Skip Navigation
Concentration en accès à la justice
L’enseignement de demain sera-t-il « dialogique » ?

L’enseignement de demain sera-t-il « dialogique » ?

Précurseur et prêcheur de l’approche dialogique en enseignement depuis 36 ans, le professeur Norman Cornett était l’invité d’honneur d’une discussion à la Cité francophone de l’Université de Regina les 28 et 29 mars. L’événement, ouvert au public, a soulevé des échanges de fond entre les membres du personnel enseignant et les étudiants.

Au cours de sa vie et de sa carrière, le professeur Norman Cornett, spécialiste en théologie et culture, a développé sa propre démarche : l’approche dite « dialogique ».

Selon ce dernier, l’éducation est une communication, une communion entre deux esprits qui favorise la confiance entre les individus. « La clé de l’enseignement, ce n’est pas le prof qui parle, c’est le prof qui écoute », avance l’homme de 72 ans.

Favoriser la créativité

L’universitaire, originaire du Texas, parfaitement bilingue, en est arrivé à cette approche après avoir constaté que seule une minorité des élèves dans une salle de classe s’exprimait.

Désireux de donner une voix à « la majorité silencieuse », ce dernier a ainsi conçu une approche qui vise à favoriser la prise de parole du plus grand nombre.

« J'estime que l'éducation est relationnelle, de sorte que mon approche dialogique favorise l'approfondissement de la pensée créative et de l’expression créative entre les enseignants et les étudiants. Il n’y a qu’une mauvaise question : celle que l’on ne pose pas », avance le pédagogue.

C’est Jérôme Melançon, professeur agrégé et chef du programme d'études francophones et interculturelles à la Cité universitaire francophone de Regina, qui a invité l’enseignant retraité.

« La raison pour laquelle j’ai voulu inviter le professeur Cornett à parler de l’approche dialogique, c’est qu’il y a très peu de professeurs qui ont eu des modèles d’enseignement autres que des cours magistraux », explique le Fransaskois.

Et d’ajouter : « L’approche dialogique est une tendance beaucoup plus récente, que l’on voit chez les profs plus jeunes. C’est une approche qui nous renvoie à nos responsabilités éthiques et sociales lorsque l’on parle aux autres. L’avantage, c’est que c’est une manière de responsabiliser les étudiants dans leur apprentissage. »

Une autre façon de faire

Ancien professeur à l’Université McGill, Norman Cornett ne parle pas de révolution dans le monde de l’éducation mais bien de renaissance. « Les enseignants sont les gens qui ont le plus d’impact sur l’élève en dehors des familles. Ils doivent favoriser la liberté, l’épanouissement chez les élèves et créer un espace non menaçant à l’apprentissage. »

Selon Jérôme Melançon, il y aurait une tension entre l'approche dialogique ainsi défendue et les attentes des institutions, que ce soit au niveau scolaire ou universitaire. Cet aspect a d’ailleurs fait l’objet de vives discussions lors de la conférence.

Le professeur Cornett a appliqué sa méthode dans le cours Le Canada francophone au cinéma du professeur Michael Poplyansky à la Cité, en faisant visionner aux élèves le documentaire À pleine voix, réalisé par Saïda Ouchaou-Ozarowski et portant sur le thème de l’identité des Canadiennes de confession musulmane.

La projection a été suivie d’une discussion sur la conciliation du féminisme et de l'islam. « Nous avons passé à peu près une heure et demie à discuter après le documentaire, témoigne Michael Poplyansky. Vers la fin, c’est là où c'est devenu un peu plus intense. Certains étudiants contestaient l'interprétation de l'islam qui était présenté dans le documentaire. »

Image
Le documentaire À pleine voix a été diffusé lors de la rencontre. Crédit : ONF

Le professeur réginois qualifie l’approche pédagogique de Norman Cornett d’originale et d’intéressante. « Il laisse le choix aux étudiants de déterminer un peu le déroulement du cours, explique Michael Poplyansky, ce n’est pas lui qui arrive avec un plan en proposant des activités. Il demande aux étudiants de lui poser des questions et peu importe ce que c’est, il va répondre. Ça peut être très utile pour certains cours, et moins pour d'autres. »

Une solution miracle ?

Faustina Akuoko, étudiante à la maîtrise en études francophones et interculturelles de la Cité, a assisté à la conférence. Si elle dit avoir beaucoup aimé l’intervention du professeur Cornett, elle croit tout de même que « tout ne peut pas être concentré sur son approche ».

