Skip Navigation
Fonds l'Eau vive banniere Nouveau système d'abonnement
Causerie avec Donald Sirois: Entre amour du français et assimilation

Causerie avec Donald Sirois: Entre amour du français et assimilation

Donald Sirois lors de la causerie Résot'âges, le 14 février 2020

Donald Sirois lors de la causerie Résot'âges, le 14 février 2020

À 80 ans passés, Donald Sirois a vu les effets de l’assimilation au cours des dernières décennies.
Photo: Jean-Philippe Deneault (2020)
SASKATOON - Dans le cadre du projet Résot’âges de la Cité universitaire francophone et de la Fédération des ainés fransaskois, le retraité Donald Sirois s’est interrogé sur la place du français dans ses divers milieux de vie. Le 14 février 2020, à l’occasion de la Saint-Valentin, il a partagé son amour pour la langue de Molière au Relais de Saskatoon.

Le foyer de personnes aînées où Donald Sirois réside, le Columbian Manor de Saskatoon, qu’il appelle affectueusement « le manoir », est un milieu de vie majoritairement anglophone. Malgré son éducation scolaire, familiale et religieuse en français, il constate chez les francophones qu’il côtoie un réflexe à parler en anglais.

Cette situation crée une insécurité à l’égard de son propre usage du français. « Je suis en danger d’en oublier la facilité et la spontanéité. Malgré toutes ces années, je me surprends d’avoir un réflexe anglophone. […] Je me surprends à penser en anglais et je me vois traduire en français, pour me rappeler ce que je voulais dire… en français ! », a-t-il expliqué à la vingtaine d’aînés présents à sa causerie.

Les aléas de l’assimilation

Donald Sirois reconnaît que pour survivre, tous les francophones ont dû apprendre la langue de la majorité. « On voulait s’intégrer dans la majorité, et ce, pour de nombreuses raisons : le travail d’abord, l’accès aux médias qui n’étaient à l’époque qu’en anglais », se souvient-il. Selon lui, cela a fait du français une langue dépassée, surtout pour les plus jeunes générations. Le terrain était ainsi fertile à l’assimilation. « Nous parlions spontanément l’anglais ! », lance-t-il.

L’octogénaire prend pour exemple sa propre famille, qui se rassemble annuellement au jour de l’An depuis son arrivée à Vonda en 1909. « Cette année, nous étions 125. Nous chantions tous Mon Dieu bénissez la nouvelle année, on a fait le bénédicité en français et en anglais. Mais après ça, ‘welcome to England !, tout se passe en anglais, remarque-t-il. Ma nièce aînée commençait ses phrases en français pour les terminer en anglais. Pourquoi ? Car sur les 125 convives, une quarantaine ne parlaient que l’anglais. »

Un changement d’attitude chez les plus jeunes ?

Les statistiques sont pourtant encourageantes d’après Donald Sirois. Il mentionne que plus de 60 000 étudiants apprennent le français dans les écoles de la Saskatchewan. Il a espoir que « les parents de demain » n’auront pas peur de s’exprimer en français comme ce fut le cas pour leurs grands-parents.

Cet engouement pour la langue française serait selon lui en partie dû aux avantages du bilinguisme dans l’ensemble du pays, « et pas juste à Ottawa, au Québec et au Nouveau-Brunswick ». Par ailleurs, le Fransaskois observe que la majorité linguistique a aujourd’hui moins peur du français parlé publiquement. « Je reconnais que la population plus âgée, comme moi, changera peu à cet égard, déplore-t-il. Chacun et chacune d’entre nous a sa force, ses convictions, permettant de participer à sa façon à ce changement d’attitude chez nous en Saskatchewan », insiste-t-il.

La part de chacun

Pour Donald Sirois, parler français dans les divers milieux de vie est d’une importance capitale. Il cite à titre d’exemple les rencontres familiales. « Lorsque les enfants entendent les membres plus âgés parler français, cela suscite un questionnement et une curiosité chez eux par rapport à la langue de leurs ancêtres. »

Il explique qu’au manoir où il réside, environ une vingtaine de personnes parlent le français. « Quand nous nous croisons dans les corridors, les bonjours se font en français… exprès ! », dit-il, suscitant un rire dans la salle. Pour garder la forme, il a adopté l’habitude quotidienne d’écrire au moins une demi-heure en français dans un journal. Il répond également au téléphone en disant « bonjour » avant même de savoir à qui il parle. Enfin, même si « [s]a vision n’est plus ce qu’elle était, la lecture de L’Eau vive s’impose ! », martèle-t-il.

