moment mais, si les choses fonctionnent bien, peut-être qu’un ou plusieurs employés seront embauchés à terme. « C’est un projet en évolution », rappelle Marc Drolet.
Un lieu d’échange en français
Le nom du café n’est pas choisi au hasard : « L’idée est d’avoir un lieu où les gens peuvent échanger en français, écouter de la musique française, avoir des animations en français », explique Marc Drolet.
« Dans le café, tu peux parler en français dans un environnement non scolaire, ce qui est très important pour les jeunes francophones dans une ville majoritairement anglophone », exprime Kira Dureault.
« Ça change énormément l’atmosphère de l’école », ajoute Anouma Ebrottié, élève en 12e année pour qui le projet constitue « un passage inoubliable à l’école Monseigneur de Laval », marquant la fin de son parcours scolaire au secondaire.
« Les élèves marchent dans les corridors avec un beau et grand sourire en tenant leur frappé. Le café amène les élèves à oublier leur téléphone cellulaire et à s’asseoir autour d’une table pour jouer à un jeu de société. Les rires sortent du local et voyagent partout dans l’école qui est devenue un endroit beaucoup plus énergisé », observe la barista et responsable de la communication et des règlements.
Une nouvelle ambiance
En outre, l’établissement n’est pas réservé qu’aux membres de l’école. Les personnes de la communauté, les francophones et francophiles sont la bienvenue. « Les gens trouvent ça merveilleux ! », constate avec joie Marc Drolet.
« Ça permet aux élèves d’être des acteurs de la communauté, et pas seulement des consommateurs, ajoute l’enseignant. Lorsqu’on voit les élèves derrière le comptoir, il y a une énorme fierté. Ça leur donne un sens de la responsabilité, de l’accomplissement et de l’initiative. »
Une fierté partagée par les premiers intéressés : « Même lorsque je serai partie de l’école, je laisse derrière moi un outil qui permettra aux jeunes de se rassembler, de s’amuser, de rire et de créer de nombreux souvenirs, tout en valorisant la langue française », résume Anouma Ebrottié.
« Ce projet citoyen est le fruit d’un travail collectif. C’est ce qu’on aime voir en milieu minoritaire. Ça rentre en plein dans notre mandat », partage Ronald Ajavon, directeur général du CÉF, qui confie que l’initiative pourrait être reproduite dans d’autres écoles sous diverses formes.
Pour le moment, figurent au menu du Café le Réseau plusieurs pâtisseries et boissons. Mais des sandwiches et salades seront offerts plus tard : « C’est un pré-lancement, précise Marc Drolet. Il y aura ultérieurement une ouverture officielle. »
Le Café le Réseau se trouve près de l’entrée communautaire du Carrefour Horizons, en face de l’auditorium. Il est ouvert entre 8 h et 14 h de façon variable, selon la disponibilité des élèves.
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