Skip Navigation
Nouveau système d'abonnement Fonds l'Eau vive banniere
Max Alexis Fortin-Landry

David Baudemont : Parcours d'un écrivain

David Baudemont, lors d'une séance de dédicaces au Salon du livre de Montréal.

David Baudemont, lors d'une séance de dédicaces au Salon du livre de Montréal.

Photo : Martine Noël-Maw (2017)
MONTRÉAL - Lors du Salon du livre de Montréal, qui se déroulait du 15 au 20 novembre dernier, l’Eau vive a rencontré David Baudemont à l’occasion du lancement de son dernier roman, Jaune, publié aux Éditions Pierre Tisseyre.

Né à Thann, en France, géologue de formation et émigré dans les Prairies canadiennes à 29 ans, il est l’auteur d’une douzaine de livres - dont beaucoup pour la jeunesse - et a coécrit plusieurs pièces de théâtre. Sa plume s’est méritée divers honneurs, notamment le Prix du livre français du Saskatchewan Books Award en 2004 (Les beaux jours, aussi mis en nomination pour le Prix Saint-Exupéry en France), et en 2008 (Olga). Il a aussi récolté le Prix du Centre des écritures dramatiques Wallonie-Bruxelles en 2014.

David a terminé une formation d’art-thérapeute, au Kutenai Art Therapy Institute, en Colombie-Britannique, en 2007 et partage son temps entre cette profession et l’écriture. Impliqué dans la communauté artistique et littéraire fransaskoise, il préside également le Cercle des écrivains de Saskatoon depuis 2010.

Voici notre entretien.

L'Eau vive : Vous avez d’abord fait carrière comme géologue avant de devenir art-thérapeute, auteur et illustrateur. Comment êtes vous passé d’une profession aux autres ?

David Baudemont : J’ai déjà cru pouvoir me caser dans la normalité. Alors je suis devenu géologue et ingénieur et j’ai tenté de m’intégrer au sein de la hiérarchie de la grosse industrie minière. Ça n’a pas marché. À l’époque où j’ai commencé à écrire, il me semblait que je n’étais plus de la même couleur que mes collègues. Il fallait que je trouve un autre modèle, ou j’aurais été malheureux comme les pierres.

La piqûre de l’écriture est venue avec mon premier roman, en 2000. J’ai commencé à écrire Les beaux jours avec les élèves d’une classe de 7e et je me souviens de ce mois de mai comme d’un grand rayon de soleil. J’ai tout de suite compris que je ne pourrais plus vivre sans l’écriture. J’ai eu une période de transition, entre 2000 et 2005, où j’étais consultant en géologie et où j’écrivais des livres avec les enfants dans les écoles.

EV : Et l’art-thérapie ?

DB : Après deux ans de maîtrise dans une école dont le diplôme n’est pas reconnu au Canada (il n’y a que celui de l’Université Concordia qui l’est), je me suis débrouillé pour travailler avec diverses associations, des handicapés, des réfugiés qui arrivent de camps, des autistes, et avec une petite clientèle adulte aussi.

J’adore travailler avec les autistes. Ils ne communiquent pas très bien par la parole ou les yeux mais arrivent à le faire par le dessin ou la marionnette. Pendant longtemps, je me suis cru fort comme un roc mais en vérité je ne l’étais pas. Je me sens beaucoup plus proche de ces gens là, qui sont vulnérables, que du domaine minier, qui est sec. Ça manque un peu de poésie, la mine. Pas la géologie, mais la mine.

EV : Comment votre propre expérience a-t-elle influencé l’écriture de Jaune ?

DB : Jaune parle de l’immigration et de l’exil, entre autres choses. Non seulement ai-je quitté la France, mais je suis allé passer 20 ans dans l’Athabasca, au nord du nord de la Saskatchewan. À un moment donné, je me suis senti plutôt déchiré entre la France et le Canada. Au bout de 10 ans, j’ai ressenti un mal du pays énorme. Je me sentais un peu esseulé. Il a fallu que je me retrouve et me redéfinisse en me tournant vers le Sud, vers la plaine, les gens, la littérature et l’art. Car ça parle aussi de nos propres racines, Jaune; on ne peut fuir ce qu’on est.

EV : Votre livre s’adresse-t-il à un public en particulier ?