Pour Donald Sirois, la contribution communautaire passe d’abord par la participation à des activités que l’on aime. Il a pour sa part fondé l’Association des golfeurs amateurs fransaskois, monté des spectacles musicaux dans le cadre du festival multiculturel Mosaic à Regina et fondé une ligue francophone de ballon sur glace.

« Lorsque nous avons monté le spectacle communautaire Mon homestead, mon amour, ce fut un des plus grands succès de ma vie ! », dit-il, la voix pleine d’émotion. Le retraité insiste sur l’importance d’apprendre à se connaître et surtout de contribuer à des activités que l’on affectionne. La présentation fut suivie d’un échange visionnable sur la page Facebook de la Cité universitaire.

Imprimer
29409

Jean-Philippe Deneault - Initiative de journalisme local - APF Jean-Philippe Deneault

Autres messages par Jean-Philippe Deneault - Initiative de journalisme local - APF
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Le CÉF restructure ses services face à ses défis budgétaires

Le CÉF restructure ses services face à ses défis budgétaires

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a dévoilé, le 18 août dernier, les détails de la restructuration de ses services éducatifs. Ces changements ont été apportés afin, selon le CÉF, de «mieux répondre aux nouveaux défis qui découlent des compressions budgétaires annoncées en juin 2014. [L]a réorganisation des services voués aux élèves permettra de favoriser la réussite des élèves et l’accompagnement des intervenants dans les écoles. »

28 août 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (27148)/Commentaires (0)/
Jugement dans la crise scolaire fransaskoise

Jugement dans la crise scolaire fransaskoise

La Cour octroie dix fois moins que réclamé

Le juge Barrington Foote de la Cour du Banc de la Reine a ordonné au gouvernement de la Saskatchewan, le 19 août, de payer la somme de 500 000 $ pour renflouer les coffres du Conseil scolaire fransaskois (CSF) pour l’année 2014-2015.

28 août 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (29578)/Commentaires (0)/
La Résidence à l’ESCM de Gravelbourg est finalement fermée.

La Résidence à l’ESCM de Gravelbourg est finalement fermée.

Le début de la fin.

À entendre que le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a finalement fermé la résidence à l’École secondaire Collège Mathieu (ESCM) de Gravelbourg n’était pas une grande surprise pour moi. J’ai été le premier directeur académique de l’ESCM sous les auspices du CÉF. 

28 août 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (22343)/Commentaires (0)/

Tentative de conciliation entre les enseignants et le gouvernement

Après avoir été secouée par des remous internes ces derniers jours avec l’éviction de son président, Colin Keess, pour des  motifs encore flous, lors  d’un vote de non-confiance, la Fédération des enseig nants de la Saskatchewan (Saskatchewan Teachers’ Federation – STF) et  le gouvernement de la Saskatchewan se sont mis d’accord pour faire appel  à un conciliateur puisque  les négociations qu’ils  ont engagées pour la rédaction d’une nouvelle convention collective sont au point mort.

21 août 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (22717)/Commentaires (0)/

Réparer les erreurs du passé ou préparer l’avenir?

Dans les démarches entourant sa demande d’injonction pour réclamer un montant supplémentaire de 5,2 millions de dollars au gouvernement provincial, le Conseil scolaire fransaskois n’a pas mis toutes les chances de son côté. 

14 août 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (26878)/Commentaires (0)/

CSF : Une injonction plaidée dans des conditions défavorables

Le Conseil scolaire fransaskois (CSF) a, comme prévu, plaidé par la voix de son avocat, Me Roger Lepage, devant la Cour du Banc de la Reine à Regina, lors d’une injonction, pour obtenir la somme de 5,2 millions de dollars du gouvernement provincial les 6 et 7 août derniers.

