L’art d’ouvrir un bocal
Afin de préserver les aliments, les humains utilisent depuis très, très longtemps des bocaux de toutes sortes. Et pour s’assurer que les produits soient conservés le plus longtemps possible, on y met des couvercles. Et on s’assure que ceux-ci soient fermés le plus hermétiquement possible. Jusque-là, pas de problème. C’est quand il faut les ouvrir que la difficulté survient.
Dernièrement, après avoir remplacé un pot de confiture, j’ai tenté d’en ouvrir un nouveau. Normalement, avec un peu de force et de dextérité, je parviens à ouvrir ce damné couvercle. Rien à faire. Bon ! Je me suis dit qu’avec l’âge, j’avais perdu de la force, et comme je n’avais pas de plus jeunes personnes autour de moi, j’ai dû regarder à d’autres solutions.
Dans le mini-coffre à outils que nous gardons dans la cuisine, il y a toutes sortes de gadgets qui devraient être efficaces. C’est tellement simple quand on voit l’annonce à la télévision. J’ai donc essayé avec une pince qui s’adapte à la largeur du couvercle. Pas plus de résultats. On s’est mis à deux, mon épouse et moi, et toujours pas plus de résultats.
Puis, il y a cette manette avec un caoutchouc que l’on met autour du couvercle et que l’on resserre par la suite. Ensuite, on fait le mouvement dans le sens de l’ouverture, comme la personne le fait à la télévision. Pop, avec lui ça marche. Mais à la maison, pas de résultat.
Je me suis rappelé les méthodes de ma mère, qu’elle tenait probablement de ma grand-mère. Il y avait deux solutions : la première consistait à prendre un couteau et à marteler le couvercle avec l’endos du couteau. En général, à force de donner des coups, on vient à bout de la résistance du couvercle qui s’ouvre. Sinon, elle faisait couler de l’eau chaude sur le couvercle du pot et, après un certain temps de refroidissement, elle arrivait à tourner le couvercle récalcitrant. Ou encore, elle mettait son tablier autour du couvercle et cela donnait une certaine force d’adhésion qui pouvait permettre de tourner le couvercle. Enfin, il y avait toujours à attendre mon père qui en viendrait à bout, je ne sais pas trop comment.
Des couvercles rebelles en tous genres
Il y a aussi ces foutus petits couvercles que l’on retrouve sur les bocaux de pilules. Pour des questions de sécurité et pour les protéger des enfants, on a inventé des couvercles autant à l’épreuve des petits que des grands.
Dernièrement, ayant des problèmes de santé, j’ai reçu quelques prescriptions : certains médicaments dans un gros bocal et d’autres dans un petit. Il faut pratiquement un cours pour parvenir à ouvrir ceux-ci. Il faut être exactement à l’endroit où le coche se trouve et donner un bon coup pour ouvrir le bocal. Et comme je n’avais pas une très bonne coordination à ce moment-là, je dois dire que j’en ai arraché pour aller chercher ces pilules miracles.
Avec l’intelligence artificielle et ses multiples applications à l’horizon, on inventera bientôt des contenants qui pourront être ouverts en utilisant un mot de passe. Il faudra évidemment que le mot de passe soit sécuritaire, avec au moins une lettre majuscule, un signe de ponctuation et quelques chiffres en plus d’être long d’un minimum de huit caractères… On sera à l’ère des bocaux intelligents.
Vous pouvez en rire si vous voulez, mais avec l’avancée extrêmement rapide en informatique, c’est possiblement pour demain. En attendant, je n’ai toujours pas réussi à ouvrir mon pot de confiture !
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Michel Vézina
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