DB : Au départ, c’était un roman jeunesse mais Pierre Tisseyre, mon éditeur, le commercialise comme un roman pour tous. Je crois qu’il a raison. Apparemment, ça plaît autant aux adultes qu’aux enfants. Je crois que c’est accessible dès neuf ou dix ans, mais beaucoup d’adultes de mon entourage m’ont dit être touchés par l’histoire. On peut penser que pas mal d’entre eux se reconnaissent dans Jaune parce qu’on va du début de la vie jusqu’à la fin. On touche aussi au deuil avec la mort de l’Ancien.

EV : Y a-t-il un « Ancien » dans votre vie ?

DB : J’ai eu pas mal de mentors mais je ne les reconnais pas dans l’Ancien. Ils ont surtout été des inspirateurs professionnels alors qu’il y a une réelle affection entre Jaune et l’Ancien. En fait, je me rends compte que j’écris, de façon un peu prémonitoire, le rapide déclin de mon père qui a vieilli de 15 ans cette année. En revenant de France il y a quelques mois, où j’ai été le voir à l’hôpital, j’ai relu le texte de Jaune pour les corrections. Au passage de l’Ancien, j’ai pris conscience de la ressemblance avec mon père, du fait d'envisager de devoir continuer sans lui. Il n’y aura plus cette espèce d’approbation tranquille qu’il me donne. C’est un homme très discret dont je n’ai pas reconnu l’influence pendant longtemps, puis un jour je l’ai découvert. L’Ancien, c’est pareil, c’est une voix qui dit «t’en fais pas, tu y arriveras, ça va marcher ».

Imprimer
45674

Max Alexis Fortin-LandryMax Alexis Fortin-Landry

Autres messages par Max Alexis Fortin-Landry
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Le CÉF restructure ses services face à ses défis budgétaires

Le CÉF restructure ses services face à ses défis budgétaires

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a dévoilé, le 18 août dernier, les détails de la restructuration de ses services éducatifs. Ces changements ont été apportés afin, selon le CÉF, de «mieux répondre aux nouveaux défis qui découlent des compressions budgétaires annoncées en juin 2014. [L]a réorganisation des services voués aux élèves permettra de favoriser la réussite des élèves et l’accompagnement des intervenants dans les écoles. »

28 août 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (27148)/Commentaires (0)/
Jugement dans la crise scolaire fransaskoise

Jugement dans la crise scolaire fransaskoise

La Cour octroie dix fois moins que réclamé

Le juge Barrington Foote de la Cour du Banc de la Reine a ordonné au gouvernement de la Saskatchewan, le 19 août, de payer la somme de 500 000 $ pour renflouer les coffres du Conseil scolaire fransaskois (CSF) pour l’année 2014-2015.

28 août 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (29577)/Commentaires (0)/
La Résidence à l’ESCM de Gravelbourg est finalement fermée.

La Résidence à l’ESCM de Gravelbourg est finalement fermée.

Le début de la fin.

À entendre que le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a finalement fermé la résidence à l’École secondaire Collège Mathieu (ESCM) de Gravelbourg n’était pas une grande surprise pour moi. J’ai été le premier directeur académique de l’ESCM sous les auspices du CÉF. 

28 août 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (22343)/Commentaires (0)/

Tentative de conciliation entre les enseignants et le gouvernement

Après avoir été secouée par des remous internes ces derniers jours avec l’éviction de son président, Colin Keess, pour des  motifs encore flous, lors  d’un vote de non-confiance, la Fédération des enseig nants de la Saskatchewan (Saskatchewan Teachers’ Federation – STF) et  le gouvernement de la Saskatchewan se sont mis d’accord pour faire appel  à un conciliateur puisque  les négociations qu’ils  ont engagées pour la rédaction d’une nouvelle convention collective sont au point mort.

21 août 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (22717)/Commentaires (0)/

Réparer les erreurs du passé ou préparer l’avenir?

Dans les démarches entourant sa demande d’injonction pour réclamer un montant supplémentaire de 5,2 millions de dollars au gouvernement provincial, le Conseil scolaire fransaskois n’a pas mis toutes les chances de son côté. 

14 août 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (26878)/Commentaires (0)/

CSF : Une injonction plaidée dans des conditions défavorables

Le Conseil scolaire fransaskois (CSF) a, comme prévu, plaidé par la voix de son avocat, Me Roger Lepage, devant la Cour du Banc de la Reine à Regina, lors d’une injonction, pour obtenir la somme de 5,2 millions de dollars du gouvernement provincial les 6 et 7 août derniers.