14 août 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (25022)/Commentaires (0)/
Les parents déplorent la nouvelle cause juridique du CSF

Les parents déplorent la nouvelle cause juridique du CSF

Le Conseil scolaire fransaskois retourne devant les tribunaux

Mises à pied, démission du directeur, réductions de programmes et coupure du budget de 4,4 millions $. Suivant l’échec de pourparlers, le gouvernement a décrété le 12 juin un audit des finances du Conseil scolaire fransaskois. Le 26 juin, le CSF lançait une nouvelle poursuite

10 juillet 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (25651)/Commentaires (0)/
Droits ancestraux des autochtones

Droits ancestraux des autochtones

L’obligation de consulter est immédiate

La Cour suprême du Canada vient alourdir le fardeau des gouvernements et des entreprises dans l’exploitation des ressources sur les terres ancestrales. Le jugement du 26 juin pourrait impacter un grand nombre de négociations, partout au pays.

10 juillet 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (25881)/Commentaires (0)/

L’École secondaire Collège Mathieu récompense ses élèves méritants lors de son Gala 2014

L’école secondaire Collège Mathieu tenait son Gala annuel le jeudi 26 juin 2014. Parents, amis, élèves et membres du personnel se sont tous réunis pour récompenser les élèves qui se sont distingués durant la dernière année scolaire. La soirée a débuté par un barbecue, suivi du Gala aminé par Sydney Auger.

10 juillet 2014/Auteur: École Mathieu de Gravelbourg/Nombre de vues (25440)/Commentaires (0)/

Et c’est reparti

C’est, hélas, grâce aux visites périodiques dans les couloirs des tribunaux que la francophonie canadienne réussit tant bien que mal à tirer son épingle du jeu. Le dossier scolaire a tenu pas mal d’avocats occupés ces dernières années à l’échelle du pays afin de s’assurer que l’éducation en français ait droit de cité à l’échelle du pays. Et ce n’est pas fini! 

3 juillet 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (27131)/Commentaires (0)/
La crise financière des écoles fransaskoises

La crise financière des écoles fransaskoises

Au fil des années, le Conseil scolaire fransaskois (CSF) a présenté au gouvernement plusieurs projets de budget d’obligation constitutionnelle successifs. Il s’agit, chaque année, de demander des montants qui, selon le CSF, devraient lui être attribués afin de respecter les obligations posées par l’article 23 de la charte canadienne des droits et libertés, qui garantit le droit à l’instruction dans la langue de la minorité. Le fossé entre les propositions de budget du CSF et les autorisations accordées par le ministère de l’Éducation n’a cessé de se creuser au cours de ces dernières années, même si les résultats des injonctions ont parfois limité cet écart. 

2 juillet 2014/Auteur: Arnaud Decroix/Nombre de vues (25675)/Commentaires (0)/

Soulignons la réussite!

Jeudi le 26 juin, plusieurs élèves du Pavillon secondaire des Quatre Vents (PSQV) de l’école Monseigneur de Laval ont été reconnus lors de l’édition 2014 du Gala Méritas.

2 juillet 2014/Auteur: Stéphanie Alain/Nombre de vues (27031)/Commentaires (0)/
Remise des diplômes aux finissants du Collège Mathieu pour l’année 2013-2014

Remise des diplômes aux finissants du Collège Mathieu pour l’année 2013-2014

Les petits plats avaient été mis dans les grands, samedi 28 juin à 14 h au Carrefour horizons, pour célébrer les diplômés de la promotion 2014 du Collège Mathieu (CM). 

2 juillet 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (29909)/Commentaires (0)/
Le Conseil scolaire fransaskois demande une injonction contre le gouvernement

Le Conseil scolaire fransaskois demande une injonction contre le gouvernement

Jeudi 26 juin, le Conseil scolaire fransaskois (CSF) a pris la décision de retourner devant les tribunaux pour tenter d’obtenir des fonds supplémentaires de la part du gouvernement provincial. Il y a trois mois, le CSF signait pourtant une convention de suspension des instances judiciaires pour une durée d’un an renouvelable. Voici le récit des événements qui auront conduit à ce revirement.

30 juin 2014/Auteur: Arnaud Decroix/Nombre de vues (31728)/Commentaires (0)/
Réorganisation des services spécialisés aux élèves du CÉF

Réorganisation des services spécialisés aux élèves du CÉF

Lettre aux parents du directeur de l'éducation du Conseil des écoles fransaskoises

Mise à jour du directeur de l'éducation du Conseil des écoles fransaskoises, Donald Michaud, sur la réorganisation des services spécialisés aux élèves.
26 juin 2014/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (27109)/Commentaires (0)/
RSS
Première2526272830323334Dernière

 - dimanche 22 décembre 2024