Skip Navigation
L’excision, une pratique dont il faut parler

L’excision, une pratique dont il faut parler

Sorti en 2023, le documentaire Koromousso : Grande sœur a été projeté le 9 mars à Saskatoon à l’occasion de la Journée internationale des femmes. Une initiative de la Fédération des francophones de Saskatoon (FFS) et de CINERGIE, la projection a abordé la question de la féminité, et en particulier les conséquences de l’excision.

Produit par l’Office national du fim (ONF), Koromousso : Grande sœur est une coréalisation de Habibata Ouarme et Jim Donovan.

Le film d’une heure et quart explore le phénomène de l’excision, une mutilation des organes sexuels féminins qui sévit particulièrement en Afrique.  

Cette pratique s’opère sur des jeunes filles depuis des siècles, et ce, sans anesthésie, dans des conditions peu hygiéniques. L’UNICEF estime que 200 millions de filles et femmes dans le monde en sont victimes.

Une histoire poignante

Koromousso raconte l’histoire d’un groupe de Canadiennes d’origine africaine qui décident de briser les tabous à propos de la sexualité féminine.

La coréalisatrice Habibata Ouarme aborde ainsi la problématique des mutilations par le prisme de récits intimes.

Certaines des protagonistes sont mêmes les amies de la coréalisatrice, comme Safieta Sawadogo et Zainabou Ouedraogo.

Ces héroïnes revendiquent non seulement le droit de se réapproprier leurs corps, mais témoignent aussi de leur chemin vers la guérison, que ce soit en Afrique ou au Canada.

Une expérience traumatisante

D’origine ivoirienne et burkinabée, Habibata Ouarme est une cinéaste canadienne qui a été elle-même victime de l’excision à l’âge de 6 ans.

Tout comme ses amies, elle se souvient de l’excision comme d’une expérience amère et douloureuse. Entourée et immobilisée par trois femmes, un genou sur la poitrine, la fillette devenue femme n’a jamais pu se défaire de ce trauma.

« Il n’y a rien qui explique le fait que tu puisses couper le clitoris d’une fille », déclare-t-elle, toujours à la recherche des raisons qui ont pu justifier un tel acte.

Dans certaines cultures, l’excision vise à contrôler la sexualité des femmes, s’assurant par là qu’elles n’aient pas de rapports sexuels avant le mariage ni ne trompent leur futur mari.

Cette pratique dite culturelle se produit sur des filles âgées de 5 à 17 ans, parfois sous le regard impuissant des parents.

« C’est difficile d’en vouloir aux parents, parce que ma mère en a été victime aussi, au même titre que ma grand-mère », souligne Habibata Ouarme.

Avec son film, la réalisatrice tente de montrer à quel point le phénomène est ancré au sein de certaines communautés. Parfois, refuser de faire exciser son enfant est même synonyme de retrait de la vie sociale.

De graves séquelles

Pourtant, l’excision provoque chez les jeunes filles des effets néfastes tant sur le plan physique que psychologique et affectif.

L’une des victimes qui apparaît dans le film, Safieta Sawadogo, éprouve un sentiment d’infériorité et de honte du fait de l’absence de clitoris. « Je veux me sentir comme une femme complète », dit-elle.

Cette mutilation reste gravée dans la mémoire de Safieta, lui causant un stress post-traumatique encore trente ans après. Elle espère un jour pouvoir s’en défaire pour se réapproprier son corps.

Une tentative de guérison

Il existe une chirurgie réparatrice pour alléger la souffrance des victimes. Celle-ci consiste à inciser le tissu cicatriciel, mettre à nu les nerfs enfouis et greffer un nouveau tissu.

Motivée, Safieta s’est rendue au Burkina Faso pour recevoir une reconstruction du clitoris. « Je ne suis pas sensible mais plutôt irritée lors des rapports sexuels. À cause de la frustration de ce que j’ai subi, je veux récupérer ce qu’on m’a volé », défend-elle.

Selon la docteure Angela Deane, gynécologue obstétricienne à l’Université de Toronto, cette opération peut avoir un effet positif considérable pour le bien-être des femmes concernées.

L’experte note « un meilleur sentiment de la restauration de leur identité et de leur anatomie, une meilleure fonction sexuelle, une meilleure capacité de sensation et d’orgasme et une diminution de la douleur ».

