Skip Navigation

Un évêque vient parler d’agriculture à des élèves d’Edmonton

« On peut être heureux sans accumuler toujours plus »

EDMONTON - Le vendredi 13 mars, l’évêque belge Eugenio Rixen a rencontré des élèves de l’école J.H. Picard à Edmonton pour leur parler de ses 35 ans passés au Brésil auprès des petits agriculteurs. Un rendez-vous organisé dans le cadre du ‘‘carême du partage’’ de l’organisme Développement et Paix, le Caritas canadien.

« São Paolo, c’est la moitié du Canada ! », s’exclame Monseigneur Eugenio, devant une foule d’élèves massés dans une salle de l’école d’immersion J.H. Picard. En effet, la région métropolitaine de São Paolo abrite plus de 20 millions d’habitants. Une bonne introduction au gigantisme brésilien… Mais l’évêque belge est surtout là pour parler d’agriculture : «  Les gens veulent retourner à la terre car, en ville, il y a le chômage, la misère ! » Invité par l’organisme catholique Développement et Paix et présenté par Christina Kruszewski – animatrice de l’organisme et ancienne élève de J.H. Picard –, Eugenio Rixen vit au Brésil depuis 35 ans où il soutient l’agriculture familiale. L’évêque travaille au sein de la Commission pastorale de la terre, partenaire de Développement et Paix.

« Au Brésil, on a une forte conscience que la foi doit s’engager dans les problèmes sociaux », explique Mgr Eugenio. Ces problèmes sont nombreux dans le plus grand pays d’Amérique latine, mais le prêtre a choisi de s’attaquer à l’agrobusiness qui consiste à consacrer de plus en plus de terres à des cultures destinées à l’exportation – Chine, pays arabes, Afrique… –, comme le maïs, le soja et la canne à sucre. Le diaporama projeté sur grand écran s’arrête alors sur le portrait d’un coupeur de canne à sucre, « un travail d’esclave » selon l’évêque, presque pas rémunéré. Les petites propriétés écologiquement responsables de l’agriculture familiale sont donc menacées, alors qu’elles produisent trois quarts des aliments consommés au Brésil.

Critique envers le gouvernement brésilien, obsédé par les exportations lucratives et la construction de barrages hydro-électriques – quitte à déboiser massivement l’Amazonie –, le prêtre rappelle néanmoins que le pays redistribue des terres aux plus pauvres chaque année : celles qui sont non productives car mal exploitées, celles qui font appel aux travailleurs ‘‘esclaves’’ ou celles qui sont utilisées pour faire pousser de la drogue.

Questionné par un élève, l’évêque en profite pour argumenter contre les organismes génétiquement modifiés (OGM). « On ne sait pas encore ce que cela fait sur l’organisme », reconnait-t-il prudemment, mais ils posent d’autres problèmes : une poignée de multinationales se partagent le marché et conservent leur monopole en vendant des « semences stériles » qui créent une dépendance chez les agriculteurs. Sans parler de la pollution liée aux pesticides.

« Les blancs voient la terre en fonction de l’argent. Les autochtones respectent la nature, vivent avec elle », affirme Mgr Eugenio, qui a eu l’occasion de côtoyer des peuples indigènes du Brésil. « Nous respectons leurs croyances et leur style de vie », précise-t-il en rappelant qu’« on peut être heureux sans accumuler toujours plus », revenant ainsi à certains préceptes clés des évangiles. Pour lui, le système néo-capitaliste finira par atteindre ses limites car « on ne pourra pas tous avoir le niveau de vie des États-Unis ».

Quand on lui demande comment changer la situation, Eugenio Rixen répond qu’il faut commencer par « s’intéresser au problème de la pauvreté et ne pas être égoïste ». Le jeûne organisé par l’école J.H. Picard est selon lui un bon début, car il permet de « sentir ce que c’est la faim » et d’être solidaire des plus démunis. 

« Chaque ‘‘carême de partage’’, on essaye de faire venir quelqu’un, un ‘‘visiteur de solidarité’’ », détaille Sarah Farid, animatrice permanente pour Développement et Paix en Alberta. L’année dernière, c’était la directrice du département médical de Caritas Liban – qui devait s’organiser pour aider les nombreux réfugiés syriens – et, l’année d’avant, c’était un archevêque du Pérou. De quoi montrer « un autre visage de l’Église ».

 

Article précédent Préposé(e) aux soins de santé : une carrière prometteuse
Prochain article Tisser des liens entre immersion et écoles fransaskoises
Imprimer
22707

Arthur Bayon (Le Franco)Arthur Bayon (Le Franco)

Autres messages par Arthur Bayon (Le Franco)
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x

Le CÉFOU « en pause » pour le printemps 2014

La nouvelle a fait le tour de la fransaskoisie : cette année le CÉFOU n’aura pas lieu en 2014.

6 mars 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (25741)/Commentaires (0)/
Le nouveau cabinet Juristes Power

Le nouveau cabinet Juristes Power

Un appui aux conseils scolaires francophones en période turbulente

Mark Power dirige un nouveau cabinet bilingue à mandat national et réunissant dix passionnés de droit. Les conseils scolaires francophones comptent sur lui pour traverser des années sombres pour la jurisprudence.

6 mars 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (21303)/Commentaires (0)/
Les élèves de Mgr de Laval à l’école du recyclage

Les élèves de Mgr de Laval à l’école du recyclage

Visite des élèves de Mgr de Laval aux installations de recyclage de Regina.

6 mars 2014/Auteur: Luc Bengono/Nombre de vues (27251)/Commentaires (0)/
Symposium des 2014 de l’Association des parents fransaskois

Symposium des 2014 de l’Association des parents fransaskois

Toutes les familles étaient invitées au Pavillon Gustave Dubois, ce samedi 1er mars, pour échanger sur des thématiques liées au bien-être et à la sécurité des petits comme des grands. 

6 mars 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (23424)/Commentaires (0)/

Le budget fédéral et la formation à l’emploi

Les francophones pris entre les colonnes

Les provinces, les employeurs et les sans emploi sont poussés au pied du mur.

27 février 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (33924)/Commentaires (0)/
Le nouveau directeur du CÉF veut une analyse de la situation

Le nouveau directeur du CÉF veut une analyse de la situation

Le Conseil scolaire fransaskois (CFS) a annoncé la nomination de monsieur Donald Michaud au poste de directeur par intérim du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). 

20 février 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (25182)/Commentaires (0)/
Êtes-vous business?

Êtes-vous business?

Des ateliers bien appréciés

C’est le samedi 1er février 2014 que le Conseil de la Coopération de la Saskatchewan (CCS) offrait son quatrième et dernier atelier pour l’année 2013 – 2014, et ce, dans le cadre de son projet « Êtes-vous business? »

20 février 2014/Auteur: Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan/Nombre de vues (37471)/Commentaires (0)/
Toute la province a fêté la Journée de l’Alphabétisation Familiale

Toute la province a fêté la Journée de l’Alphabétisation Familiale

Comme chaque année, le 27 janvier a été synonyme de Journée de l’Alphabétisation Familiale. 

30 janvier 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (21153)/Commentaires (0)/

Entrevue avec Marcel Michaud, directeur général du Collège Mathieu

Il l’affirme sans broncher, les défis que devra relever le Collège Mathieu sont énormes. De plus, la diminution du nombre d’élèves fréquentant son école l’inquiète beaucoup.

12 avril 2001/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (20986)/Commentaires (0)/
RSS
Première262728293031323335

 - samedi 18 mai 2024