Skip Navigation
Fonds l'Eau vive banniere
Karen Olsen

Août couve, septembre fait naître

Extrait de Marguerite de La Rocque de Roberval, roman en chantier

Marguerite de La Rocque

Marguerite de La Rocque

Crédit : Darrell K Sweet
1542 

Pour les naufragés de l’Île aux Diables, la pêche de la morue apportait un complément savoureux à leur nourriture limitée. Par temps doux, Étienne et Marguerite partaient à l'aube dans la petite chaloupe que le Sieur de Roberval avait eu la bonté de leur laisser. 

Après une journée de salaison, Damienne et Marguerite étendaient les filets à sécher au soleil sur des vignots de bois fabriqués par Étienne. Ce processus de séchage prenait environ une semaine. Damienne veillait à la protection de leur butin, chassant les mouettes voleuses tout en surveillant le petit renard devenu leur constant compagnon. Chaque matin, elle lui offrait quelques ossements restés dans les assiettes du repas du soir. Sa fourrure dorée lui rappelait les renards roux frondeurs qui volaient les œufs de son poulailler en France. Mais celui-ci, plus petit, semblait moins chétif. 

Un jour, il avait suivi de loin les deux femmes allant à la cueillette de fruits sauvages. Ses glapissements étranges les averties d’un danger. Instinctivement, elles comprirent son avertissement et virent une gigantesque tête noire dépassant les buissons. L’ours, bien assis, se régalait de bleuets. Évitant de le déranger, elles reculèrent à pas feutrés, avant de partir à la course pour regagner leur logis. Le lendemain, armé d’un mousquet, Étienne les accompagna jusqu’à la talle de l’ours. L’énorme bête n’était plus dans les parages et les deux femmes purent remplir leurs paniers jusqu’à ce qu’ils débordent. 

Les orages d'été rares et brefs furent bientôt remplacés par de grands coups de vent automnal présageant ceux plus violents de l’hiver. Ils firent naître chez les exilés un sentiment de fébrilité. Par moments, les rafales venant du nord-ouest passaient au-dessus de leur abri en toile sans causer de dommages puisqu’ils avaient empilé des pierres sur les bords inférieurs de la toile et ancré le haut de l'abri. Il fallait penser à bâtir une toiture plus solide pour leur maisonnette primitive. Mais ce projet devait attendre encore un peu. Il fallait faire une dernière pêche miraculeuse, celle du saumon de l’Atlantique remontant les ruisseaux pour rejoindre ses frayères. 

Faute de grands filets pour attraper ces poissons frétillants et forts, Marguerite et Damienne avaient conçu des trappes en tressant des nasses avec des branches de saules des landes, malléables et solides. Leur forme en entonnoir permettait aux poissons d’y entrer, mais une fois pris, ils ne pouvaient en sortir.  

C'était un travail rapide que d'écoper des paniers pleins de poissons des eaux grouillantes, mais les éviscérer et couper leur tête était une tâche macabre. Pour   Marguerite, un sentiment de dégoût provoquait des haut-le-cœur lui rappelant le mal de mer. D’abord maladroite, elle plongeait les bras jusqu'aux coudes dans la masse gluante des viscères de poisson. À le faire pendant des heures, elle apprit à travailler avec vitesse et précision. 

Une nuit, Marguerite entendit des grattements et des grognements provenant de l'appentis où le poisson avait été entreposé. Elle tira son mari de son profond sommeil. Il saisit le mousquet le plus proche et elle fit de même. Étienne souleva la toile en surplomb et scruta les ténèbres. Une énorme bête maladroite fouillait dans leurs réserves de poissons fumés. L’intrus les repéra et se mit à claquer des mâchoires en pliant ses oreilles vers l’arrière. Étienne tira le premier et Marguerite fit de même, sans manquer sa cible. L’animal s’effondra. Il grogna pendant un court moment, puis se tut.  

 Au moment de la détonation du fusil, un brouhaha dans les buissons indiqua la retraite des loups ou d'autres créatures terrifiantes rôdant dans les parages. Armée d’un flambeau, Marguerite reconnut le colosse de la talle de bleuets, au museau plus pâle que le reste de sa fourrure charbonnée. 

—     Qu’allons-nous faire de cette carcasse ? s’enquit Marguerite.
—    Sa fourrure nous servira pour l’hiver, offrit Étienne. 
—    Et la viande ?
—    Il faudra voir si elle est comestible, mais à l’odeur de cette bête, il serait plus sage de la donner aux loups. 

Étienne et Marguerite mirent toute la nuit à dépecer l’animal. À l’aube, Étienne se mit en quête de trouver une grotte pour remiser toutes leurs provisions d’hiver.

Imprimer
4157

Karen OlsenKaren Olsen

Autres messages par Karen Olsen
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x

Une table ronde sur la petite enfance

Un service essentiel mais comment le financer?

Les programmes de la prématernelle sont aussi essentiels à la réussite des élèves qu’à la vitalité des communautés francophones en contexte minoritaire. Le défi, c’est comment en assurer leur financement à court, à moyen et à long terme. Ce sont les constats et les questionnements qui sont ressortis lors d’une table ronde sur la petite enfance, organisée par le Conseil scolaire fransaskois (CSF).

8 mai 2014/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (30921)/Commentaires (0)/
Cercle communauté-université

Cercle communauté-université

Conjuguer action et réflexion

Jeudi 1er mai de 9 h à 16 h s’est tenu un cercle université-communauté sur le thème du développement communautaire fransaskois à l’Institut français (IF) de l’Université de Regina.

