La Saskatchewan en feu: inquiétude et désarroi
Une centaine de feux déclarés autour des lacs du nord de la province
La région de Prince Albert est envahie par la fumée des feux de forêt
Photo: Sandra Hassan-Farah (2015)
Cet été s’annonce catastrophique quant aux ravages du feu dans les forêts du nord de la Saskatchewan. Les chaleurs estivales se sont installées précocement et surtout les fameuses pluies du mois de juin ont été rares. Tellement rares que la sécheresse a pris place dans notre belle province verte. Même le niveau de l’eau de la rivière Saskatchewan Nord est dangereusement bas.
C’est ainsi que le scénario quasi inévitable des incendies de forêts se réalise.
Actuellement, plus d’une centaine de feux ravagent les forets autour du Lac La Ronge et des villages de Weyakwin et Ramsey Bay (pour ne citer que ceux-là).
Les évacuations des populations s’organisent grâce aux bus qui relient les villages du nord à Prince Albert ou Saskatoon. Prince Albert sert de ville de transition grâce à la mise en place d’un service d’accueil par la Croix Rouge dans certains hôtels, mais aussi dans des centres tels le Centre Margo Fournier.
Jusqu'à 5 000 évacués seront réorientés vers l’Alberta.
Une chaîne de solidarité s’est organisée afin de collecter des vêtements, jouets, couvertures et tout objet de première nécessité.
Depuis le 29 juin, le ciel de toute la Saskatchewan est sous le couvert d'un épais nuage de fumée qui, à certains endroits, rend l’air irrespirable. Certaines personnes, qui ont déjà des difficultés respiratoires liées à l’asthme par exemple, ont été hospitalisées ou ont dû voir un médecin suite à une aggravation de leur état de santé général. Lorsque nous avons été dans l’obligation de sortir pour aller magasiner à Prince Albert, nous avons noté qu’un certain nombre de personnes portaient des masques.
L’atmosphère générale est un mélange d’inquiétude quant à l’évolution de ces incendies et de la difficile maîtrise de ceux-ci, et de tristesse de voir la végétation dévastée et la menace qui pèse sur les habitants vivant dans ces zones. Actuellement, les autorités publiques ne sont pas en mesure de dire quand les évacués pourront réintégrer leur domicile.
Les derniers orages ont permis d’assainir l’atmosphère en balayant l’épais nuage de fumée. Pour combien de temps ? Nul ne peut le prédire…
Les habitants de Prince Albert reconnaissent que chaque été, l’infernale histoire des incendies se répète. Mais cette année n’est pas comme les autres : l’intensité sauvage des feux rend la situation préoccupante.
État des lieux au 7 juillet 2015
- Les autorités de la province indiquent que la superficie de la province touchée par les incendies représente dix fois la moyenne normale. Steve Roberts, représentant du ministère de l'Environnement, affirme que 30 000 hectares de la province étaient affectés annuellement par les feux. Cette année, ce sont 300 000 hectares qui brûlent activement.
- Près de 1000 membres de l'armée étaient en route vers la Saskatchewan, dimanche. Leur présence aidera les pompiers à combattre certains feux et à continuer de maîtriser les brasiers dans les dix à quatorze prochains jours, a expliqué le commissaire à la gestion des urgences de la Saskatchewan, Duane McKay.
- Les autorités de La Ronge, Air Ronge et de la Première Nation Lac La Ronge ont lancé un ordre général d'évacuation samedi après-midi, après avoir constaté que les incendies avoisinants menaçaient maintenant leurs communautés.
- Le maire de La Ronge a déclaré samedi que les flammes se rapprochaient dangereusement et qu'il était maintenant risqué de rester sur place. « Nous demandons aux résidants de partir avec détermination et dans l'urgence, mais sans paniquer », a écrit Thomas Sierzycki sur Twitter.
- Le chef du service des incendies de la province, Duane McKay, a indiqué que le nouvel ordre d'évacuation pourrait toucher près de 7900 personnes.
- Dans un communiqué, le gouvernement de l'Alberta a déclaré qu'en collaboration avec la Croix-Rouge, il mettait en branle un plan d'urgence pour recevoir jusqu'à 5 000 personnes à Cold Lake dès samedi.
- À date, 12 000 personnes environ (selon PANow) ont quitté leur domicile sans savoir quand ils pourront réintégrer leur village ; sans savoir non plus s’ils retrouveront leur maison intacte, endommagée ou détruite.
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