« Comme enseignant, nous devons suivre un programme, défend-elle. Je crois que là où il est possible d’appliquer cette approche c’est quand on veut permettre aux étudiants de participer en classe, de s’exprimer, de poser des questions et de laisser aller les émotions. »

Image
Le professeur retraité Norman Cornett a développé le concept d’approche dialogique. Crédit : Site web de Norman Cornett

De son côté, Sarah Walker, qui est en troisième année du baccalauréat en éducation française, fait part de la même réserve : « En théorie, c’est une bonne idée, ça exige que les élèves participent et ça évite qu’une seule personne parle. Toutefois, je ne sais pas si c’est totalement réaliste avec notre curriculum. »

En attendant de peut-être un jour appliquer la méthode dialogique à sa salle de classe, la jeune femme retiendra l’énergie positive du professeur Cornett : « J’ai beaucoup été encouragée par son attitude d’apprenant éternel, d’apprendre toute la vie, c’était une très bonne conférence et je suis très reconnaissante d’avoir pu y assister. »

À propos du professeur Norman Cornett
D’après les informations de professornormancornett.com
Doctorant en études religieuses, disposant d’une maîtrise en histoire et langue française, le professeur Norman Cornett a publié dans de nombreux magazines canadiens et américains et a été professeur invité dans de nombreuses universités nord-américaines et européennes.Les traductions du professeur Cornett ont été présentées dans des revues littéraires de référence telles que Canadian Literature, Windsor Review, Rampike, Literary Review of Canada, FreeFall et ARC. Il est le principal traducteur du roman Farida de Naim Kattan.En outre, il a été le protagoniste principal d’un long métrage documentaire en 2009, réalisé par   Alanis Obomsawin et intitulé Professor Norman Cornett (disponible sur le site de l’Office national du film).

 

Article précédent Les enseignants renouent contact à Saskatoon
Prochain article Des Fransaskois étudieront les relations publiques à La Cité à Toronto
Imprimer
5243

Marie-Lou BernatchezMarie-Lou Bernatchez

Autres messages par Marie-Lou Bernatchez
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Au printemps ça bourgeonne à l’Association des parents fransaskois !

Au printemps ça bourgeonne à l’Association des parents fransaskois !

On plante à l’extérieur, on range à l’intérieur!

Le joli mois de mai, en plus d’être le mois de la petite enfance, est aussi synonyme de renouveau, de fin de l’hiver, de grand nettoyage et cela se vérifie au sein de nos organismes communautaires! L’Association des Parents fransaskois (APF) a organisé plusieurs activités en ce début de printemps pour les familles de Saskatoon et d’autres villes.

29 mai 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (27617)/Commentaires (0)/

La Grande Traversée

Une école de la vie

Transformés, c’est sans doute le mot qui revient le plus dans les commentaires des six élèves du Pavillon secondaire des Quatre Vents (PSQV) de Regina, qui ont participé à l’édition 2014 de La Grande Traversée (LGT) en Saskatchewan.

29 mai 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (25795)/Commentaires (0)/
Deux écoles saskatchewannaises se partagent 112 000$ de la Fondation Indigo pour l'amour de la lecture

Deux écoles saskatchewannaises se partagent 112 000$ de la Fondation Indigo pour l'amour de la lecture

Plus de 1,5 millions distribués aux écoles primaires dans le besoin

La Fondation Indigo pour l'amour de la lecture octroie des subventions du Fonds pour la littératie de 1,5 million de dollars à 20 écoles primaires dans le besoin.

28 mai 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (30805)/Commentaires (0)/
Un débat mal engagé et un mauvais choix pour le Canada

Un débat mal engagé et un mauvais choix pour le Canada

Le RESDAC se prononce sur le financement du développement des compétences

Le débat actuel concernant le financement du développement de l’alphabétisme et des compétences au Canada dérape. 

26 mai 2014/Auteur: Isabelle Salesse/Nombre de vues (35920)/Commentaires (0)/

Méga-procès pour les écoles francophones en Colombie-Britannique

« Si on construit, les gens viennent »

C’est le Champ de rêve, version francophone hors Québec. Depuis 1982, un scénario semblable s’est déroulé dans plus de 130 collectivités francophones et acadiennes. Bâtissez l’école, disaient les parents, et vous verrez, les inscriptions y seront et les jeunes y resteront.

23 mai 2014/Auteur: Lucien Chaput (Francopresse)/Nombre de vues (18600)/Commentaires (0)/
Les élèves de Debden voyagent à la Ville de Québec

Les élèves de Debden voyagent à la Ville de Québec

En novembre 2013, nous avons commencé à planifier notre premier voyage éducationnel à la Ville de Québec. Avec l'aide de nos parents, notre communauté et nos enseignants, nous avons commencé les collectes de fonds. Pendant les heures de classe, nous avons recherché les activités qui satisferaient nos résultats d'apprentissages de nos programmes d'études. Les billets d'avion étaient achetés, et avant qu'on le sache, on était parti! 