8 mai 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (34215)/Commentaires (0)/
Nouvelle directrice à l’Institut français

Nouvelle directrice à l’Institut français

À l’heure du postsecondaire francophone

Sophie Bouffard sera la nouvelle directrice de l’Institut français (IF) à partir du 1er juillet prochain. L’Institut était dirigé depuis septembre 2012 par madame Sheila Petty, suite au non renouvellement du contrat de l’ancien directeur, Peter Dorrington.

1 mai 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (26463)/Commentaires (0)/
Le RCCFC, un allié pour l’éducation en français

Le RCCFC, un allié pour l’éducation en français

L'Ouest et le Nord collaborent

Le Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada (RCCFC) a tenu l’une de ses quatre réunions annuelles mercredi 24 avril au Carrefour Horizons à Regina.

1 mai 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (26369)/Commentaires (0)/
Foire locale du patrimoine au Pavillon secondaire Monseigneur de Laval

Foire locale du patrimoine au Pavillon secondaire Monseigneur de Laval

La foire locale du Patrimoine, réunissant 66 projets d’équipes de 2e, 4e, 6e et 8e années, s’est tenue lundi 14 avril dernier au Pavillon secondaire des Quatre Vents (PSQV), à Regina. 

25 avril 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (31197)/Commentaires (0)/
Pédagogie à l’école de langue française

Pédagogie à l’école de langue française

Former sur l’identité en 168 capsules et 400 minutes

Les élèves parlent anglais. Que faire? Une vidéo propulse l’enseignant dans la réalité de l’école et propose en 120 secondes des approches éprouvées. La pédagogie en milieu minoritaire est enfin définie et la formation sera offerte sur le Web dès septembre.

23 avril 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (29894)/Commentaires (0)/
Le Ministre Rob Norris visite Collège Mathieu

Le Ministre Rob Norris visite Collège Mathieu

Le ministre de l’Enseignement supérieur de la Saskatchewan, Rob Norris, a visité le Collège Mathieu à Gravelbourg le 10 avril 2014. 

21 avril 2014/Auteur: Collège Mathieu/Nombre de vues (31891)/Commentaires (0)/
Remise de bourses au 5 à 7 de l’Institut français

Remise de bourses au 5 à 7 de l’Institut français

C’est au cours du dernier 5 à 7 de l’année de l’Institut français qu’a eu lieu la remise de bourses d’études annuelle.

17 avril 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (25411)/Commentaires (0)/
Un nouveau groupe de parents, de nouvelles exigences auprès du CSF

Un nouveau groupe de parents, de nouvelles exigences auprès du CSF

Il y a maintenant un nouveau groupe de parents qui fait pressions sur le Conseil scolaire fransaskois.

17 avril 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (23545)/Commentaires (0)/
Un poisson d’avril épicé

Un poisson d’avril épicé

Le 1er avril, certains élèves de 7e année de l’école Mgr Laval ont cuisiné un poisson d’avril des plus pimentés à leur directeur. 

10 avril 2014/Auteur: Luc Bengono/Nombre de vues (30208)/Commentaires (0)/

Célébration de la semaine des adultes apprenants

Depuis 2000, l’UNESCO a initié la célébration de la semaine des adultes apprenants qui vise la promotion de la culture de l’apprentissage tout au long de la vie; une occasion donnée aux adultes d’exprimer leurs points de vue, expliquer leurs défis et de faire part de leurs réussites. 

3 avril 2014/Auteur: Collège Mathieu/Nombre de vues (33281)/Commentaires (0)/
Zoé Kendel de Prince Albert se mérite un prix national en écriture

Zoé Kendel de Prince Albert se mérite un prix national en écriture

Zoé Kendel, élève de la 11e année à l’école Valois, s’est méritée la première place dans la catégorie sénior d’écriture du concours « J’écris et je crée! – guerre de 1812 » de Historica Canada.

2 avril 2014/Auteur: Jennie Baudais/Nombre de vues (35198)/Commentaires (0)/
Ouverture officielle du PSQV et du Carrefour Horizons

Ouverture officielle du PSQV et du Carrefour Horizons

C’est le jeudi 20 mars dernier qu’a eu lieu l’ouverture officielle de l’édifice qui abrite le pavillon secondaire de l'École Mgr de Laval.Même si le Pavillon secondaire des Quatre-Vents (PSQV) de l’école Mgr de Laval est en pleine action depuis le début de l’année scolaire et que le Carrefour Horizons abrite une dizaine d’organismes fransaskois depuis près d’un an, c’est le jeudi 20 mars dernier qu’a eu lieu l’ouverture officielle de l’édifice. 

27 mars 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (37729)/Commentaires (0)/
Journée de la francophonie

Journée de la francophonie

Je me souviens...

Portrait croisé de deux pionniers, à qui l’éducation en français tient à cœur depuis longtemp: Roger Gauthier et Wilfrid DenisTous les élèves du secondaire se sont retrouvés dans l’amphithéâtre du Pavillon Gustave Dubois pour écouter deux personnes qui connaissent le chemin parcouru depuis la petite École canadienne-française, qui comptait quelques élèves il y a une trentaine d’années, jusqu’aux pavillons élémentaire et secondaire, qui accueillent désormais plusieurs centaines d’élèves.

27 mars 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (25744)/Commentaires (0)/
2014-04-01 18:30/Auteur: Anonym/Nombre de vues (16761)/Commentaires (0)/
RSS
Première2728293031323335

 - vendredi 22 novembre 2024