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Jean-Pierre Picard
/ Catégories: 2016, Éditorial, Éducation

Communications scolaires

Ça a bardé ces dernières semaines dans les couloirs d’écoles. L’annonce du retour de l’ancien directeur de l’Éducation du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a fortement polarisé les parents. D’un côté, il y a ceux qui appuient sans réserve la réembauche de monsieur Bernard Roy, et de l’autre, ceux qui s’opposent farouchement au retour de celui dont la gestion a été fortement critiquée par la vérificatrice provinciale. C’est une situation où le terme « division » scolaire est tout à fait approprié.

Cette décision a généré une pétition signée par plus de 400 personnes et deux rencontres « publiques » tenues à huis-clos. La seconde de ces rencontres a requis la présence d’un ancien juge de la Cour suprême pour guider les conseillers pendant ce huis-clos de 7 heures. Un ancien magistrat de la plus haute cours du pay? À huis-clos avec des conseillers scolaires pendant 7 heures? On peut légitimement se demander s'il y avait déjà certaines ententes signées entre le CÉF et monsieur Roy qui auraient rendu coûteuse une annulation de l’embauche. 

Total des courses : on maintient l’embauche de monsieur Roy et on lui crée un nouveau poste. Il s’occupera de projets et sera le mentor du prochain directeur des études. Mais si je me fie à ce que j’entends sur la forte personnalité de monsieur Roy, acceptera-t-il d’être mentor d’une personne qui voudrait faire les choses de façon différente? Et en attendant, qui sera directeur des études?

S’il y a un enjeu légal au maintien de cette embauche, le CÉF devrait le dire car ça aiderait à faire passer la pilule de la création d’un nouveau poste cadre alors qu’il y a des besoins pressants en ressources humaines dans les écoles. 

C’est ce qui est malsain dans tout ça : la discrétion, non, le silence de nos dirigeants scolaires. Dans toute cette histoire, ils n'ont jamais pris les devants pour expliquer le pourquoi et le comment de décisions importantes. Et ça ne date pas d’hier. Depuis des années, c’est à travers les médias ou les groupes de parents insatisfaits que l’on entend parler du CÉF.

Les conseillers scolaires en faveur de la réembauche de monsieur Roy auraient dû expliquer les raisons de leur appui. Considèrent-ils que monsieur Roy a eu sa leçon et qu’il n’investira plus des millions en services que l’on juge importants, comme le préscolaire, avant de s’assurer que le financement est au rendez-vous? Il a tout de même des habiletés de gestionnaire. Et il a de l’expérience dans le pilotage de recours juridiques, atout non négligeable pour plusieurs parents qui réclament un retour aux recours pour au moins clarifier la portée de l’Article 23 sur le préscolaire. 

Les déficiences des communications aux CÉF ont été maintes fois décriées et des correctifs ont été promis tout aussi souvent. Mais pour bien communiquer, il faudrait d’abord que les dirigeants scolaires démontrent un minimum de respect pour les parents qu’ils affirment représenter.

Est-ce normal d’inviter les parents à une rencontre « publique » qui sera, dès l’entrée de jeu, transformée en huis-clos de 7 heures? De les faire patienter tout ce temps pour ensuite quitter sans leur adresser la parole? Qui est responsable de telles décisions?

Il n'y a pas qu'au chapitre des mauvaises nouvelles et des dossiers difficiles que les communications du CÉF laissent à désirer. C'est pareil pour les bonnes nouvelles. 

Saviez-vous que la question des toits rouges à Gravelbourg a été réglée avec la province qui verse au CÉF 400 000$?  Ou même que la province a fini par payer la note pour le déménagement des portatives à North Battleford et Ponteix?  Ce sont de bonnes nouvelles qui auraient mérité d’être partagées.


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