22 mai 2014/Auteur: Diana Couture – École Publique de Debden/Nombre de vues (24927)/Commentaires (0)/
Edward Simon, 1er finissant de l’école Sans-Frontières à Lloydminster

Edward Simon, 1er finissant de l’école Sans-Frontières à Lloydminster

L’histoire en marche

Le 23 mai prochain, Edward Simon deviendra le premier finissant de l’école Sans-Frontières de Lloydminster.

22 mai 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (26285)/Commentaires (0)/
Éducation en français des enfants de trois ans en Saskatchewan

Éducation en français des enfants de trois ans en Saskatchewan

La responsabilité remise aux aux CPE

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) cessera d’offrir son service de prématernelle trois ans dès la fin du mois de juin 2014 dans ses écoles, à l’exception des trois communautés où il n’y a pas de centre éducatif fransaskois. Ce sont les centres éducatifs de la petite enfance (CPE) qui seront en charge de la gestion et de l’offre du programme des trois ans.

22 mai 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (25856)/Commentaires (0)/
Aménagement linguistique en petite enfance

Aménagement linguistique en petite enfance

L'Ontario prend les devants

La petite enfance est d’une importance capitale pour les francophones et Acadiens des provinces et territoires à majorité anglophone. Et leur avenir pourrait être lié à l’adoption de politiques d’aménagement linguistique (PAL). L’Ontario prend les devants en petite enfance.

22 mai 2014/Auteur: Lucien Chaput (Francopresse)/Nombre de vues (25487)/Commentaires (0)/
Aménagement linguistique et culturel

Aménagement linguistique et culturel

Le Nouveau-Brunswick bonifie la vision éducative

Plusieurs organisations francophones au Nouveau-Brunswick saluent la Politique d’aménagement linguistique et culturel (PALC), lancée officiellement le vendredi 9 mai. Selon des représentants acadiens, il était temps que ce type d’aménagement se développe comme en Ontario.

22 mai 2014/Auteur: Louis-Marie Achille (Francopresse)/Nombre de vues (25653)/Commentaires (0)/
Le plaisir de jardiner... à l’école

Le plaisir de jardiner... à l’école

Un journaliste dans les tomates

Initiative originale à l’école d’immersion Massey, à Regina, où une vingtaine d’élèves ont appris à planter des tomates.

22 mai 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (23766)/Commentaires (0)/
Six élèves du Pavillon secondaire des Quatre-Vents (PSQV) de Regina vont traverser la Saskatchewan à vélo

Six élèves du Pavillon secondaire des Quatre-Vents (PSQV) de Regina vont traverser la Saskatchewan à vélo

Mardi 20 mai, six élèves de l’école secondaire Laval de Regina et six accompagnateurs se sont élancés à vélo de l’école Sans-Frontières de Lloydminster (CÉF) pour atteindre Bellegarde, le vendredi 23 mai. Ce parcours cycliste s’inscrit dans le cadre de l’évènement sportif La Grande Traversée (LGT), qui a débuté à Victoria le 12 mai dernier et s’achèvera à Québec le 13 juin prochain.

20 mai 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (39470)/Commentaires (0)/
Dossier spécial Petite enfance 2014

Dossier spécial Petite enfance 2014

Mai, le mois de l’éducation de la petite enfance

Le 14 mai est la Journée d’appréciation des éducatrices et des éducateurs de la petite enfance. Découvrez notre dossier sur la petite enfance. 

15 mai 2014/Auteur: Mychèle Fortin/Nombre de vues (29745)/Commentaires (0)/

Place de la petite enfance dans notre société

Dossier petite enfance - Mai 2014

Les jeunes parents qui arrivent du Québec sont toujours étonnés de découvrir ce qu’il leur en coûtera pour que leurs enfants puissent fréquenter un Centre de petite enfance (CPE) en Saskatchewan. Ils sont loin du 7 $ par jour rendu possible par le programme universel mis sur pied par le gouvernement du Québec, programme dont l'objectif premier est de permettre l'accès à un CPE, quel que soit le revenu familial. 

15 mai 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (26474)/Commentaires (0)/

L’animation culturelle dans les écoles

On apprenait récemment que le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) révisait plusieurs de ses programmes, dans le contexte de la crise financière qu’il traverse actuellement. Un de ces programmes est celui qui concerne l’embauche d’animatrices / animateurs culturels dans les écoles.

15 mai 2014/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (25305)/Commentaires (0)/
RSS
Première2728293031333536

 - mardi 12 novembre 2024