14 août 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (25021)/Commentaires (0)/
Les parents déplorent la nouvelle cause juridique du CSF

Les parents déplorent la nouvelle cause juridique du CSF

Le Conseil scolaire fransaskois retourne devant les tribunaux

Mises à pied, démission du directeur, réductions de programmes et coupure du budget de 4,4 millions $. Suivant l’échec de pourparlers, le gouvernement a décrété le 12 juin un audit des finances du Conseil scolaire fransaskois. Le 26 juin, le CSF lançait une nouvelle poursuite

10 juillet 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (25650)/Commentaires (0)/
Droits ancestraux des autochtones

Droits ancestraux des autochtones

L’obligation de consulter est immédiate

La Cour suprême du Canada vient alourdir le fardeau des gouvernements et des entreprises dans l’exploitation des ressources sur les terres ancestrales. Le jugement du 26 juin pourrait impacter un grand nombre de négociations, partout au pays.

10 juillet 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (25880)/Commentaires (0)/

L’École secondaire Collège Mathieu récompense ses élèves méritants lors de son Gala 2014

L’école secondaire Collège Mathieu tenait son Gala annuel le jeudi 26 juin 2014. Parents, amis, élèves et membres du personnel se sont tous réunis pour récompenser les élèves qui se sont distingués durant la dernière année scolaire. La soirée a débuté par un barbecue, suivi du Gala aminé par Sydney Auger.

10 juillet 2014/Auteur: École Mathieu de Gravelbourg/Nombre de vues (25397)/Commentaires (0)/

Et c’est reparti

C’est, hélas, grâce aux visites périodiques dans les couloirs des tribunaux que la francophonie canadienne réussit tant bien que mal à tirer son épingle du jeu. Le dossier scolaire a tenu pas mal d’avocats occupés ces dernières années à l’échelle du pays afin de s’assurer que l’éducation en français ait droit de cité à l’échelle du pays. Et ce n’est pas fini! 

3 juillet 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (27131)/Commentaires (0)/
La crise financière des écoles fransaskoises

La crise financière des écoles fransaskoises

Au fil des années, le Conseil scolaire fransaskois (CSF) a présenté au gouvernement plusieurs projets de budget d’obligation constitutionnelle successifs. Il s’agit, chaque année, de demander des montants qui, selon le CSF, devraient lui être attribués afin de respecter les obligations posées par l’article 23 de la charte canadienne des droits et libertés, qui garantit le droit à l’instruction dans la langue de la minorité. Le fossé entre les propositions de budget du CSF et les autorisations accordées par le ministère de l’Éducation n’a cessé de se creuser au cours de ces dernières années, même si les résultats des injonctions ont parfois limité cet écart. 

2 juillet 2014/Auteur: Arnaud Decroix/Nombre de vues (25675)/Commentaires (0)/

Soulignons la réussite!

Jeudi le 26 juin, plusieurs élèves du Pavillon secondaire des Quatre Vents (PSQV) de l’école Monseigneur de Laval ont été reconnus lors de l’édition 2014 du Gala Méritas.

2 juillet 2014/Auteur: Stéphanie Alain/Nombre de vues (27029)/Commentaires (0)/
Remise des diplômes aux finissants du Collège Mathieu pour l’année 2013-2014

Remise des diplômes aux finissants du Collège Mathieu pour l’année 2013-2014

Les petits plats avaient été mis dans les grands, samedi 28 juin à 14 h au Carrefour horizons, pour célébrer les diplômés de la promotion 2014 du Collège Mathieu (CM). 

2 juillet 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (29909)/Commentaires (0)/
Le Conseil scolaire fransaskois demande une injonction contre le gouvernement

Le Conseil scolaire fransaskois demande une injonction contre le gouvernement

Jeudi 26 juin, le Conseil scolaire fransaskois (CSF) a pris la décision de retourner devant les tribunaux pour tenter d’obtenir des fonds supplémentaires de la part du gouvernement provincial. Il y a trois mois, le CSF signait pourtant une convention de suspension des instances judiciaires pour une durée d’un an renouvelable. Voici le récit des événements qui auront conduit à ce revirement.

30 juin 2014/Auteur: Arnaud Decroix/Nombre de vues (31726)/Commentaires (0)/
Réorganisation des services spécialisés aux élèves du CÉF

Réorganisation des services spécialisés aux élèves du CÉF

Lettre aux parents du directeur de l'éducation du Conseil des écoles fransaskoises

Mise à jour du directeur de l'éducation du Conseil des écoles fransaskoises, Donald Michaud, sur la réorganisation des services spécialisés aux élèves.
26 juin 2014/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (27070)/Commentaires (0)/
RSS
Première2526272830323334Dernière

 - dimanche 22 décembre 2024