Skip Navigation

Cinquante ans de défis et de combats

L’Eau vive a connu de nombreux moments difficiles où le naufrage a parfois semblé proche. Les périodes de doutes et de problèmes financiers ont toutefois laissé place à d’autres périodes plus favorables.

Des hauts et des bas, L’Eau vive en a connu durant ces cinquante dernières années. Même les pionniers savaient que la vie d’un journal francophone en milieu minoritaire serait semée d’embûches. La première de ces épreuves fut financière. Déjà au bout de quelques années, L’Eau vive connaissait des difficultés concrètes en matière de trésorerie. 

« Le journal a dû fermer ses portes à au moins deux reprises », témoigne l’historien et ancien collaborateur du journal Laurier Gareau. « La première fois vers 1976, pas longtemps après avoir déménagé à Regina. Il y a eu un travail de réorganisation pour relancer le journal. Et, ensuite, à la fin des années 80-90, une autre période très difficile où le journal a fermé à nouveau ses portes un certain temps. »

L’Eau vive a donc été fragilisée à différents moments, subissant la montée des frais postaux, la difficulté à vendre de la publicité ou les changements de gouvernements à Ottawa et les baisses de financements qui y sont liées.

Florent Bilodeau
Florent Bilodeau, ancien président du conseil d’administration de L’Eau vive
Crédit : Radio-Canada Saskatchewan

« Monter un journal avec deux personnes, c’était quasiment un miracle », lance Florent Bilodeau, ancien président du conseil d’administration de L’Eau vive dans les années 2000, aux côtés de Claude Shink, le directeur de l’époque. Il deviendra par la suite le président du conseil d’administration de la publication, et ce, à un moment particulièrement difficile pour le journal. 

Après avoir déménagé en 2005 sur la rue Victoria, à Regina, le journal se retrouve, sept ans plus tard, à devoir vendre ce même bâtiment après y avoir découvert des problèmes structurels. Le prix des rénovations aurait été trop élevé pour le journal. Une situation qui aggrava la situation financière et le déficit de la publication qui s’élevait alors à 75 000 dollars.

« Il fallait trouver un moyen d’aller chercher et des énergies et du financement à cause du manque à gagner, raconte Florent Bilodeau. Les deux personnes qui travaillaient à produire le journal travaillaient très fort. C’était probablement, en Saskatchewan, le premier essai de télétravail parce que le rédacteur travaillait depuis chez lui et la personne qui montait et faisait tout le montage du journal travaillait dans son studio à elle. L’équipe était minime et ça ne pouvait pas durer. »

À bout de souffle, mais pas de motivation 

Marie-France Kenny
Marie-France Kenny, ancienne présidente de la Coopérative des publications fransaskoises
Crédit : Radio-Canada Saskatchewan

Chaque fois que L’Eau vive a dû fermer ses portes, la communauté fransaskoise s’est mobilisée pour lui donner un nouveau souffle. C’est ce qu’a vécu Marie-France Kenny lorsqu’elle est devenue la présidente de la Coopérative des publications fransaskoises, en 2016, peu de temps après une collecte de fonds organisée par Florent Bilodeau et un concert-bénéfice soutenu par le Centre culturel fransaskois et le Centre de la francophonie des Amériques auquel a participé l’artiste Zachary Richard.

« On peinait à y arriver : il y avait très peu d’abonnements, très peu d’engagement dans ce domaine de la part de la communauté, se souvient Marie-France Kenny. On ne s'y retrouvait pas vraiment non plus. On n'avait pas vraiment de journalistes parce qu'on n'avait pas les moyens. »

À l’époque, la vitalité du journal reposait sur Jean-Pierre Picard et Mychèle Fortin, un couple tant au travail que dans la vie. « Ils peinaient à y arriver parce qu’ils faisaient tout, relate Marie-France Kenny. Le contenu, la révision, la mise en page, le web, ils faisaient tout à deux. Donc, quand je suis arrivée, c’était un peu le chaos et je pense que ça l’était depuis un bon bout de temps. »

De l’aide extérieure 

Le plus récent regain d’énergie donné à L’Eau vive s’est produit en 2018 lorsque Marie-France Kenny s’est tournée vers l’équipe de Sophie Gaulin, actuelle directrice et rédactrice en chef de La Liberté, au Manitoba. « Je lui ai dit que j’avais besoin d’aide, explique Marie-France Kenny. Elle est venue nous voir avec son équipe et ils nous ont fait un bilan de ce qui allait et de ce qui n’allait pas. »

La rencontre s’avère décisive : « Nous avons travaillé durant trois jours de manière intensive à regarder les finances, la façon dont étaient faits les abonnements, la qualité rédactionnelle, les problèmes qu’il pouvait y avoir entre la rédaction et la publicité, explique Sophie Gaulin. On a offert quelques pistes de réflexion, surtout des solutions. Des conseils qu’ils ont appliqués et qui ont vraiment payé très rapidement. »  

L’Eau vive se professionnalise

Après le passage de Sophie Gaulin, la communauté fransaskoise a vu son journal renaître sous ses yeux. La publication s’est dotée d’une nouvelle image et a revu son choix éditorial pour que ses textes soient plus proches de la communauté fransaskoise.

