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Mesures de compressions du réseau scolaire fransaskois

Leurs raisons et leur impact

André Denis, président du Conseil scolaire fransaskois

André Denis, président du Conseil scolaire fransaskois

Les mesures liées aux compressions budgétaires du Conseil scolaire fransaskois (CSF) entreront en vigueur le 1er septembre 2014 tandis que certains postes ne seront pas renouvelés lorsque les contrats prendront fin au mois de juin. Voici quelques précisions obtenues auprès de monsieur André Denis, président du Conseil scolaire fransaskois.

 

Pourquoi de telles difficultés financières?


M. Denis indique que depuis trois ans, le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) est sous-financé par le gouvernement provincial mais que ce qui a précipité la crise budgétaire actuelle est la situation à Lloydminster. La majorité des élèves de l’école Sans-Frontières de Lloydminster viennent de l’Alberta, précise M. Denis, ils sont une cinquantaine. Lorsque le CÉF a présenté la facture des frais de scolarité des élèves albertains à la province de l’Alberta celle-ci a décliné de payer arguant du fait que la somme déjà versée couvrait les frais induits. Le CÉF et l’Alberta n’ont pas réussi à s’entendre sur ce point, ce qui a entraîné de lourdes dépenses imprévues.


Par ailleurs, le sous-financement des écoles du CÉF par notre propre gouvernement, n’arrange pas les choses. Selon M. Denis, la province alloue un budget annuel au CÉF sans tenir compte du nombre réel d’élèves inscrits. « Chaque année, depuis trois ans, le budget a été insuffisant et il arrive un point où il n’y a plus de marge de fonctionnement possible. » En claire, c’est la banqueroute ou les compressions budgétaires. Afin de mieux servir les intérêts des élèves, le gouvernement a mis en place un versement rétroactif, fin décembre, d’une somme d’argent couvrant les frais liés à la scolarisation des élèves nouvellement inscrits. Cette procédure, qui est nouvelle et concerne tous les systèmes scolaires de la province, semble être un signe de bonne volonté de la part du gouvernement envers les systèmes scolaires. Mais, selon M. André Denis,  président du CSF, la province et le CÉF ne parviennent pas à se mettre d’accord sur le nombre d’élèves qui représente une augmentation importante du nombre d’élève. Il semble que la province considère un chiffre supérieur à celui considéré par le conseil d’école. 130 élèves de plus ont été inscrits dans les écoles du CÉF en 2013-2014, on en prévoit 70 de plus pour 2014-2015.

 

L’économie de 4,4 million de dollars permettra-t-elle un équilibre budgétaire à long terme?


Non, assure M. Denis, tant que les négociations sur la question de l’école Sans-Frontières n’aboutiront pas et que l’Alberta ne paiera pas les frais de scolarité de ses élèves. Non plus, tant que le gouvernement provincial continuera à sous-financer le CÉF.

M. Denis espère toutefois que la PELEC devienne une solution sur le long terme aux difficultés budgétaires. Le gouvernement a répondu de manière positive à ce projet. Il reste à voir s’ils joindront les actes aux paroles

 

Quelle stratégie face au gouvernement?


Le CSF semble vouloir privilégier la négociation plutôt que l’épreuve de force en cour. M. Denis indique que lors du dernier procès, le juge n’a pas accordé la somme complète nécessaire aux besoins des écoles du CÉF. « Il y a un point où il faut discuter, » déclare M. Denis.

 

Quels partenariats avec la communauté?


Le CÉF travaille déjà avec l’Association des parents fransaskois (APF) et l’Association jeunesse fransaskoise (AJF). M. Denis précise que le CÉF est ouvert aux partenariats et est prêt à travailler avec toutes les associations notamment le Conseil culturel fransaskois (CCF) et la Société historique de la Saskatchewan (SHS).

 

Quels risques d’une intervention gouvernementale directe dans la gestion du CSF?


M. Denis explique que les membres du conseil sont conscients que leur gestion est observée de très près par le ministère de l’Éducation. Mais c’est toujours le cas en période d’instabilité et de sous-financement. Or avec un budget équilibré pour 2014-15, il ne sera pas nécessaire que le ministère intervienne. Le conseil a pris plusieurs mesures pour donner confiance au ministère dans la capacité du CSF de gérer son système scolaire.

 

Quel message pour la communauté?


« Il faut rester unis et se soutenir face à l’adversité. », André Denis, président du CSF.


Un portrait des services du CÉF en un coup d’oeil pour l’année scolaire 2014-2015

 

Ce qui est maintenu :

• enseignement curriculaire (apprentissage)

• services d’appui aux élèves ayant des besoins spéciaux identifiés

• éducation à distance (enseignement)

• transport scolaire

• infrastructures

• prématernelle 4 ans

• programmation culturelle provinciale

 

Ce qui est réduit :

• budget opérationnel

  • - gouvernance
    - finances, ressources humaines
    - communications
    - services éducatifs

• conseillance pédagogique (accompagnement aux écoles)

• formation et perfectionnement

• auxiliaires (aide à l’enseignement)

• conciergerie (surnuméraire)

• communication et liaison communautaire

 

Ce qui est annulé ou ce qui est mis en pause :

• prématernelle 3 ans (les CPE prennent en charge les enfants âgés de 3 ans, le service est maintenu dans les trois écoles non desservies par un CPE (condition : sans engendrer de coûts supplémentaires pour le CÉF)

• Programme primaire du Baccalauréat international

• CÉVI – éducation virtuelle (communautés sans écoles fransaskoises)

• Estevan

• Programme interculturel

 

Ce qui sera fait ou livré autrement :

• francisation (par l’entremise du programme de moniteurs de langue)

• animation culturelle (par l’entremise du programme de moniteurs de langue)

• orthopédagogie

• services aux élèves immigrants (collaborations avec Open Door Society et ACF)

• programmation culturelle provinciale (refonte et collaborations communautaires)

• conseillance pédagogique (accompagnement du personnel enseignant)

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