Safieta en atteste personnellement : « Après la chirurgie, mon estime de moi a changé, je suis devenue une femme qui avait plus confiance en elle. »

Encore des progrès à faire

Toutefois, peu de praticiens exécutent cette chirurgie. Au Canada, le traitement est encore rare, la reconstruction du clitoris relevant encore du domaine esthétique jusqu’à peu et étant par conséquent non couvert par les assurances médicales.

À cela s’ajoutent d’autres obstacles d’après Angela Deane : « Nous manquons de personnel bien formé et expérimenté dans le domaine, et nous n’avons pas non plus de financement pouvant soutenir les soins holistiques nécessaires aux femmes affectées. »

L’excision est une coutume répandue dans une trentaine de pays, dont la plupart sont en Afrique. On estime qu’une jeune fille de moins de 12 ans subit une mutilation génitale toutes les 10 secondes.

Imprimer
5007

Bertrand Simb Simb – IJL-Réseau.PresseGhita Hanane

Autres messages par Bertrand Simb Simb – IJL-Réseau.Presse
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x

Tentative de conciliation entre les enseignants et le gouvernement

Après avoir été secouée par des remous internes ces derniers jours avec l’éviction de son président, Colin Keess, pour des  motifs encore flous, lors  d’un vote de non-confiance, la Fédération des enseig nants de la Saskatchewan (Saskatchewan Teachers’ Federation – STF) et  le gouvernement de la Saskatchewan se sont mis d’accord pour faire appel  à un conciliateur puisque  les négociations qu’ils  ont engagées pour la rédaction d’une nouvelle convention collective sont au point mort.

21 août 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (22535)/Commentaires (0)/

Réparer les erreurs du passé ou préparer l’avenir?

Dans les démarches entourant sa demande d’injonction pour réclamer un montant supplémentaire de 5,2 millions de dollars au gouvernement provincial, le Conseil scolaire fransaskois n’a pas mis toutes les chances de son côté. 

14 août 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (26524)/Commentaires (0)/

CSF : Une injonction plaidée dans des conditions défavorables

Le Conseil scolaire fransaskois (CSF) a, comme prévu, plaidé par la voix de son avocat, Me Roger Lepage, devant la Cour du Banc de la Reine à Regina, lors d’une injonction, pour obtenir la somme de 5,2 millions de dollars du gouvernement provincial les 6 et 7 août derniers.

14 août 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (24710)/Commentaires (0)/
Les parents déplorent la nouvelle cause juridique du CSF

Les parents déplorent la nouvelle cause juridique du CSF

Le Conseil scolaire fransaskois retourne devant les tribunaux

Mises à pied, démission du directeur, réductions de programmes et coupure du budget de 4,4 millions $. Suivant l’échec de pourparlers, le gouvernement a décrété le 12 juin un audit des finances du Conseil scolaire fransaskois. Le 26 juin, le CSF lançait une nouvelle poursuite

10 juillet 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (25353)/Commentaires (0)/
Droits ancestraux des autochtones

Droits ancestraux des autochtones

L’obligation de consulter est immédiate

La Cour suprême du Canada vient alourdir le fardeau des gouvernements et des entreprises dans l’exploitation des ressources sur les terres ancestrales. Le jugement du 26 juin pourrait impacter un grand nombre de négociations, partout au pays.

10 juillet 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (25587)/Commentaires (0)/

L’École secondaire Collège Mathieu récompense ses élèves méritants lors de son Gala 2014

L’école secondaire Collège Mathieu tenait son Gala annuel le jeudi 26 juin 2014. Parents, amis, élèves et membres du personnel se sont tous réunis pour récompenser les élèves qui se sont distingués durant la dernière année scolaire. La soirée a débuté par un barbecue, suivi du Gala aminé par Sydney Auger.

10 juillet 2014/Auteur: École secondaire Collège Mathieu/Nombre de vues (25142)/Commentaires (0)/

Et c’est reparti

C’est, hélas, grâce aux visites périodiques dans les couloirs des tribunaux que la francophonie canadienne réussit tant bien que mal à tirer son épingle du jeu. Le dossier scolaire a tenu pas mal d’avocats occupés ces dernières années à l’échelle du pays afin de s’assurer que l’éducation en français ait droit de cité à l’échelle du pays. Et ce n’est pas fini! 