« Si on allait vers une nouvelle entité journalistique qui allait se prendre au sérieux et qui allait faire du travail plus journalistique, il fallait donner le signal aux lecteurs que tout allait changer », explique la directrice et rédactrice en chef de La Liberté.

Une nouvelle maquette, un nouveau logo, mais aussi un nouveau contenu, c’est ce dont L’Eau vive avait besoin pour pérenniser son existence. « Nous avions des engagements concrets avec de nouveaux partenaires, dont le Conseil des écoles fransaskoises. Et ça, ça a fait en sorte qu’on a pu revoir toute la façon de faire du journal. Ça a été un tournant », note Marie-France Kenny. 

Le partenariat entre le journal et le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) s'est officialisé en mai 2019. Depuis, L'Eau vive publie dans chaque numéro un publireportage de deux pages rédigé par les employés du CÉF. Et c'est également en 2019 que le journal a dévoilé ses nouveaux habits à ses lecteurs : 20 pages en moyenne, imprimées en couleur et publiées toutes les deux semaines. 

Un cours plus tranquille

Lors de sa dernière assemblée générale annuelle tenue le 25 août 2021, l’équipe de L’Eau vive a pu se réjouir de voir sa situation financière s’améliorer. « Nous avons annoncé que nous n’étions plus déficitaires », se félicite le directeur général du journal, Erik Tremblay. 

« Lors de la réunion, deux personnes ont pleuré. Elles étaient là depuis longtemps ou ont déjà fait partie du conseil d’administration il y a plusieurs années. Elles étaient très émues en se disant que L’Eau vive allait bien », ponctue le directeur, confiant pour l’avenir du journal fransaskois.

Imprimer
8016

Emeline Riffenach – Radio-CanadaEmmanuel Masson

Autres messages par Emeline Riffenach – Radio-Canada
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x

Concours d’art oratoire

Coup d'oeil sur la finale provinciale du Concours d’art oratoire, organisé par Canadian Parents for French – Saskatchewan (CPF-SK) à Saskatoon, le samedi 26 avril 2014.

29 mai 2014/Auteur: Kenneth Bos/Nombre de vues (27422)/Commentaires (0)/
Au printemps ça bourgeonne à l’Association des parents fransaskois !

Au printemps ça bourgeonne à l’Association des parents fransaskois !

On plante à l’extérieur, on range à l’intérieur!

Le joli mois de mai, en plus d’être le mois de la petite enfance, est aussi synonyme de renouveau, de fin de l’hiver, de grand nettoyage et cela se vérifie au sein de nos organismes communautaires! L’Association des Parents fransaskois (APF) a organisé plusieurs activités en ce début de printemps pour les familles de Saskatoon et d’autres villes.

29 mai 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (27727)/Commentaires (0)/

La Grande Traversée

Une école de la vie

Transformés, c’est sans doute le mot qui revient le plus dans les commentaires des six élèves du Pavillon secondaire des Quatre Vents (PSQV) de Regina, qui ont participé à l’édition 2014 de La Grande Traversée (LGT) en Saskatchewan.

29 mai 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (26024)/Commentaires (0)/
Deux écoles saskatchewannaises se partagent 112 000$ de la Fondation Indigo pour l'amour de la lecture

Deux écoles saskatchewannaises se partagent 112 000$ de la Fondation Indigo pour l'amour de la lecture

Plus de 1,5 millions distribués aux écoles primaires dans le besoin

La Fondation Indigo pour l'amour de la lecture octroie des subventions du Fonds pour la littératie de 1,5 million de dollars à 20 écoles primaires dans le besoin.

28 mai 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (30851)/Commentaires (0)/
Un débat mal engagé et un mauvais choix pour le Canada

Un débat mal engagé et un mauvais choix pour le Canada

Le RESDAC se prononce sur le financement du développement des compétences

Le débat actuel concernant le financement du développement de l’alphabétisme et des compétences au Canada dérape. 

26 mai 2014/Auteur: Isabelle Salesse/Nombre de vues (36281)/Commentaires (0)/

Méga-procès pour les écoles francophones en Colombie-Britannique

« Si on construit, les gens viennent »

C’est le Champ de rêve, version francophone hors Québec. Depuis 1982, un scénario semblable s’est déroulé dans plus de 130 collectivités francophones et acadiennes. Bâtissez l’école, disaient les parents, et vous verrez, les inscriptions y seront et les jeunes y resteront.

23 mai 2014/Auteur: Lucien Chaput (Francopresse)/Nombre de vues (18609)/Commentaires (0)/
Les élèves de Debden voyagent à la Ville de Québec

Les élèves de Debden voyagent à la Ville de Québec

En novembre 2013, nous avons commencé à planifier notre premier voyage éducationnel à la Ville de Québec. Avec l'aide de nos parents, notre communauté et nos enseignants, nous avons commencé les collectes de fonds. Pendant les heures de classe, nous avons recherché les activités qui satisferaient nos résultats d'apprentissages de nos programmes d'études. Les billets d'avion étaient achetés, et avant qu'on le sache, on était parti! 

22 mai 2014/Auteur: Diana Couture – École Publique de Debden/Nombre de vues (24937)/Commentaires (0)/
Edward Simon, 1er finissant de l’école Sans-Frontières à Lloydminster

Edward Simon, 1er finissant de l’école Sans-Frontières à Lloydminster

L’histoire en marche

Le 23 mai prochain, Edward Simon deviendra le premier finissant de l’école Sans-Frontières de Lloydminster.

22 mai 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (26439)/Commentaires (0)/
Éducation en français des enfants de trois ans en Saskatchewan

Éducation en français des enfants de trois ans en Saskatchewan

La responsabilité remise aux aux CPE

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) cessera d’offrir son service de prématernelle trois ans dès la fin du mois de juin 2014 dans ses écoles, à l’exception des trois communautés où il n’y a pas de centre éducatif fransaskois. Ce sont les centres éducatifs de la petite enfance (CPE) qui seront en charge de la gestion et de l’offre du programme des trois ans.

22 mai 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (25934)/Commentaires (0)/
Aménagement linguistique en petite enfance

Aménagement linguistique en petite enfance

L'Ontario prend les devants

La petite enfance est d’une importance capitale pour les francophones et Acadiens des provinces et territoires à majorité anglophone. Et leur avenir pourrait être lié à l’adoption de politiques d’aménagement linguistique (PAL). L’Ontario prend les devants en petite enfance.

22 mai 2014/Auteur: Lucien Chaput (Francopresse)/Nombre de vues (25550)/Commentaires (0)/
Aménagement linguistique et culturel

Aménagement linguistique et culturel

Le Nouveau-Brunswick bonifie la vision éducative

Plusieurs organisations francophones au Nouveau-Brunswick saluent la Politique d’aménagement linguistique et culturel (PALC), lancée officiellement le vendredi 9 mai. Selon des représentants acadiens, il était temps que ce type d’aménagement se développe comme en Ontario.

22 mai 2014/Auteur: Louis-Marie Achille (Francopresse)/Nombre de vues (25701)/Commentaires (0)/
Le plaisir de jardiner... à l’école

Le plaisir de jardiner... à l’école

Un journaliste dans les tomates

Initiative originale à l’école d’immersion Massey, à Regina, où une vingtaine d’élèves ont appris à planter des tomates.

22 mai 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (23789)/Commentaires (0)/
Six élèves du Pavillon secondaire des Quatre-Vents (PSQV) de Regina vont traverser la Saskatchewan à vélo

Six élèves du Pavillon secondaire des Quatre-Vents (PSQV) de Regina vont traverser la Saskatchewan à vélo

Mardi 20 mai, six élèves de l’école secondaire Laval de Regina et six accompagnateurs se sont élancés à vélo de l’école Sans-Frontières de Lloydminster (CÉF) pour atteindre Bellegarde, le vendredi 23 mai. Ce parcours cycliste s’inscrit dans le cadre de l’évènement sportif La Grande Traversée (LGT), qui a débuté à Victoria le 12 mai dernier et s’achèvera à Québec le 13 juin prochain.

20 mai 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (39565)/Commentaires (0)/
Dossier spécial Petite enfance 2014

Dossier spécial Petite enfance 2014

Mai, le mois de l’éducation de la petite enfance

Le 14 mai est la Journée d’appréciation des éducatrices et des éducateurs de la petite enfance. Découvrez notre dossier sur la petite enfance. 

15 mai 2014/Auteur: Mychèle Fortin/Nombre de vues (29880)/Commentaires (0)/

Place de la petite enfance dans notre société

Dossier petite enfance - Mai 2014

Les jeunes parents qui arrivent du Québec sont toujours étonnés de découvrir ce qu’il leur en coûtera pour que leurs enfants puissent fréquenter un Centre de petite enfance (CPE) en Saskatchewan. Ils sont loin du 7 $ par jour rendu possible par le programme universel mis sur pied par le gouvernement du Québec, programme dont l'objectif premier est de permettre l'accès à un CPE, quel que soit le revenu familial. 

15 mai 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (26601)/Commentaires (0)/
RSS
Première2728293031333536

 - lundi 18 novembre 2024