3 juillet 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (26866)/Commentaires (0)/
La crise financière des écoles fransaskoises

La crise financière des écoles fransaskoises

Au fil des années, le Conseil scolaire fransaskois (CSF) a présenté au gouvernement plusieurs projets de budget d’obligation constitutionnelle successifs. Il s’agit, chaque année, de demander des montants qui, selon le CSF, devraient lui être attribués afin de respecter les obligations posées par l’article 23 de la charte canadienne des droits et libertés, qui garantit le droit à l’instruction dans la langue de la minorité. Le fossé entre les propositions de budget du CSF et les autorisations accordées par le ministère de l’Éducation n’a cessé de se creuser au cours de ces dernières années, même si les résultats des injonctions ont parfois limité cet écart. 

2 juillet 2014/Auteur: Arnaud Decroix/Nombre de vues (25474)/Commentaires (0)/

Soulignons la réussite!

Jeudi le 26 juin, plusieurs élèves du Pavillon secondaire des Quatre Vents (PSQV) de l’école Monseigneur de Laval ont été reconnus lors de l’édition 2014 du Gala Méritas.

2 juillet 2014/Auteur: Stéphanie Alain/Nombre de vues (26770)/Commentaires (0)/
Remise des diplômes aux finissants du Collège Mathieu pour l’année 2013-2014

Remise des diplômes aux finissants du Collège Mathieu pour l’année 2013-2014

Les petits plats avaient été mis dans les grands, samedi 28 juin à 14 h au Carrefour horizons, pour célébrer les diplômés de la promotion 2014 du Collège Mathieu (CM). 

2 juillet 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (29523)/Commentaires (0)/
Le Conseil scolaire fransaskois demande une injonction contre le gouvernement

Le Conseil scolaire fransaskois demande une injonction contre le gouvernement

Jeudi 26 juin, le Conseil scolaire fransaskois (CSF) a pris la décision de retourner devant les tribunaux pour tenter d’obtenir des fonds supplémentaires de la part du gouvernement provincial. Il y a trois mois, le CSF signait pourtant une convention de suspension des instances judiciaires pour une durée d’un an renouvelable. Voici le récit des événements qui auront conduit à ce revirement.

30 juin 2014/Auteur: Arnaud Decroix/Nombre de vues (31482)/Commentaires (0)/
Réorganisation des services spécialisés aux élèves du CÉF

Réorganisation des services spécialisés aux élèves du CÉF

Lettre aux parents du directeur de l'éducation du Conseil des écoles fransaskoises

Mise à jour du directeur de l'éducation du Conseil des écoles fransaskoises, Donald Michaud, sur la réorganisation des services spécialisés aux élèves.
26 juin 2014/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (26798)/Commentaires (0)/

Soirée Méritas, l’école Providence récompense ses élèves les plus méritants

C’est ce mercredi 18 juin 2014 que l’école Providence de Vonda a choisi de récompenser ses élèves les plus méritants avec sa traditionnelle soirée Méritas.

26 juin 2014/Auteur: Abdoul Sall – ACFT/Nombre de vues (30285)/Commentaires (0)/

Rencontre de travail du Conseil scolaire fransaskois à Saskatoon

Des défis et des questions

Le vendredi 20 juin, le Conseil scolaire fransaskois (CSF) a tenu une rencontre de travail à Saskatoon. Au cours de celle-ci, André Denis a été confirmé dans son poste de président. Le conseiller de Zenon Park, Denis Marchildon, remplace Simone Couture à la vice-présidence. 

26 juin 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (28348)/Commentaires (0)/

Bourses d'études de la Fondation fransaskoise: Réflexions des lauréats

Des finissants de 12e année reçoivent un appui du Fonds Bourses d'études Louis et Gabrielle Lepage

Le Fonds Bourses d’études Louis et Gabrielle Lepage a pour but de fournir une bourse d’études à chaque finissant de la 12e année des écoles francophones du sud de la Saskatchewan. La Fondation fransaskoise verse annuellement jusqu’à 100% des montants des revenus nets générés par le capital du fonds « Bourses d’études Louis et Gabrielle Lepage. »

26 juin 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (27382)/Commentaires (0)/
RSS
Première2526272830323334Dernière

 - dimanche 17 novembre 2024